Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

THÉÂTRE « Les vicissitudes de la faim et de l’amour », par la compagnie italienne Teatro Paravento La misère serait moins pénible à Venise (PHOTO)

Jeudi et vendredi derniers, au théâtre Monnot, c’est la commedia dell’arte, la vraie, qui, une fois n’est pas coutume, a investi les planches. En effet, la compagnie italienne Teatro Paravento a présenté un spectacle intitulé Casi della fame et dell’amore (Les vicissitudes de la faim et de l’amour), dans une réplique fidèle de ce que pouvaient être les représentations théâtrales sur la place Saint-Marc de la Venise des XVIIe et XVIIIe siècles. Les quatre comédiens du Teatro Paravento ont passé en revue tous les classiques de l’humour du genre : pantalonnades, acrobaties, clowneries, borborygmes, musique de fanfare, blagues salées, la plupart encore assez efficaces auprès du public d’aujourd’hui. Et de la drôlerie, il en fallait beaucoup pour compenser la triste réalité de la misère qui régnait dans les ruelles de la Sérénissime. Mais les prélats et les notables de l’époque, trop occupés à jouir de l’opulence démesurée dont ils étaient les seuls bénéficiaires, l’occultaient avec maestria. Il ne restait plus à la population que leurs larmes pour pleurer et aux comédiens et aux saltimbanques, le rire pour oublier. Et c’est ce que le Teatro Paravento a voulu montrer, à travers les personnages d’Arlequin, de Colombine, de Brighella et de Pantalon, les superstars de l’époque dans lesquelles les opprimés et les laissés-pour-compte se reconnaissaient et qui cristallisaient toute leur colère en un grand éclat de rire. Destin et banquet L’histoire est simple : Arlequin et Brighella, deux bons à rien sans le sou, comptabilisent leurs journées sans nourriture. C’est Arlequin qui gagne, mais c’est Brighella qui perd connaissance. Dans un cauchemar, les deux compères rencontrent la Fortune, qui se présente à eux sous les traits de Colombine. Un signe du destin, puisque la jeune femme, qui tombe instantanément amoureuse du beau Vénitien, les aide à remplir leur panse, non sans avoir tancé son prétendant pour son entreprise de séduction très intéressée. Elle les introduit dans la demeure de Pantalon, un vieillard encore très vert, qui fera une cour endiablée à Brighella, déguisé en femme pour s’introduire plus facilement dans la cuisine. Mais les deux complices sont démasqués et Pantalon se déchaîne contre eux. Encore une fois, Colombine sauve la situation et tout le monde se réconcilie pendant un banquet bien mérité. Un spectacle mené au pas de course par des comédiens rompus à l’exercice de la commedia dell’arte, et durant lequel les plaisanteries en trois langues (italien, français et libanais) s’enchaînent à toute vitesse. Entre deux boutades, il n’en reste pas moins que le message passe comme une lettre à la poste : aux plus démunis, il ne reste bien souvent que le rire et dans une Venise, où la misère serait moins pénible qu’ailleurs. D.G.
Jeudi et vendredi derniers, au théâtre Monnot, c’est la commedia dell’arte, la vraie, qui, une fois n’est pas coutume, a investi les planches. En effet, la compagnie italienne Teatro Paravento a présenté un spectacle intitulé Casi della fame et dell’amore (Les vicissitudes de la faim et de l’amour), dans une réplique fidèle de ce que pouvaient être les...