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Actualités - CHRONOLOGIE

CONCERT - À l’amphithéâtre des sciences humaines-USJ Sereine harmonie d’un duo de flûte et piano(photo)

Second concert de la saison avec les musiciens du Conservatoire national supérieur de musique à l’amphithéâtre Pierre Y. Aboukhater du campus des sciences humaines à l’USJ. Sous les feux de la rampe, le flûtiste Nabil Mroué dont les prestations sont déjà connues des mélomanes, accompagné au piano par May Kallab qu’on a applaudie la semaine dernière au clavecin en cette même salle. Au menu, riche, varié, original, mêlant en toute subtilité les vents d’Occident et l’inspiration orientale, des pages de Haendel, Bach (Karl-Philippe–Emmanuel et non Jean-Sébastien), Benjamin Godard (et non le cinéaste), Fikrat Amirof, Hiba al-Kawas et Tarek Younès. Beau florilège, prestement et dextrement enlevé sans s’essouffler… Ouverture en douceur et quelque joie avec la Sonate n° 3 de Georg Friedrich Haendel, l’homme qu’on reconnaît jusqu’aujourd’hui immédiatement grâce à son Messiah. De celui qui allait devenir le « Kapellmeister » de la cour de Hanovre, on écoute ici cette narration en quatre mouvements (adagio, allegro, largo et allegro), alternant, dans une mélodie suave, rêverie, vivacité, mélancolie et une espiègle fantaisie. Une musique qui garde toujours le caractère d’une libre inspiration et ne présente jamais aucune trace d’effort. Spontanéité constante et une grande pureté de la forme sont l’apanage de cette écriture limpide, aux élans naturels et sagement domptés. On enchaîne avec une sonate pour flûte seule de K.E.P. Bach. Deux mouvements (poco adagio et allegro) pour des modulations oscillant entre tristesse et gravité, pour un esprit bien dans la rigoureuse tradition bachienne. Pour terminer cette première partie du programme, une suite de trois morceaux de Benjamin Godard, musicien célèbre en son temps, c’est-à-dire la seconde moitié du XIXe siècle. Tonalités plus modernes et vives, presque fauréennes. Ouverture avec un allegretto enjoué, suivi d’une idylle habitée d’une certaine tendresse pour finir avec une valse brillante et salonnarde, aux phrases froufroutantes et virevoltantes. Après l’entracte, changement absolu d’horizons et d’atmosphère avec un vent soufflant du côté du soleil et des sables. Six pièces composant une suite de Fikrat Amirof ouvrent le bal des notes en sarabandes pour dire toute la beauté, la nostalgie, la lumière et les couleurs de l’Orient. Accords riches du piano et changements des rythmes et des couleurs (comme un oiseau du paradis) pour cette magnifique partition de Fikrat Amirof dont on entend ici, avec plaisir, la voix pour la première fois. Et admirablement restituée par Nabil Mroué au meilleur de sa forme. Suivent les images dans un solo pour flûte de Hiba al-Kawas. Images gorgées de nostalgie et empreintes d’une certaine tristesse, mais avec d’inexplicables flambées comme pour un exercice de style. Pour conclure, une œuvre qu’il nous a été déjà donné d’écouter, il y a quelques années, avec Wissam Boustany, Le retour des cendres, du Jordanien Tarek Youness. Superbe version offerte par Mroué, qui mêle en un savant dosage toute la gravité des cieux embrasés de l’Orient et de ses irrépressibles élans d’espoir dans des accents véhéments et passionnés où « renaître » fait partie intégrante du cycle de la vie. Edgar DAVIDIAN
Second concert de la saison avec les musiciens du Conservatoire national supérieur de musique à l’amphithéâtre Pierre Y. Aboukhater du campus des sciences humaines à l’USJ. Sous les feux de la rampe, le flûtiste Nabil Mroué dont les prestations sont déjà connues des mélomanes, accompagné au piano par May Kallab qu’on a applaudie la semaine dernière au clavecin en...