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Actualités - CHRONOLOGIE

Hariri : Pour influer sur la politique US, nous devons être présents dans les cercles américains

Le Premier ministre Rafic Hariri a affirmé samedi que si le Liban veut vraiment influer sur la politique des États-Unis, il faut qu’il soit présent en force à l’intérieur des centres américains de décision. Dans le cadre d’une intervention improvisée au dîner de l’Alumni, au Sheraton, à l’occasion du quatre-vingtième anniversaire de la fondation de l’AUB, M. Hariri s’est penché sur la politique américaine après les événements du 11 septembre 2001. « Certains affirment que nous devons y faire face par un choc, que nous sommes forts (...). D’autres pensent qu’une tempête se prépare et que nous devons plier l’échine en attendant qu’elle passe. Personnellement, je pense que la confrontation par la force ne serait pas en notre avantage en raison du déséquilibre des forces entre nous et ceux qui ont pour cible la nation arabe et la nation musulmane. La servilité devant une telle attaque n’aboutirait pas non plus à des résultats en faveur des Arabes et des musulmans. Nous devons comprendre qu’après le 11 septembre, un nouveau monde a émergé avec de nouvelles priorités, des ennemis différents, des classifications autres, et nous devons agir en conséquence », a-t-il indiqué. « Je l’ai dit à plusieurs reprises : le régime américain est différent des autres régimes. Le pouvoir ne fonctionne pas comme dans les pays européens, et particulièrement pas comme dans les pays arabes. Il y a des centres de décision aux États-Unis à travers lesquels les associations fonctionnent. Malgré notre présence physique et numérique aux États-Unis, notre présence politique et notre influence sont faibles, sinon inexistantes, et cela pour plusieurs raisons : la situation dans les pays arabes et l’absence d’une stratégie unie pour organiser notre présence à l’intérieur de la société américaine et des centres américains de décision », a poursuivi M. Hariri. « Si nous voulons influer sur la politique américaine, nous devons être forts dans notre pays et posséder une vision claire de ce que nous voulons pour nous et de ce que nous demandons des autres. « Mais cela reste insuffisant. Nous devons être présents en puissance à l’intérieur des pôles de décision américains, ce qui n’est pas chose impossible. Nous pouvons le faire grâce aux jeunes qui ont étudié aux États-Unis. Ils sont des milliers à postuler pour des postes aux États-Unis, et plusieurs d’entre eux ont toujours un sentiment national mais manquent d’unité », a souligné M. Hariri. « Apprendre de ses ennemis n’est pas chose mauvaise. L’erreur serait de considérer que nous avons perdu la bataille alors que nos ennemis vont de victoire en victoire. Il est facile de rejeter la responsabilité sur les autres, de blâmer Israël et le lobby sioniste parce qu’ils sont puissants à Washington. C’est le cas. Mais qu’avons-nous fait de nôtre côté? Rien (...). Nous pouvons être puissants et assurer une présence efficace. Notre cause est nette et juste, mais nous pensons que du moment qu’elle est juste, cela est suffisant. Il ne suffit pas que nous ayons raison pour obtenir nos droits. Nous devons montrer que nous sommes dans nos droits, l’expliquer, discuter et profiter du système en place. Nous devons entrer dans le système, et non pas rester en marge. Il est facile de lancer des slogans et de proférer des menaces (...) », a-t-il ajouté. « La stratégie principale d’Israël est de monter les Arabes contre les États-Unis. Si tel est l’intérêt d’Israël, nous pouvons dire, réflexion faite, que notre intérêt se situe à l’opposé. Israël veut nous confronter à la plus grande puissance du monde pour rester à l’écart en spectateur. Cela serait à son avantage. « Nous ne devons pas prendre pour une constante les antagonismes que le 11 septembre a créés. Nous pouvons travailler, défendre nos droits et obtenir des résultats. Si nous venons à penser que l’hostilité des Américains pour les Arabes et les musulmans est éternelle, elle le deviendra. Le Liban, malgré sa petite dimension, peut jouer un rôle très efficace grâce à ses jeunes qui sont en Occident et aux États-Unis. Mais il ne peut pas le faire tout seul, et il est du devoir de tous les Arabes d’aider les Libanais et tous les Arabes qui peuvent, au plan culturel, jouer les émissaires entre la nation arabe et la société américaine (...). Depuis les années 60, nous disons que le lobby sioniste domine les pôles de décision aux États-Unis et les pousse à nous être hostiles. Et l’influence israélienne ne fait qu’augmenter, tandis que la présence arabe au sein de l’Administration et de la société américaines continue à diminuer. Je dis cela parce que nous sommes à l’orée d’une période très délicate et très dangereuse, et personne ne sait ce qui va arriver. Les signes ne trompent pas, mais il existe aussi une opposition forte à l’intérieur de la société américaine concernant les plans prévus pour la région. Quels que soient les résultats, nous ne devons pas désespérer et nous devons apprendre les leçons du passé : ne pas laisser la voie libre aux ennemis de la nation et de notre pays », a-t-il conclu. Le président de l’Alumni, M. Mohammed Machnouk, et le président du Board of Trustees de l’AUB, John Waterbury, ont ensuite pris la parole. Suite à quoi M. Machnouk a décoré M. Hariri au nom de l’Alumni.
Le Premier ministre Rafic Hariri a affirmé samedi que si le Liban veut vraiment influer sur la politique des États-Unis, il faut qu’il soit présent en force à l’intérieur des centres américains de décision. Dans le cadre d’une intervention improvisée au dîner de l’Alumni, au Sheraton, à l’occasion du quatre-vingtième anniversaire de la fondation de l’AUB, M....