Rechercher
Rechercher

Actualités - OPINION

Pincez-moi, je rêve

Une descente et un nettoyage à Brital ? C’est bon, c’est bien, c’est formidable. Brital dans la Békaa, rappelons-le, étant un village synonyme de voitures volées. Mais il n’y a pas que Brital dans le paysage libanais. Il y a mieux, plus grand, plus important. Plus intéressant. C’est au Nord cette fois avec adresse et nom connus de tous. Personne ne s’en cache, et c’est super protégé, assure-t-on. Par encore plus haut que le plus haut local. Extrême et surprenante attention. Le scénario : monsieur « Superprotégé » vous appelle pour vous informer que votre voiture (volée), marque X, est chez lui et que pour la récupérer, c’est tant de milliers de dollars US : en gros la moitié de son prix à l’argus. « Et pas d’intermédiaire, s’empresse-t-il de préciser, ça ne sert à rien ». Affolé, vous faites quand même des contacts, au plus haut niveau, et les Libanais sont passés maîtres dans la course vers les « cimes ». Monsieur « Plus haut » dit en effet qu’il s’agit d’une affaire superprotégée. Engage quand même une tentative via des connaissances s’il veut être sympa et essayer de vous rendre service. Inutile. Re-appel de la part de monsieur « Superprotégé ». « Vous avez tenu à faire des contacts, tonne-t-il mécontent, vous payerez 1 000 dollars supplémentaires ». Et vlan... Mieux encore. Car, dans ce pays de toutes les audaces incongrues et de toutes les surprises désagréables, il y a toujours mieux. Vous résistez. Question de principe et de dignité, surtout lorsque vous bénéficiez d’une assurance tous risques. Qu’à cela ne tienne, « Superprotégé » appellera votre assurance et conclura avec elle un deal qui arrange les deux parties.... Un complice, un silence, une démission et un coup de Jarnac de plus. Encore une pratique honteusement familière aux Libanais. Ce n’est pas fini. Le propriétaire de la voiture fait le mort. Tenace comme une teigne, « Superprotégé » rappelle une fois de plus pour s’entendre dire : « Je n’ai pas cette somme. Je paie cette voiture à crédit. » « Tant pis, répond « Superprotégé », vous avez 24 heures, sinon votre voiture ira... » “en voyage”. Mais comme vous me semblez sympathique, qu’aimeriez-vous que je vous ramène de là-bas, je voudrais vous faire un petit cadeau. » « Qu’y a-t-il là-bas ? Des “barazek” peut-être », ironise la personne volée. Puis silence radio. Quelques jours plus tard, des hommes armés arrivent à bord d’une voiture, remettent un paquet au concierge de l’immeuble où habite le malheureux propriétaire de la voiture volée : « C’est à untel», disent-ils au concierge. Et untel ouvre son paquet : des barazek ! Pincez-moi, je rêve. Des histoires comme celle-la courent les rues, semble-t-il, il n’y avait plus que moi pour s’en étonner. Un commentaire est-il encore possible ? Maria CHAKHTOURA
Une descente et un nettoyage à Brital ? C’est bon, c’est bien, c’est formidable. Brital dans la Békaa, rappelons-le, étant un village synonyme de voitures volées. Mais il n’y a pas que Brital dans le paysage libanais. Il y a mieux, plus grand, plus important. Plus intéressant. C’est au Nord cette fois avec adresse et nom connus de tous. Personne ne s’en cache, et...