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Actualités - OPINION

Dossier régional - Les États de la Ligue voudraient accélérer le processus de paix Vives inquiétudes arabes et libanaises au sujet des visées israéliennes

De source diplomatique fiable, on révèle à Beyrouth que nombre de capitales arabes ont relancé les États-Unis et l’Europe au sujet des visées israéliennes. Devançant le coup contre l’Irak, Israël pourrait en effet provoquer des troubles en Jordanie, embraser le front du Liban-Sud, achever de piétiner les territoires palestiniens. Dans le cadre d’une stratégie d’agression que ni Washington ni l’Union n’approuvent. Les surenchères auxquelles se livrent Sharon et Netanyahu, dans leur rivalité pour le contrôle du Likoud (et du pouvoir), exposent la Cisjordanie et la bande de Gaza à un paroxysme de violences. Ce qui bloquerait les élections palestiniennes et détournerait la feuille de route du quartette USA-Russie-Onu-Europe. C’est pourquoi les capitales arabes en question demandent à ce bloc de médiateurs de mettre à exécution son plan sans plus tarder. Pour que le problème palestinien soit placé sur les rails d’un règlement avant que la rue islamique et arabe n’explose à cause d’une frappe US contre l’Irak. Car ensuite il deviendrait impossible de trouver une solution au dossier palestinien. Les Arabes ajoutent que l’Amérique a d’ailleurs trop tardé à faire marcher le processus de paix, les promesses faites par Bush le père à Madrid étant restées lettre morte. Cependant, le gouvernement Sharon de transition refuse de se prononcer au sujet de la feuille de route du quartette. Il faudra donc attendre au moins jusqu’à février prochain pour qu’un nouveau cabinet israélien, issu des élections législatives, donne sa réponse à ce document. Les capitales arabes acceptent ce délai forcé, mais soulignent qu’il doit également entraîner le report de toute frappe éventuelle américaine contre l’Irak. En principe, le temps imparti aux inspecteurs de la Cocovinu va au-delà des élections palestiniennes et israéliennes. Mais il s’agit de savoir si le gouvernement extrémiste israélien ne va pas mettre cette période à profit pour réaliser son projet d’expansion et de transfert des populations palestiniennes. Ce qui gommerait d’un coup la feuille de route du quartette, le processus de Madrid et les arrangements d’Oslo. Les capitales arabes pressent donc le quartette d’élaborer un calendrier – programme pour mettre en chantier un dispositif d’urgence visant à faire cesser les cycles de violence dans le conflit israélo-palestinien. Mais cette demande au faux-fuyant du gouvernement israélien qui, sous prétexte que son statut est purement transitoire, refuse toute discussion. En ajoutant que d’ailleurs Israël ne peut s’engager à rien tant que le « terrorisme » palestinien n’a pas pris fin. Il semble ainsi peu probable qu’il y ait une détente sur le front palestino-israélien avant une frappe américaine contre l’Irak. La situation devient de plus en plus empoisonnée, comme on le constate à Maan, où les forces de l’ordre jordaniennes affrontent les islamistes. Un phénomène qui pourrait faire tâche d’huile, tandis que Sharon s’apprêterait à expulser manu militari des dizaines de milliers de Palestiniens de la Cisjordanie. La Jordanie, on le sait, refuse catégoriquement d’accueillir de nouveaux flots de réfugiés. Elle ne veut pas servir d’État de rechange aux Palestiniens. C’est bien pourquoi, du reste, l’inquiétude est aujourd’hui très vive à Beyrouth. Où l’on craint que les flux migratoires palestiniens détournés d’Amman ne se rabattent sur le Liban. Pays qui lutte déjà depuis des dizaines d’années contre le concept de l’implantation. En sachant que le seul moyen de la parer reste la création d’un État palestinien, perspective qui semble s’éloigner de jour en jour. Émile KHOURY
De source diplomatique fiable, on révèle à Beyrouth que nombre de capitales arabes ont relancé les États-Unis et l’Europe au sujet des visées israéliennes. Devançant le coup contre l’Irak, Israël pourrait en effet provoquer des troubles en Jordanie, embraser le front du Liban-Sud, achever de piétiner les territoires palestiniens. Dans le cadre d’une stratégie...