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Actualités - CHRONOLOGIE

Partis - Le « groupe de Saïfi », une « nomenklatura de mercenaires », affirme Élie Karamé L’opposition Kataëb appelle Lahoud à mettre fin aux immixtions des SR

L’opposition Kataëb a organisé samedi un dîner pour célébrer le 66e anniversaire du parti, à Dbayeh, en présence de son chef, le Dr Élie Karamé, de son équipe de travail, formée notamment de MM. Antoine Jazzar, Antoine Moarbès et Chaker Aoun, et de plusieurs centaines de personnes. Une équipe qui lutte, aux côtés du mouvement réformiste Kataëb de l’ancien président de la République, Amine Gemayel, pour « retrouver la ligne et les valeurs historiques des kataëb par rapport auxquelles a dévié l’équipe de Saïfi », dirigée actuellement par M. Karim Pakradouni. Une pléthore de figures des différents courants de l’opposition a pris part au dîner organisé par M. Karamé, parmi lesquelles les membres du Rassemblement de Kornet Chehwane, MM. Amine Gemayel, Nassib Lahoud, Farès Souhaid, Mansour el-Bone, Antoine Ghanem, Pierre Gemayel, Dory Chamoun, Élias Bou Assi, Jean Aziz, Eddie Abillamah, Farid Habib, Gabriel Murr, Nadim Salem, Camille Ziadé, Farid el-Khazen, Samir Abdel Malak, le représentant du général Michel Aoun, le général Nadim Lteif, et plusieurs dizaines d’anciens responsables au sein du parti et au sein des Forces libanaises. Invités, Mme Solange Béchir Gemayel et le porte-parole du Forum démocratique, Habib Sadek, se sont excusés. Dans un discours percutant, M. Karamé a tiré à boulets rouges sur la direction actuelle du parti. « Le parti à Saïfi est tombé bien bas, il a perdu son charisme et sa discipline. Il a été vidé de sa substance et de son essence, et a abandonné la cause pour laquelle nous nous sommes battus et pour laquelle des milliers sont tombés en martyrs. Le groupe de Saïfi est devenu une machine qui contrôle le parti, issue d’un système électoral fabriqué sur mesure et suivant les circonstances. Notre non-reconnaissance de la légalité de leurs élections truquées était basée sur la présence d’irrégularités à partir desquelles nous avons introduit plusieurs recours devant les tribunaux, le premier en 1994 et le dernier en l’an 2001. Quant à la légitimité de ces leaderships, elle est nulle. Ils se sont tous écartés des principes fondamentaux et de la ligne historique du parti. Ces leaderships ont été fabriqués par les services de renseignements (SR) auxquels ils sont asservis et par lesquels ils sont manipulés depuis longtemps », a affirmé M. Karamé. « Ils ont œuvré à l’encontre des principes du fondateur, cheikh Pierre Gemayel, et de ses compagnons », a-t-il poursuivi, se demandant « où sont passés les vrais Kataëb de Saïfi ». Accusant la direction actuelle de vouloir attenter au patrimoine historique et moral du parti, il a qualifié l’équipe de Saïfi de « mercenaires et de profiteurs, obnubilés par l’esprit du gain ». « Leur appartenance à Saïfi n’est plus motivée que par les profits qui émanent des relations étroites avec les SR et le pouvoir de fait. (...) Le parti est devenu semblable aux formations des pays totalitaires, une nomenklatura », a-t-il poursuivi, critiquant « ceux qui changent leur fusil d’épaule à la première occasion » et les accusant d’utiliser le parti contre ses principes de base et contre sa cause, « la cause libanaise », pour « arriver à des postes ». Et M. Karamé de faire allusion à la cérémonie organisée par M. Pakradouni au Biel, la semaine dernière, en demandant à la direction de Saïfi d’être cohérente avec son discours et de cesser d’utiliser le nom des Kataëb, estimant qu’elle « mutile et tronque l’opinion des chrétiens ». Plaidant pour un Liban pluraliste, uni et consensuel, il a critiqué les propos tenus par M. Pakradouni selon lesquels l’opposition cherche à affaiblir les institutions, à rester hors du pouvoir et à semer la discorde confessionnelle, estimant que c’est le gouvernement qui est à blâmer pour tout cela. « Où était l’État de droit lorsque les députés ont voté deux fois le code de procédure pénale en l’espace de deux semaines, suite à l’intervention des fantômes? Veut-on abolir la particularité du Liban et faire des chrétiens des citoyens de seconde zone? Cela n’arrivera pas. Pourquoi les officiels nous menacent-ils d’une loi électorale basée sur la circonscription unique? Comme s’ils voulaient supprimer les opinons des autres et leur sensibilité politique et instaurer le règne du parti unique et de l’opinion unique au sein des institutions », a-t-il indiqué. Dialogue réel et unité nationale M. Karamé a ensuite rappelé la position hostile de l’opposition Kataëb à Israël, « exprimée plus d’une fois au sein du groupe de Kornet Chehwane » et s’est demandé si « vouloir la souveraineté et l’indépendance du Liban, la fin des interventions des SR et le redéploiement des forces syriennes en prélude à leur retrait, tout en maintenant, si possible, des relations amicales, sincères et solidaires avec la Syrie, constitue une trahison ». « Est-ce un crime que les chrétiens prennent des positions nationales en espérant que la majorité des musulmans se joindra à eux pour que l’allégeance des Libanais aille d’abord au Liban? », s’est-il demandé. Estimant que depuis août 2001, il existe une campagne féroce pour attenter au groupe de Kornet Chehwane, il en a cité les principales étapes (rafles du 7 août, arrestation de Toufic Hindi, tabassage des étudiants devant le Palais de justice, fermeture de la MTV, destitution de Gabriel Murr et menaces « dérisoires et politiques » de poursuites contre l’opposition), faisant allusion également au fait que « depuis dix ans, il existe un groupe politique qui impose ses opinions à un autre, ce qui a engendré une frustration en majorité chez les chrétiens ». « Tout cela a porté un coup dur à l’État de droit et a fait perdre aux Libanais leur confiance en la justice », a-t-il ajouté, évoquant la mauvaise gestion au sein de l’administration, la corruption, la récession économique et les problèmes sociaux et financiers. M. Karamé a appelé « l’État à réaliser la réconciliation nationale réelle au lieu de frapper et de marginaliser l’opposition. Laquelle peut, si on lui en donne l’occasion, consacrer l’unité nationale et la renaissance sociale et économique. Le Liban pourra ainsi attirer des capitaux libanais et étrangers parce que l’essor est impossible dans les pays non démocratiques ». « Il n’y a pas de démocratie et de liberté sans opposition. Le vrai dialogue se fait entre opposants et loyalistes, pas entre des parties du même avis et selon les orientations résultant de pèlerinages vers Damas », a-t-il ajouté. Et de conclure en appelant « le président de la République à garantir le respect des libertés publiques, la véritable pratique démocratique et l’équité, et à mettre fin à la corruption et au gaspillage, en rouvrant la MTV, en garantissant la survie des 453 familles concernées, en mettant fin aux immixtions des SR à tous les niveaux ». À la suite de quoi le président « parrainerait un dialogue national entre toutes les parties pour sauver le Liban à tous les niveaux ». Prenant ensuite la parole, MM. Dory Chamoun et Amine Gemayel ont improvisé des discours dans lesquels ils ont mis l’accent sur l’unité de l’opposition, groupe de Kornet Chehwane et courant aouniste réunis, pour retrouver le Liban souverain, libre et indépendant. « Nous ne nous mettrons jamais à genoux devant cette guerre menée contre nous. Si le but est de se débarrasser des Libanais, il faut qu’ils sachent que le Liban ne ploiera jamais », a souligné le président Gemayel.
L’opposition Kataëb a organisé samedi un dîner pour célébrer le 66e anniversaire du parti, à Dbayeh, en présence de son chef, le Dr Élie Karamé, de son équipe de travail, formée notamment de MM. Antoine Jazzar, Antoine Moarbès et Chaker Aoun, et de plusieurs centaines de personnes. Une équipe qui lutte, aux côtés du mouvement réformiste Kataëb de l’ancien...