Liban-Irak Berry et Kabalan s’élèvent contre une attaque US

Le président de la Chambre, Nabih Berry, et le vice-président du Conseil supérieur chiite, cheikh Abdel Amir Kabalan, ont averti samedi qu’une frappe américaine en Irak déstabiliserait toute la région, dans des déclarations faites à leur arrivée au Caire pour participer à un colloque sur la pensée arabe qui s’est ouvert hier. « La nation arabe tout entière est en danger (...) une frappe en Irak ne serait pas dirigée contre ce pays seulement, mais viserait à provoquer un changement dans la région arabe et islamique », a déclaré M. Berry. « Il n’y a pas de différence entre ceux qui étaient les ennemis de l’Amérique et ceux qui étaient ses alliés », a ajouté M. Berry, selon lequel « l’Arabie saoudite serait également visée par cette campagne ». Pour sa part, cheikh Kabalan a déclaré que « toute frappe contre un pays arabe entraînerait des catastrophes pour la nation arabe et islamique toute entière ». « Une frappe contre l’Irak viserait également d’autres pays et en fin de compte, tout cela servirait l’intérêt d’Israël », a-t-il ajouté. Le colloque sur la pensée arabe devait s’ouvrir hier sous les auspices du président égyptien Hosni Moubarak avec la participation d’une centaine d’intellectuels, de politiciens et d’experts arabes et étrangers. Cette « première conférence sur la pensée arabe » porte sur « la paix au Proche-Orient, une relation équitable entre les Arabes et l’Occident, la complémentarité économique et la démocratie » dans le monde arabe, selon les organisateurs. Parmi les intervenants figurent l’ancien secrétaire d’État adjoint américain pour le Proche-Orient, Edward Walker, le secrétaire général de la Ligue arabe Amr Moussa et le ministre palestinien (démissionnaire) de la Coopération internationale Nabil Chaath. En marge des travaux du colloque, M. Berry a été reçu hier par le président Moubarak, à qui il a transmis, au nom du chef de l’État, Émile Lahoud, une invitation à visiter le Liban. M. Moubarak a promis de répondre à cette invitation, mais aucune date n’a encore été fixée. Le président égyptien, qui est venu une seule fois au Liban en l’an 2000, s’est abstenu cette année de participer au Sommet arabe, en mars, et au Sommet francophone, qui s’est achevé il y a huit jours.