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Actualités - CHRONOLOGIE

La nuit de la destinée Par Mohammed Nokkari Directeur général de Dar el-Fatwa Chef du cabinet du mufti de la République

Les musulmans dans le monde ont vécu, dans la nuit d’hier, nuit du 26 au 27 ramadan, un événement religieux spécial appelé « laylat al-qadr », ou nuit de la destinée. Sur la haute signification spirituelle de cette nuit dans la religion musulmane et les coutumes qui lui sont rattachées, Mohammed Nokkari, directeur général de Dar el-Fatwa, s’explique dans ces quelques lignes. Si, en islam, les signes célestes ne se manifestent pas pour annoncer des événements terrestres tels que la naissance ou le décès d’une personne (hormis une tradition racontant que des signes célestes se sont produits lors de la naissance du Christ et du prophète Mohammed), néanmoins une manifestation céleste est attendue par les musulmans chaque année. Il s’agit de la nuit de la destinée, « laylat al-qadr », une sorte de commémoration par le ciel de la descente du Coran. La date précise de ce phénomène n’est pas connue. On sait, tout au moins, qu’il est à observer lors des nuits impaires de la dernière décade du mois de ramadan : c’est-à-dire la nuit dont le lendemain correspond aux 21, 23, 25, 27 ou 29 de ramadan (mais la nuit du 27 jouit d’un avantage sur les autres nuits). Cette imprécision est volontaire, car le musulman ne doit pas se contenter d’intensifier ses prières tout au long de cette nuit seulement, mais il doit les prolonger durant plusieurs nuits afin de s’en servir de modèle pour le reste de l’année. Ainsi, pour beaucoup de musulmans pieux, cette période de la dernière décade de ramadan est marquée par une intensité spirituelle toute particulière : retraite à la mosquée dans un esprit de dévotion, nuits entières de prières et de récitation du Coran. Si cette nuit est désignée par les termes « nuit de la destinée », c’est parce que, par tradition, Dieu transmet à ses anges les détails de ce qui va se passer sur terre depuis cette nuit-là jusqu’à l’année suivante. D’où l’expression « qada wa qadar », qui signifie que Dieu décrète par le « qada » toutes choses, et par le « qadar » Il les exécute. Une autre signification du mot « qadar » met l’accent sur la valeur et, pour ainsi dire, le rang élevé que chaque personne se voit attribuer selon ses actes et ses intentions durant cette nuit. L’importance de cette date tient au fait que c’est durant cette nuit que le Coran a été « descendu » d’un seul tenant jusqu’au ciel le plus proche, avant d’être révélé au prophète Mohammed durant vingt ans. Pour d’autres commentateurs, cependant, le début de cette révélation a lieu précisément durant cette nuit. Quoi qu’il en soit, le Coran décrit cette nuit comme équivalant à mille mois, les anges et à leur tête le Saint-Esprit descendant du ciel et la couvrant jusqu’à l’aube en apportant avec eux toute sorte de décisions sages, de paix et de salut. Cette manifestation céleste est bien réelle. Néanmoins, elle ne peut pas être vue par tout le monde. Dieu choisit qui Il veut pour en être le témoin oculaire. C’est ainsi que des témoins, à travers les siècles, en ont laissé les récits, décrivant le ciel de cette nuit comme étant illuminé et voilé par les anges, ou observant les anges tourner en l’air autour de la Kaaba. Les récits populaires attribuent aux témoins oculaires de cette manifestation la chance d’avoir leurs vœux exaucés. Tandis que le prophète Mohammed recommande à celui qui l’observe de dire : « Mon Dieu, Tu es indulgent, Tu aimes le pardon, fais-moi grâce. »
Les musulmans dans le monde ont vécu, dans la nuit d’hier, nuit du 26 au 27 ramadan, un événement religieux spécial appelé « laylat al-qadr », ou nuit de la destinée. Sur la haute signification spirituelle de cette nuit dans la religion musulmane et les coutumes qui lui sont rattachées, Mohammed Nokkari, directeur général de Dar el-Fatwa, s’explique dans ces quelques...