Hariri : « Il n’est pas normal que le chef du gouvernement ait une télévision ! »

Le Premier ministre, Rafic Hariri, a soulevé pour la première fois en public, mardi, l’affaire de la MTV. Prenant la parole au cours d’un dîner politique, M. Hariri a déclaré : « Je ne prendrai pas position aujourd’hui, parce que l’affaire est toujours aux mains de la justice, mais j’en parlerai un jour, en fonction du jugement qui sera prononcé. » Anticipant sur ce qu’il pourrait dire, M. Hariri a ajouté : « Il n’est pas normal que le chef du gouvernement ait une télévision, ni que le président de la Chambre ait une télévision ou que n’importe quel parti, ou grande fortune, possède une télévision. C’est extrêmement délicat. Je ne détiens pas la solution, mais j’ai mes idées là-dessus. Le Liban nous importe plus que les télévisions. Il nous faut étudier la question et échanger nos vues, en tenant compte de l’intérêt supérieur du Liban, d’abord, et des libertés d’autre part (...). Certes, le Liban sans les libertés ne sera plus le Liban, mais dans un Liban sans magistrature, les libertés disparaîtront. » « La question se pose, a conclu M. Hariri, le pluralisme politique exige-t-il qu’il y ait plusieurs télévisions d’obédiences partisanes diverses ? Vous regardez la Future, et vous savez à l’avance ce qu’elle va dire, et le reste à l’avenant. Vous n’avez ça nulle part au monde. »