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Actualités - OPINION

Législatives - Une commission réceptionne les diverses propositions Le pouvoir promet un nouveau code électoral pour fin 2003

Le ministre de l’Intérieur, Élias Murr, a formé une commission qui réceptionne les propositions concernant le futur code électoral. Et qui devra lui remettre ses conclusions d’ici à six mois. Pour que le texte définitif puisse passer à la Chambre avant la fin de l’année prochaine. Les législatives étant prévues pour 2005, l’électorat et les candidats ne seraient pas, cette fois, pris de court. Bien entendu la cellule politique mise sur pied par Murr devra tenir compte des travaux du comité technique chargé par le ministre de la Justice, Samir Jisr, de corriger les défauts flagrants, et le manque de lisibilité, de la copie utilisée précédemment. Ce groupe ne s’occupe que de la mécanique administrative et ne planche pas sur le fond, c’est-à-dire sur le découpage des circonscriptions. Cette question, le pouvoir promet désormais de la traiter sur une base nationale consensuelle. Ce qui sous-entend que la proposition loyaliste du Liban circonscription unique, qui a provoqué un retentissant tollé, est dorénavant écartée. Les plus indulgents font en effet valoir que les temps ne sont pas mûrs pour une telle formule. Qui implique, comme on sait, l’abolition du confessionnalisme politique au niveau de la Chambre, un Sénat à quotas confessionnels devant être créé. Un système qui n’a pas de raison d’être en l’absence d’un cadre politique animé par des partis dits nationaux, c’est-à-dire laïcs dans leur essence. On revient donc en principe au légalisme commode de Taëf. Entendre au mohafazat, peut-être divisé en deux ou même en trois, pour respecter les prescriptions de ce texte fondateur. Et se rapprocher ainsi de la formule de la petite circonscription, caza ou autre, plus propice à la représentation dite de proximité. Dans le camp chrétien, on prévoit un dialogue actif sur ce dossier, notamment entre la Rencontre de Kornet Chehwane et le Rassemblement parlementaire de concertation. Deux formations qui défendent pareillement le principe d’une loi qui serait équilibrée et juste, au profit d’une démocratisation du pays passant par une vraie liberté d’expression, électorale ou autre. Nul n’ignore que les trois scrutins organisés depuis Taëf étaient entachés d’irrégularités, voire d’un illégalisme constitutionnel prononcé. La représentation populaire s’en est trouvé altérée et la démocratie pervertie par les listes préfabriquées, les fameux bus et les parachutages. Ce qui a accentué les discriminations dont se plaint une partie de la population, exclue de fait de la vie institutionnelle. Ce problème, nul ne l’ignore non plus, ne résulte pas uniquement de la loi électorale, qui n’est finalement qu’un instrument de travail. Mais aussi, d’une volonté politique déterminée qui contrecarre l’entente entre les Libanais. D’autant plus facilement, du reste, que les équilibres démographiques sont rompus et que ce phénomène ne cesse de s’aggraver avec le fort mouvement d’émigration que connaissent certaines fractions. Ainsi, les spécialistes relèvent que les chrétiens tous ensemble ne représentent plus qu’un tiers de l’électorat. Dans plusieurs régions, on le sait également, ils sont soumis à la loi du nombre. Ce qui fait que les députés censés les représenter sont souvent, en réalité, l’émanation directe de leurs chefs de file et en servent les intérêts plutôt que ceux de leurs collectivités propres. Le découpage des circonscriptions est capital à cet égard. La dilution, synonyme d’entrave à l’idée même d’un partenariat national, est exactement proportionnelle à la grandeur de l’espace électoral. Elle est plus forte au niveau des mohafazats actuels qu’à celui des cazas. Et elle serait totale, définitive, au niveau d’un Liban circonscription unique. D’ailleurs, ce qui vaut pour les maronites vaut également pour d’autres entités minoritaires, mahométanes aussi bien que chrétiennes. Or il est essentiel, pour qu’un pays composite puisse survivre, d’y préserver jalousement la notion de coexistence et de s’efforcer à promouvoir l’entente nationale. Par une réforme politique en profondeur, dont la loi électorale ne serait que l’un des reflets. Et qui favoriserait la domination d’un esprit de pondération, solide ciment d’une union nationale vitale pour tous. Dans une patrie où, selon les mots du Saint-Père, « chacun doit trouver sa place, notamment ceux qui, inspirés par un sentiment national légitime, aspirent à s’intégrer à l’action politique et à la vie économique. La première condition pour l’exercice de toute démocratie authentique reste le juste équilibre entre les forces vitales de la nation », conclut le pape. Auquel le président Chirac a fait récemment écho en prônant la tolérance, la concorde et la réconciliation, pour consolider l’union nationale libanaise. Émile KHOURY
Le ministre de l’Intérieur, Élias Murr, a formé une commission qui réceptionne les propositions concernant le futur code électoral. Et qui devra lui remettre ses conclusions d’ici à six mois. Pour que le texte définitif puisse passer à la Chambre avant la fin de l’année prochaine. Les législatives étant prévues pour 2005, l’électorat et les candidats ne seraient...