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Actualités - CHRONOLOGIE

Les membres de KC et les émissaires du RPC se sont croisés hier à Bkerké Samir Frangié : l’État sape ses propres institutions(photo)

Coïncidence ou initiative voulue en prévision d’une rencontre future, les émissaires du Rassemblement parlementaire de concertation (RPC) et la délégation de Kornet Chehwane (KC) se sont croisés hier, à Bkerké, et ils se sont courtoisement salués, même si les points de vue demeurent divergents. Premiers arrivés, le vice-président de la Chambre, Élie Ferzli, et le président du RPC, Kabalan Issa el-Khoury, ont exposé au patriarche maronite les grandes lignes de leur document de travail, alors que les députés Mansour el-Bone et Farès Souhaid, ainsi que MM. Samir Frangié et Antoine Khawaja ont évoqué leurs démarches pour tenter, ont-ils fait valoir, de sauver les fondements du Liban, ébranlés par la décision du Conseil constitutionnel. « Ce qui est arrivé ne frappe pas KC et l’opposition, mais les fondements mêmes des institutions libanaises », a même déclaré M. Frangié. Au siège du patriarcat maronite à Bkerké, les visiteurs se suivent, mais ne se ressemblent pas. Le cardinal Sfeir a ainsi reçu le président et le vice-président du RPC, MM. Kabalan Issa el-Khoury et Élie Ferzli qui lui ont soumis le document de travail préparé par le Rassemblement et qui est censé servir de base de dialogue. Après l’entretien, M. Issa el-Khoury a déclaré que l’entretien a été empreint de franchise et de sincérité. « Nous avons évoqué les angoisses qui nous taraudent, tous, à la veille du séisme en provenance d’Irak. Nous avons insisté sur la nécessité de rassembler la famille libanaise, surtout que le Liban et la Syrie sont menacés. Surtout le Liban, qui constitue un modèle qu’Israël veut à tout prix détruire. » De son côté, M. Ferzli a précisé que le but de l’entretien était d’exposer les principes qui peuvent servir de base du dialogue, dans le but d’éliminer les divergences sur ce qui devrait constituer une conviction générale. « Le patriarche fixera un rendez-vous au comité de suivi du RPC pour étudier les divers points prévus dans le document de travail, à son retour de voyage. » M. Ferzli a toutefois ajouté que toutes ces démarches se déroulent avec la bénédiction du président Lahoud. En réponse à une question, le vice-président de la Chambre a déclaré qu’il n’y a pas de barricades entre les divers groupes. « Et si les circonstances régionales avaient été plus normales, les divergences auraient été les bienvenues, parce que signe de vitalité. Mais de toute façon, il y a un échange permanent et le mot rupture n’existe pas. » Sur le dernier communiqué des évêques maronites, M. Ferzli a souligné qu’il confirme « des principes de base comme la reconnaissance de l’autre, la nécessaire neutralité de l’État et l’acceptation de la défaite comme de la victoire ». « KC est plus fort que jamais » En se dirigeant vers l’escalier de sortie, MM. Kabalan Issa el-Khoury et Élie Ferzli sont passés devant le bureau du secrétariat où la délégation de Kornet Chehwane attendait son tour et les deux hommes ont tenu à saluer les quatre « kornetiens » l’un après l’autre. MM. Mansour el-Bone, Farès Souhaid, Samir Frangié et Antoine Khawaja sont entrés ensuite chez le patriarche maronite. À l’issue de l’entretien, M. Frangié a répondu aux questions des journalistes. Il a expliqué avoir mis Mgr Sfeir au courant des contacts effectués après la décision du Conseil constitutionnel. « Le Liban ne peut plus continuer ainsi, a précisé M. Frangié, avec une justice arbitraire et politisée. C’est devenu une question essentielle, d’abord pour préserver la paix civile, mais aussi pour encourager les investissements et dynamiser la vie politique. Aujourd’hui, remettre la justice sur la bonne voie est une priorité absolue et un point essentiel dans le plan de sauvetage national que prépare KC. » En réponse à une question, M. Frangié a déclaré que Ghassan Moukheiber est devenu député après avoir obtenu 2 % des voix et, comme il n’est pas membre de KC, il assume la responsabilité de l’acceptation de cette députation. Interrogé sur l’avenir de KC, il a répondu que seul Carlos Eddé s’en est retiré, en guise de protestation contre le comportement de l’État à l’égard de KC. « Je tiens à rassurer les Libanais, KC est le seul groupe politique au Liban à avoir défini les priorités de l’action pour tous. Le reste n’est que réactions et contre-réactions. KC est donc plus fort que jamais. Tout le monde le constatera bientôt. Cela fait un an et demi que l’État tente de provoquer l’effritement du Rassemblement. On parle ainsi de retraits, de conflits avec Bkerké et parfois on ouvre des dossiers judiciaires. Mais tout cela n’a aucune consistance. » Frangié a encore déclaré que ce qui se passe ne vise pas KC, ni même l’opposition. « L’État est en train de se saborder lui-même, en sapant de l’intérieur ses propres institutions, l’une après l’autre, alors qu’il est censé les protéger et les préserver. Ce n’est pas l’opposition qui met le pays en danger, mais bien l’État lui-même. Pour s’en convaincre, il n’y a qu’à voir comment le peuple appuie l’opposition. Et s’il y avait une manifestation maintenant, on serait surpris par le nombre de ceux qui y participeraient. Le Conseil constitutionnel ne peut se transformer en un groupe d’analystes politiques, qui prennent des décisions arbitraires comme celles prises par les Arabes dans les années cinquante pour suspendre l’application de la loi, transformant ainsi leurs régimes en dictatures et faisant régner le sous-développement dans le monde arabe. » Sur la couverture de Bkerké dont bénéficie KC, M. Frangié a précisé que ce Rassemblement existe pour traduire politiquement les orientations du patriarcat. Il a encore refusé la qualification d’extrémiste collée à KC, rappelant que le Rassemblement est aussi membre du Forum démocratique, qui regroupe des personnalités de toutes les confessions, chacune ayant son propre programme. Enfin, M. Frangié a précisé que Mgr Béchara ne préside pas KC, mais qu’il en est l’hôte. « Et si cela dérange tellement certains que KC compte un évêque parmi ses membres, nous demanderons à Mgr Béchara de se retirer, lorsque le responsable des SR syriens dans la Békaa se retirera. Que dit-on d’une telle équation ? » Le patriarche maronite a aussi reçu le patriarche arménien-orthodoxe, Aram 1er, et les anciens ministres Farès Boueiz et Joseph Hachem.
Coïncidence ou initiative voulue en prévision d’une rencontre future, les émissaires du Rassemblement parlementaire de concertation (RPC) et la délégation de Kornet Chehwane (KC) se sont croisés hier, à Bkerké, et ils se sont courtoisement salués, même si les points de vue demeurent divergents. Premiers arrivés, le vice-président de la Chambre, Élie Ferzli, et le...