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Colloque Au CCF, « Contribution de l’enseignement du français au dialogue des cultures »

« La contribution de l’enseignement du français au dialogue des cultures », tel est le thème d’un colloque clôturé hier à la salle Montaigne. Organisé par la Fédération internationale des professeurs de français (FIPF) et l’Association libanaise des enseignants de français (Alef) en partenariat avec l’ambassade de France au Liban, le colloque a rassemblé des experts linguistiques venus d’Égypte, du Maroc et certes du Liban. D’ailleurs, les préparatifs du colloque ont été assurés par la branche libanaise de l’Alef, notamment Mmes Sophie Salloum et Elham Slim Hoteit, respectivement présidente et secrétaire générale de l’organisme au Liban, toutes les deux professeurs à l’Université libanaise (UL). Une table ronde ayant pour thème « Aux frontières de deux langues : le français et l’arabe » a rassemblé au cours de la matinée d’hier Mme Hoteit, MM. Bassam Baraké, chef du département des sciences du langage et de la communication à la faculté des lettres et des sciences humaines à l’UL, Hayssam Kotob, de l’Université islamique, et Nader Srage, professeur de linguistique à l’Université libanaise et membre de la Société internationale de linguistique fonctionnelle (Silf). Mme Amira Issa, également de l’UL, était le modérateur de la séance. Mme Slim Hoteit s’est penchée sur le thème de la traduction et la communication interculturelle. Elle a soulevé, entre autres, le problème de l’intraduisible, à savoir les termes qui n’ont pas d’équivalents dans une autre langue. M. Baraké a exposé une étude intitulée : « Décrire le monde, considérations sur les divergences linguistiques entre l’arabe et le français ». Il a souligné qu’à « chaque langue correspond une expérience donnée du monde. Cette langue s’intègre au système psychologique, social et religieux de la communauté qui l’a adoptée. » M. Kotob a présenté l’expérience de l’enseignement de la langue française à l’Université islamique, mettant l’accent sur les difficultés d’enseigner une langue dont la culture est tout à fait étrangère aux apprenants. Il a cité en exemple des notions, comme le concubinage et la consommation de viande de porc et d’alcool. M. Nader Srage, qui est l’auteur de plusieurs livres et articles relatifs aux langues et à la traduction et qui vient de publier un ouvrage intitulé Dialogue des langues : réflexions de deux linguistes fonctionnalistes, André Martinet et Henriette Walter, a présenté une étude qu’il prépare actuellement sur l’interférence de l’arabe et du français : exemple du langage quotidien de jeunes Libanais. M. Srage s’est penché sur les mots français et anglais transposés par les jeunes âgés entre 14 et 20 ans dans la langue argotique libanaise. Un phénomène répandu notamment chez les adolescents des classes moyennes et aisées. « L’étude du mécanisme de fonctionnement de ces emprunts arabisés ne peut pas ignorer la question des échanges socioculturels actuels », a-t-il indiqué. Il a exposé la manière avec laquelle divers termes français notamment dépression, gigolo, sexy, focaliser et régler ont pu faire leur entrée sans problèmes dans le langage argotique des jeunes Libanais. Des mots occidentaux qui ont été arabisés selon les règles en vigueur, depuis la nuit des temps, de la grammaire arabe et qui sont utilisés au quotidien dans l’argot des jeunes et des moins jeunes. Une preuve encore que les Libanais sont parmi les mieux placés à accueillir un Sommet francophone qui a pour thème le dialogue des cultures.
« La contribution de l’enseignement du français au dialogue des cultures », tel est le thème d’un colloque clôturé hier à la salle Montaigne. Organisé par la Fédération internationale des professeurs de français (FIPF) et l’Association libanaise des enseignants de français (Alef) en partenariat avec l’ambassade de France au Liban, le colloque a rassemblé des...