Congrès - Clôture des travaux hier à N-D du Mont Le conseil épiscopal des laïcs prône le renforcement de l’unité nationale

Le conseil épiscopal des laïcs a clôturé hier les travaux de son deuxième congrès annuel, entamés vendredi au couvent Notre-Dame du Mont, par des recommandations d’ordre général, en l’occurrence : renforcer l’unité nationale entre chrétiens et musulmans et la solidarité entre riches et pauvres, remédier aux problèmes politiques par le dialogue et à la crise économique par l’accroissement des prestations sociales, par la protection de l’industrie locale, l’augmentation des emplois et la lutte contre l’émigration. Melhem Chaoul, docteur en sociologie, a pris la parole au début de la réunion d’hier pour citer un certain nombre de statistiques concernant la perception que les Libanais ont des valeurs essentielles. Selon lui, par exemple, 71 % d’entre eux croient dans le changement, surtout les élèves et les étudiants. Il ajoute que les Libanais ont tendance d’autre part à se surestimer, ce qui les incite à mépriser les autres, en particulier, ceux qui sont différents d’eux. Parmi les valeurs acquises en milieu parental, M. Chaoul relève en outre : la solidarité familiale et confessionnelle, alors que l’école inculque aux Libanais des valeurs telles que le progrès, l’ouverture d’esprit, l’importance des traditions. Sur le plan économique, il constate que, s’il est fortuné, le Libanais a tendance à gaspiller et à consommer plutôt qu’à accroître sa production. Et s’il est contraint à faire des économies, il renonce avant tout aux produits de luxe et aux loisirs. Dans le domaine culturel, M Chaoul relève que les francophones en particulier passent aisément du bilinguisme au trilinguisme. En revanche, les universitaires sont de piètres lecteurs, à en croire les statistiques du sociologue : en deux ans, 19 % d’entre eux ont lu un livre, 18 % deux à trois livres, et 45 % aucun livre. Les Libanais lisent surtout en langue arabe. Mais leur préférence va surtout à la télévision (70 %), à la lecture des journaux et des revues (58 %), aux manifestations sportives et aux sorties dans les restaurants (38 %), au cinéma (35 %), dans les boîtes de nuit (17 %) et au théâtre (10 %). Notons parmi les autres interventions, celle de l’économiste Élie Yachoui, qui a souligné la nécessité de protéger l’industrie nationale, et celle de l’ancien secrétaire général du ministre des Affaires étrangères, Fouad Turk, la veille, samedi. Ce dernier a notamment estimé que le chrétien libanais devrait se sentir plus proche de son compatriote musulman que du chrétien étranger, et l’inverse est vrai.