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Actualités - CHRONOLOGIE

VIE POLITIQUE - Le nouveau député tiendra prochainement une conférence de presse « Priorité à la réconciliation nationale », déclare Ghassan Moukheiber à sa sortie de Bkerké(photos)

«L’essentiel, désormais, est de calmer les esprits et de procéder à une véritable réconciliation nationale ». Ghassan Moukheiber, nouveau député du Metn, n’a pas maintenu longtemps le suspense. Lundi soir, il avait déjà laissé entendre qu’il assumerait ses fonctions et, hier, à sa sortie de Bkerké, il a clairement affirmé qu’il ne voyait pas de raisons juridiques ou politiques pour refuser la décision du Conseil constitutionnel, se déclarant prêt à se lancer dans sa nouvelle fonction de député, sur les traces de son oncle Albert Moukheiber et toujours dans l’opposition. Après la bombe (prévisible) de lundi, la journée d’hier a été marquée par les rumeurs les plus fantaisistes. Alors que le nouveau député Ghassan Moukheiber s’entretenait en tête à tête avec le patriarche maronite le cardinal Sfeir, des rumeurs circulaient déjà sur le fait que ce dernier lui aurait demandé de démissionner. Pourtant, rien de tel ne semble avoir été évoqué, puisque, à sa sortie de Bkerké, Moukheiber a tenu des propos confirmant l’acceptation de ses nouvelles fonctions, tout en précisant avoir mis sa démission entre les mains du patriarche maronite et des évêques grecs-orthodoxes (communauté à laquelle il appartient) Audeh et Khodr, comme pour montrer que les trois prélats ne la lui ont pas demandée. « Je ne dois rien à personne » « La démission n’est pas un sujet à examiner pour moi et je ne vois pas de raisons juridiques et politiques pour y songer. Je ne dois mon poste à personne et le Conseil constitutionnel a appliqué la loi », a ensuite affirmé Moukheiber aux journalistes. En réponse à une question, Moukheiber a précisé que plusieurs personnalités de l’opposition, dont des membres du Rassemblement de Kornet Chehwane, partagent son opinion et ne voient pas les raisons pour lesquelles il démissionnerait. « Je continue à faire partie de l’opposition, sur les traces de mon oncle Albert Moukheiber, et conformément aux principes développés dans mon programme électoral ». Tout en affirmant qu’il n’y a aucun lien entre le retrait du Bloc national de KC et la décision du Conseil constitutionnel, Moukheiber a encore déclaré qu’il n’y a pas une opposition de Kornet Chehwane et une autre de tel ou tel courant, « l’opposition est une position claire. Tout cela sera précisé lors de la conférence de presse que je donnerai bientôt ». Le nouveau député a aussi souligné le fait qu’il compte défendre les principes de son oncle, non seulement au sujet de la présence syrienne, mais aussi sur le plan des droits de l’homme, de la consolidation de la réconciliation nationale et au service des citoyens. Interrogé sur sa légitimité populaire, alors qu’il n’a obtenu que 1 773 voix, à l’élection de juin dernier, il a déclaré : « Je suis député grâce à une décision du Conseil constitutionnel, qui a appliqué la loi. Je ne lui dois rien et je suis un homme politique indépendant, comme l’avait été Albert Moukheiber. Mais la bataille au Metn était une guerre entre des personnes, non pour la victoire de programmes.» Interrogé sur l’opinion du patriarche, Moukheiber a affirmé qu’il y avait concordance dans les points de vue, comme ce fut le cas lors de ses entretiens avec les évêques Audeh et Khodr. À cet égard, Moukheiber a précisé qu’il est un croyant laïc qui souhaite obtenir la bénédiction de l’Église et profiter des idées éclairées des évêques. La tendance générale : éviter une nouvelle bataille Bien que la rencontre avec le patriarche maronite se soit déroulée en tête à tête, des informations ont filtré sur les sujets débattus et l’atmosphère générale. Les échos recueillis laissent entendre que le patriarche aurait rappelé au nouveau député qu’il avait appuyé sa candidature et qu’il aurait souhaité qu’il y ait un consensus autour d’elle. Il aurait évoqué l’amitié sincère qu’il portait à Albert Moukheiber, tout en souhaitant que son neveu puisse reprendre le flambeau. Moukheiber aurait, de son côté, précisé qu’il n’avait rien demandé et qu’il n’avait aucun lien avec la décision du Conseil constitutionnel et qu’en somme, il ne voyait pas de raison de refuser le siège de député. Le patriarche aurait alors reconnu qu’à l’étape actuelle, le plus urgent est de calmer les esprits et d’éviter une nouvelle confrontation au Metn, qui serait désastreuse pour l’opposition, pour la population et pour le pays en général. Surtout face à l’attitude de l’État, qui semble déterminé à en découdre avec l’opposition. Dans ce contexte régional et local mouvementé, il serait plus sage d’éviter une nouvelle bataille. Cette volonté d’apaisement semble confirmée par plusieurs sources différentes qui précisent que le patriarche maronite s’apprête à s’envoler pour Rome et Paris, le 17 novembre, et qu’il souhaiterait partir dans le calme. D’autres informations laissent entendre qu’un début de dialogue pourrait être entamé entre un comité de KC et un autre du Rassemblement parlementaire de concertation ( RPC), en présence du patriarche maronite, pour tenter de sortir de l’impasse actuelle et dégager une vision unifiée. En tout cas, réclamer la démission de Ghassan Moukheiber semble désormais hors de propos, dans les milieux politiques.
«L’essentiel, désormais, est de calmer les esprits et de procéder à une véritable réconciliation nationale ». Ghassan Moukheiber, nouveau député du Metn, n’a pas maintenu longtemps le suspense. Lundi soir, il avait déjà laissé entendre qu’il assumerait ses fonctions et, hier, à sa sortie de Bkerké, il a clairement affirmé qu’il ne voyait pas de raisons juridiques...