Salamé présente son rapport sur les travaux de la CMF

Le ministre de la Culture, Ghassan Salamé, a présenté hier aux chefs d’État et de gouvernement francophones, ainsi qu’aux chefs des délégations qui participent au sommet, son rapport sur les travaux de la Conférence ministérielle de la francophonie (CMF) qu’il préside. Après avoir exposé brièvement la teneur des différentes interventions des participants à la Conférence et fait état des principales activités de l’organisme qu’il préside, M. Salamé a affirmé que « l’idée maîtresse qui se dégage des travaux de la CMF de Beyrouth est le souhait que les chefs d’État et de gouvernement adoptent, au prochain sommet francophone, une stratégie à long terme qui orientera l’action de nos institutions et qui, sans être un cadre rigide, puisse s’adapter à l’évolution de plus en plus rapide du système international et aux défis croissants induits par la mondialisation ». Selon le rapport, cette stratégie inclurait, « sans se limiter à cela », les six éléments suivants : – « La poursuite du combat pour la défense de la diversité culturelle tant à l’intérieur de notre ensemble que dans le cadre plus large des organisations internationales à dimension planétaire. Car, pour être l’apôtre de cette diversité, la francophonie doit en être le modèle. (...) La CMF soutient avec force l’élaboration rapide d’une convention internationale destinée à promouvoir la diversité culturelle, qui ne saurait aboutir sans votre ferme soutien politique. Elle envisage la création, au sein de nos instances, d’un Fonds de garantie des industries culturelles. (...) – La mise en œuvre de la Déclaration de Bamako que nous considérons comme un texte de référence pour la pratique de la démocratie, des droits et des libertés dans l’espace francophone. – La prise en compte du rôle des institutions parlementaires et de leur association dans la promotion du dialogue au sein de notre mouvement. – La relance de la dimension économique de la francophonie, qui gagnerait à être mieux organisée en vue de renforcer la complémentarité entre nos économies (...). – Un encouragement soutenu à la participation substantielle à l’exercice du pouvoir des femmes dans nos pays, ce qui constitue une véritable garantie d’une démocratie moderne. – La poursuite de l’attention spéciale accordée par notre mouvement lors du Sommet de Moncton à la jeunesse, à sa formation aux nouvelles technologies, à sa mobilité professionnelle et sa plus grande interaction au sein de la francophonie dont la survie et l’épanouissement dépendent d’abord de notre capacité à y impliquer les jeunes (...). » M. Salamé a rappelé que la Conférence ministérielle a exprimé son entière solidarité avec le Liban, ainsi que son appui à l’initiative arabe de paix, adoptée par le Sommet arabe de Beyrouth en mars dernier. Elle a en outre débattu de la situation en Côte d’Ivoire et les chefs de délégation sont convenus d’insérer un texte sur ce pays d’Afrique dans la Déclaration de Beyrouth, a-t-il noté. « Tout en soulignant l’importance du rôle de médiation que la francophonie peut jouer dans certaines crises politiques, des pays membres ont posé des questions sur les moyens d’accroître la réactivité politique de nos instances en la matière, ainsi que son rôle préventif », selon le rapport, qui souligne que « des actions de coopération ciblées en faveur des plus démunis, dont la proportion est élevée dans l’espace francophone, doivent bénéficier d’une priorité concrète, d’autant plus que la révolution informationelle en cours aggrave les disparités entre pays et, plus grave encore, creuse de nouveaux fossés sociaux au sein de chacune de nos sociétés ». M. Salamé a ensuite confirmé la tenue de la prochaine session de la Conférence ministérielle de la francophonie à Lausanne, du 11 au 13 décembre 2002.