Environnement - Le styrène, une matière dangereuse Un expert examinera aujourd’hui les barils suspects trouvés à Jbeil

Les barils trouvés au large de Jbeil, et dont les inscriptions indiquaient qu’ils ont dû contenir du styrène (une matière nocive extrêmement volatile), feront aujourd’hui l’objet d’un examen approfondi par un expert du ministère de l’Environnement. C’est ce qu’a indiqué à L’Orient-Le Jour une source autorisée du ministère, précisant que « l’expert a dû attendre le rapport du caïmacam de Jbeil qui s’est renseigné aujourd’hui (hier) sur la localisation des barils, après que les forces de l’ordre les ont mis en lieu sûr dimanche pour éviter tout incident fâcheux ». La découverte des barils avait suscité dimanche un vif émoi auprès des nageurs. Plusieurs conteneurs avaient échoué sur la crique de Halate-sur-Mer, mais une dizaine ou une vingtaine d’autres (selon les témoins) ont été vus au large. Inquiets, les habitants ont donné l’alerte. Il s’est avéré que les barils étaient vides. La provenance des conteneurs suspects reste inconnue, bien que les inscriptions extérieures aient révélé certaines informations : le logo d’une firme allemande et le nom du Liban suggèrent que les barils étaient à l’origine destinés à une consommation industrielle locale. Selon Greenpeace, dont la porte-parole s’est rendue dimanche sur les lieux, la matière était du styrène, utilisée pour la fabrication d’un certain genre de plastique. Inhalée, elle représente un danger pour la santé, mais n’a aucun effet sur l’eau ou sur la faune marine. Selon la source interrogée au ministère, la matière qui était contenue dans les barils a pu servir à la fabrication de matelas, et son degré de danger sur la santé sera déterminé par l’expert aujourd’hui. Mais elle précise que selon une théorie non encore confirmée, les barils, qui étaient vides et liés par une corde au moment de leur découverte, proviendraient en fait d’un port de la région où ils auraient été réutilisés en tant que flotteurs. Les vagues les auraient détachés et emportés loin du rivage, causant la panique. Il reste à savoir, si cette théorie se confirme, par quel prodige les autorités d’un port décident d’utiliser des barils, ayant servi à contenir des produits toxiques, comme flotteurs... Par ailleurs, Neemetallah Abi Nasr, député du Kesrouan-Jbeil, s’est insurgé hier contre « les agressions criminelles continuelles contre l’environnement de cette région touristique, au point d’en faire un dépotoir ». Il a demandé aux autorités d’agir rapidement pour régler la question.