VIE POLITIQUE - Le président de la Chambre sera reçu par Chirac et Debré la semaine prochaine Berry chez Lahoud : Beaucoup de Libanais rêvent depuis longtemps d’une circonscription unique et d’un Sénat

Le président de la Chambre, Nabih Berry, était hier à Baabda, dans le cadre de sa rituelle rencontre du mercredi avec le chef de l’État, Émile Lahoud. « Le président Lahoud a toujours été – et il le reste – un ardent partisan du dialogue. Et ce n’est pas lui qui a fermé la porte de ce dialogue au nez de qui que ce soit », a-t-il déclaré au sortir de son entretien. Avant de rendre hommage au « courage » du régime, qui a remis au goût du jour le projet de la loi électorale basée sur la circonscription unique, ainsi que celui de la création d’un Sénat, « ce qui rassurerait et tranquilliserait l’ensemble des communautés libanaises », a estimé Nabih Berry. Qui est sans aucun doute, rappelons-le, l’un des plus fervents défenseurs de la circonscription unique comme cœur d’une nouvelle loi électorale. Il a d’ailleurs affirmé, dans le même contexte, que ces projets « sont sérieux et dignes d’intérêt – d’ailleurs, beaucoup de Libanais rêvent depuis longtemps de voir certains de ces projets se réaliser. Comme par exemple le Liban en circonscription unique, ou la naissance d’un Sénat ». Des sources bien informées du côté de la présidence indiquent que les nos 1 et 2 de l’État ont évoqué tous les sujets et toutes les propositions avancés en ce moment sur le tapis politique local. Que ce soit la nouvelle loi électorale basée sur la circonscription unique, la création d’un Sénat, ou les différentes réactions et prises de position politiques qui ont fait écho à ces deux projets. Ces sources soulignent que le président Lahoud « suit de près » ces dossiers et qu’il estime que le fait qu’ils soient sujets à débat « pourrait donner une radiographie des différents points de vue ». Elles précisent que le locataire de Baabda prendra position à l’égard de toutes ces propositions lorsque celles-ci se seront intégrées dans une espèce de « formule sur la base de laquelle » l’ensemble des parties pourrait débattre. « D’autant plus que, pour l’instant, ce ne sont que des idées, avec quelques détails. Il n’y a pas de texte définitif. » Il faut donc attendre que les positions se clarifient, de même que les résultats des concertations effectuées par le ministre de l’Intérieur, Élias Murr, avec les parties politques. « C’est lui seul qui est habilité à présenter le projet d’une nouvelle loi électorale, et il a déjà appelé toutes les factions à contribuer à la cuisine de ce projet en lui adressant leurs propositions », ont poursuivi les sources proches de Baabda. Celles-ci ont également confirmé que le président Lahoud, « convaincu du rôle des institutions constitutionnelles, ne peut que prendre à bras-le-corps » de tels dossiers (i.e. la nouvelle loi électorale), et ce, « à travers ces institutions » en question. À savoir le Conseil des ministres et le Parlement. « Et la position du président à l’égard de ces dossiers ne s’inspirera que de ses constantes nationales – l’unité des Libanais notamment. » Les sources en question n’oublient pas de rappeler que le chef de l’État est « déterminé à étudier scrupuleusement les différentes propositions, afin que sa position soit garante de l’unité nationale et des textes constitutionnels qui servent de référence » à pareils sujets. Les sources précitées n’ont pas manqué non plus de relever les mots « le courage du pouvoir », utilisés par Nabih Berry pour évoquer le dossier en question, rappelant que le président Lahoud « avait toujours adopté la franchise pour dialoguer avec ses concitoyens à propos de tel ou tel sujet à caractère national, et il ne compte pas du tout changer de style ». Et que sa principale obsession reste l’unité des Libanais. Ces sources se sont également arrêtées sur l’allusion du chef du Parlement au dialogue, affirmant que ceux qui doivent assumer la responsabilité de l’arrêt du dialogue « sont ceux-là mêmes qui avaient annoncé que (ce dernier) était inutile ». Nabih Berry a par ailleurs déclaré, à l’issue de l’entretien à Baabda, qu’il avait informé le chef de l’État des résultats de sa visite en Autriche, qu’il s’était enquis des résultats de la tournée présidentielle au Yémen et à Oman, qu’ils avaient également évoqué les « provocations israéliennes au Liban-Sud à la veille du début du pompage de l’eau du Wazzani », convenant que tout allait se dérouler « comme prévu ». Le président de la Chambre a également informé le président Lahoud qu’il allait effectuer une visite officielle du 8 au 10 octobre en France, au cours de laquelle il s’entretiendra avec le président français Jacques Chirac. Nabih Berry sera reçu au premier jour de sa visite, mardi prochain, par son homologue français Jean-Louis Debré. Et il assistera mercredi à une séance plénière de l’Assemblée nationale française puis sera reçu le jour même à l’Élysée. Signalons enfin que le chef de l’État a reçu le ministre de la Jeunesse et du Sport, Sebouh Hovnanian, le député de la Békaa-Ouest Assaad Hardane ainsi que le procureur général Adnane Addoum. Suite à son rendez-vous hebdomaire à Baabda, le chef du Parlement s’est ensuite rendu place de l’Étoile pour ses tout aussi rituelles concertations du mercredi avec les parlementaires. « Les détails de la nouvelle loi électorale seront débattus en même temps, et le Parlement est le premier concerné par ce débat. Quant au Sénat, qui serait composé de 64 membres, il pourrait être une garantie pour les différentes communautés dès qu’il s’agira de dossiers cruciaux, et rien n’empêche l’adoption de la petite circonscription (même inférieure au caza) pour l’élection des sénateurs », a affirmé Nabih Berry. Qui s’est entretenu avec 36 députés. Dont celui du Metn, Gabriel Murr. Qui a remis au n° 2 de l’État une copie de sa déclaration de patrimoine. « Tout le monde connaît les raisons à cause desquelles j’ai tardé à remettre ma déclaration au Conseil constitutionnel : mes bureaux étaient scellés à la cire rouge. Et lorsque la police judiciaire a ôté les scellés, elle a bien vu que la déclaration était fin prête depuis longtemps. » Interrogé sur le point de savoir s’il était satisfait des prises de position de Kornet Chehwane, il a affirmé qu’il est « toujours satisfait » de KC. Niant toutes les allégations selon lesquelles certains employés de la MTV n’étaient pas inscrits à la Sécurité sociale. « Ce sont des rumeurs que colportent des ministres de mauvaise foi, et je suis fier de dire que tous les employés de la MTV sont assurés », a-t-il martelé.