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Actualités - OPINION

Beyrouth circonspect, mais relativement optimiste

L’application de la 1441 peut-elle éloigner le spectre de la guerre, par la destruction des armes de destruction irakiennes ? La chute de Saddam Hussein, objectif déclaré de l’Administration US, va-t-elle être évitée ? Un diplomate libanais répond, en cadrant les éléments techniques suivants : – Tout indique que l’Irak, qui a jusqu’à vendredi pour se prononcer, va accepter la 1441. – Il lui faudra ensuite ne pas compliquer la vie aux inspecteurs. Car autrement leur rapport négatif à l’Onu permettrait à Bush de demander le feu vert du Conseil de sécurité pour lancer sa guerre contre Bagdad. – Bien entendu, les inspecteurs pourraient être de mauvaise foi, de collusion avec Washington, et prétendre avoir buté sur des entraves délibérées. Hypothèse peu plausible en réalité. Car il s’agit de gens assermentés et qui viennent de plusieurs disciplines comme de plusieurs pays. – Le plus fort risque vient de ce que l’Administration Bush paraît absolument déterminée à faire sauter Saddam, quels que soient les résultats de la mission d’inspection. L’objectif ne serait donc plus le désarmement réel de l’Irak. Les Américains répètent du reste qu’ils n’ont pas besoin de la permission de l’Onu pour agir. Et ils poursuivent ostensiblement leurs préparatifs militaires. – La Russie et la France ont réussi, à travers la 1441, à empêcher en principe le déclenchement automatique d’hostilités sans un retour au Conseil de sécurité, à la lumière du rapport des inspecteurs. Il est probable qu’à ce moment précis, le litige diplomatique opposant les Américains et les Anglais d’une part aux Français et aux Russes d’autre part se trouvera relancé. Chacun des deux camps voudra interpréter le rapport des inspecteurs à sa manière. Les premiers pour punir Saddam, les deuxièmes pour empêcher la guerre. Dont Washington et Londres assumeraient seuls, éventuellement, la lourde responsabilité. Selon des sources diplomatiques étrangères, Washington a voulu par la 1441 gagner un peu de temps. Il préfère attendre, avant d’agir, les élections israéliennes et la mise en place d’un nouveau gouvernement israélien. Pour coordonner le traitement des retombées de la frappe contre l’Irak, et pour relancer le processus diplomatique dans le conflit israélo-palestinien ainsi que dans le contentieux israélo-arabe. En base de la feuille de route du quartette. C’est-à-dire de la proclamation d’un État palestinien en 2005. Washington, selon ces sources, mise un peu sur l’épuisement des différents protagonistes, économiquement, financièrement et sécuritairement saignés par leur affrontement de deux ans. Après un premier accord palestino-irsaélien, le tour du Golan et de Chebaa viendrait. Pour aboutir à un retrait israélien, suivi d’un accord de paix et de l’établissement de relations diplomatiques. Ces diplomates étrangers conviennent cependant, avec le diplomate libanais cité plus haut, qu’au cas où les Américains ne pourraient pas faire la guerre à l’Irak, ils tenteraient l’impossible pour faire sauter quand même Saddam. De l’intérieur, par un putsch, sinon par une révolution. Sans compter, réalisme oblige, l’assassinat de Saddam ou même la liquidation physique de tout son premier cercle. En tout cas, et en principe, la 1441 a établi deux leviers pour le traitement du dossier : la voie diplomatique d’abord, et elle est loin d’être épuisée ; le recours à la force militaire ensuite. À Beyrouth, on pense en général que le temps joue en faveur d’une solution pacifique. Émile KHOURY
L’application de la 1441 peut-elle éloigner le spectre de la guerre, par la destruction des armes de destruction irakiennes ? La chute de Saddam Hussein, objectif déclaré de l’Administration US, va-t-elle être évitée ? Un diplomate libanais répond, en cadrant les éléments techniques suivants : – Tout indique que l’Irak, qui a jusqu’à vendredi pour se prononcer, va...