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Actualités - OPINION

La chute est prohibée, mais des glissades restent à craindre

Selon un pôle aussi financier que politique, et qui se veut parfaitement objectif, il est indéniable que sans Hariri, Paris II n’aurait pas pu se tenir. Tout comme il est certain que le succès n’aurait pas été assuré sans l’amitié active de la France de Chirac. Cela étant, la chute financière du Liban est en tout cas interdite, du fait d’une décision internationale prise dans ce sens. Mais les 4,4 milliards de $ ne sont pas encore dans les coffres de la Banque centrale. Et ils risquent, selon cette source, bien des dangers extérieurs ou intérieurs. De même, le gouvernement local pourrait ne pas atteindre les buts qui lui sont fixés. Et le verdict, qui doit être rendu lors d’un Paris III dans moins d’un an, pourrait être négatif. Ce qui signifierait que les fonds ne seraient pas augmentés, que les non-contributeurs ne mettraient toujours pas la main à la pâte ni à la poche. Les risques en question, la personnalité citée les détaille comme suit, dans l’ordre de gravité, sinon de probabilité : – Une frappe US contre l’Irak, avec de lourdes retombées sur l’ensemble des pays de la région, dont le Liban. Ce qui s’accompagnerait d’une violent mouvement de foules, dans le monde islamique et arabe, avec des attaques contre les intérêts américains. – Une escalade à la frontière libano-israélienne. Soit comme conséquence de l’action US, soit pour le problème du Wazzani, soit encore par suite de frictions dans le secteur de Chebaa. – Une agitation armée dans les camps de réfugiés palestiniens du Liban, en appui à l’intifada. – L’incapacité des autorités libanaises à mettre en œuvre le plan de réforme administrative, financière et politique requis. – La poursuite des zizanies intérieures qui mineraient le climat de confiance et de solidarité nationale nécessaire au redressement économique, querelles qui décourageraient les investisseurs. À partir de ce dernier point, la source en question estime qu’il vaut mieux doter le pays d’un nouveau gouvernement inspirant plus de confiance que l’actuelle équipe de Trente. Quoi qu’il en soit, une évidence saute aux yeux : il faut éradiquer les dépenses somptuaires ou improductives, tordre le coup à la gabegie, au gaspillage et a fortiori à la corruption, appliquer une vraie politique d’austérité budgétaire. Des impératifs premiers que le vice-président du Conseil, Issam Farès, ne cesse de souligner, en relevant des détails sordides dont le pays se passerait sans mal. Comme l’usage abusif des véhicules de service, des communications internationales, des voyages aux frais du contribuable. Sans compter les gros morceaux, comme la pléthore de conseils ou d’offices autonomes qui font double emploi avec des administrations ministérielles; les loyers prohibitifs que l’État paie pour abriter ses effectifs, alors qu’il dispose d’un vaste patrimoine immobilier mal géré ; les ambassades dans des pays avec lesquels les relations sont pratiquement inexistantes, etc. Il faut, d’autre part, réviser le système fiscal de fond en comble, réduire les dépenses, augmenter les recettes par une meilleure perception plutôt que par de nouveaux impôts, surtout indirects. Il est temps de larguer l’excédent massif de parasites au sein de l’Administration. Et il convient de mettre un terme aux pratiques de partage qui, entre autres, bloquent des nominations ou en produisent de mauvaises. Un esprit, une mentalité, qui ne devraient en aucune façon déteindre sur le programme de privatisations envisagé. Sans quoi, on ne saurait convaincre la Banque mondiale et le Fonds monétaire international de lever leurs réticences présentes, ni les faire renoncer à leur demande persistante d’une dévaluation de la livre libanaise. Émile KHOURY
Selon un pôle aussi financier que politique, et qui se veut parfaitement objectif, il est indéniable que sans Hariri, Paris II n’aurait pas pu se tenir. Tout comme il est certain que le succès n’aurait pas été assuré sans l’amitié active de la France de Chirac. Cela étant, la chute financière du Liban est en tout cas interdite, du fait d’une décision internationale...