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Actualités - CHRONOLOGIE

Loi électorale - KC, mais aussi F. Saad y voient « la fin de la démocratie » Tollé au sein de l’opposition contre la circonscription unique(photo)

Comme on pouvait s’y attendre, le projet distillé par le pouvoir en vue de faire du Liban une circonscription électorale unique, suivant le mode de scrutin majoritaire pour les législatives de 2005, soulève un tollé dans les milieux de l’opposition. Au lendemain de la prise de position négative adoptée à ce propos par le Conseil des évêques maronites, c’est bien entendu au sein des Assises de Kornet Chehwane (KC) que les critiques les plus virulentes contre le projet à l’étude ont été formulées. Mais c’est pourtant le « non » catégorique du ministre d’État pour la Réforme administrative, Fouad es-Saad, qui mérite d’être souligné, dans la mesure où il donne une indication claire sur la position qu’adoptera le bloc incontournable du chef du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt, auquel appartient M. Saad. « C’est une question d’une grande importance, car c’est la loi électorale qui définit un système politique et non la Constitution », a souligné le ministre d’État à l’issue d’un entretien à Bkerké avec le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir. « C’est la loi électorale qui détermine l’existence ou non d’une démocratie », a-t-il ajouté, tout en relevant que « lorsque la Constitution stipule que nous vivons en démocratie parlementaire et qu’on adopte une loi électorale ne respectant pas ce principe, il n’y a plus de loi électorale, car toute loi de ce genre serait anticonstitutionnelle et donc susceptible de faire l’objet d’un recours devant le Conseil constitutionnel ». « L’élection de la Chambre des députés sur la base d’une circonscription unique mettrait fin à la vie démocratique au Liban », a poursuivi M. Saad. Un tel scrutin « ôterait toute responsabilité de l’élu auprès de ses électeurs », a-t-il souligné, notant que les candidats « seraient élus dans le cadre d’une liste préparée à l’avance, sans se fatiguer et sans créer de liens avec les gens ». Quant au projet simultané de création d’un sénat, M. Saad s’y est également opposé, estimant que cela « ne ferait qu’aggraver le problème », les sénats n’étant appropriés que dans les systèmes fédéraux. C’est aussi sur le perron de Bkerké qu’une délégation de KC, formée de Farès Souhaid, Mansour el-Bone et Samir Frangié, s’est exprimée sur la question, à l’issue d’une entrevue avec le patriarche. « Je suis surpris d’entendre le président de la Chambre parler (du projet de circonscription unique), qui est contraire aux accords de Taëf, comme d’un rêve enfin réalisé », a déclaré M. Frangié au nom de KC. « Le pouvoir n’a pas le droit de chercher à effrayer les Libanais en assénant un tel coup aux accords qui ont mis fin à la guerre, et cela dans le but de faire pression sur une fraction d’entre eux », a-t-il ajouté, estimant que la circonscription unique entraînerait « la fin de la vie politique au Liban ». Toujours à Bkerké, l’ancien député du Kesrouan, Camille Ziadé, également membre de KC, a tenu des propos similaires, en soulignant que le prix à payer, en cas d’adoption de la circonscription unique, serait « exorbitant, et pas seulement pour l’opposition, mais pour tous les Libanais ». Edmond Rizk, ancien député de Jezzine, également reçu par le patriarche, a fait valoir qu’une telle loi « n’a pas d’équivalent dans le monde ». Selon lui, la circonscription unique est un « coup d’État, une agression contre le pouvoir ». Boutros Harb, député de Batroun et membre de KC lui aussi, a dénoncé, lors d’une conférence à Bhamdoun, une « tentative à faire du Liban la copie conforme des régimes voisins ». Enfin, Auguste Bakhos, ancien député du Metn, a résumé la question en ces termes : « Après les minibus et les autocars, voici venue l’heure de l’avion charter ».
Comme on pouvait s’y attendre, le projet distillé par le pouvoir en vue de faire du Liban une circonscription électorale unique, suivant le mode de scrutin majoritaire pour les législatives de 2005, soulève un tollé dans les milieux de l’opposition. Au lendemain de la prise de position négative adoptée à ce propos par le Conseil des évêques maronites, c’est bien entendu...