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Actualités - CHRONOLOGIE

Justice - « Un climat anormal prévaut dans le pays » Addoum ordonnera aujourd’hui une enquête sur toute activité « séditieuse »

Le Conseil central de sécurité a pris connaissance hier de la décision du parquet de mettre sous examen judiciaire les différentes déclarations et activités, jugées séditieuses, pouvant comporter des éléments incriminant leurs auteurs. Le ministre de l’Intérieur, Élias Murr, a présidé hier une réunion du Conseil central de sécurité, en présence du procureur général près la Cour de cassation, Adnan Addoum, des directeurs de la Sûreté générale, des FSI et du service de sécurité de l’État, les généraux Jamil es-Sayyed, Marwan Zein et Édouard Mansour, du chef d’état-major adjoint de l’armée pour les opérations et du directeur des renseignements, les brigadiers Hussein Chahine et Raymond Azar, et du mohafez de Beyrouth, Yaacoub Sarraf. Dans un communiqué qu’il a fait paraître au terme de ses délibérations, le Conseil a indiqué qu’il a pris connaissance de « la décision de M. Addoum de charger les différents services de sécurité, ainsi que la police judiciaire, de mener des investigations et de recueillir les informations nécessaires pour vérifier si des Libanais, qu’ils fassent partie du monde politique ou pas, ont pris contact avec l’ennemi israélien afin d’entreprendre des actions susceptibles d’ébranler la sécurité au Liban, de donner lieu à une victoire de l’ennemi contre le pays, de porter atteinte aux relations du Liban avec des pays arabes frères, d’attiser les dissensions confessionnelles et d’inciter les Libanais à la lutte fratricide ». Ces services doivent aussi enquêter sur « l’existence d’autres actes comportant des éléments pouvant servir à incriminer leurs auteurs conformément au code pénal et voir si des activités ont été menées pour permettre d’atteindre les objectifs cités plus haut ». Parmi ces activités, le communiqué cite « des conférences, des rassemblements et des interviews accordées aux médias audiovisuels ou à la presse écrite, au Liban ou à l’étranger ». Un message, selon Harb Le procureur général va demander à ces organismes de lui remettre tous les documents (copies de presse, vidéocassettes ou audio) qu’ils rassembleront « afin de vérifier leur contenu pour engager les poursuites judiciaires qui s’imposent ». C’est aujourd’hui que M. Addoum chargera officiellement les services concernés de mener l’enquête requise, a indiqué une source judiciaire à L’Orient-Le Jour. Selon la même source, le magistrat a lui-même pris l’initiative de réclamer l’ouverture de cette enquête, partant du principe qu’un « climat anormal prévaut dans le pays » sur le plan politique et que le parquet peut s’autosaisir d’une affaire s’il juge qu’elle est suffisamment grave pour justifier son intervention. La source a nié, en réponse à une question, tout rapport entre la décision du parquet et l’épreuve de force engagée depuis quelque temps entre le pouvoir et l’opposition, rejetant aussi les propos selon lesquels elle représenterait une sorte d’avertissement indirect à l’opposition. « Il y a eu des informations selon lesquelles des Libanais auraient pris contact avec des Israéliens. C’est tout », a déclaré la source, en mettant l’accent sur le respect et la préservation de la liberté d’expression au Liban. « Chaque personne a le droit de dire ce qu’elle pense dans le respect des lois et conformément aux principes consacrés par la Constitution », selon la même source, qui insiste sur le fait que les médias ne sont pas visés à travers cette démarche. Mais un des pôles de Kornet Chehwane, Boutros Harb, est d’un autre avis. Pour lui, la décision du parquet constitue « un message et une épée de Damoclès au cas où le discours politique dans le pays dépasserait un seuil déterminé ». Dans une interview à la LBCI, M. Harb a mis en garde contre une application discrétionnaire des lois. Maintien de la sécurité Pour en revenir à la réunion du Conseil central de sécurité, il y a lieu de préciser qu’elle a également été axée sur l’état de la sécurité dans le pays. Les personnes présentes ont pris connaissance d’un tableau comparatif entre le Liban et un certain nombre d’États européens. Le tableau, établi en 2001, montre que le Liban figure parmi les pays où la sécurité est le mieux maintenue, selon le communiqué, qui indique par ailleurs que « les propos tenus au sujet d’une détérioration de l’état de la sécurité s’inscrivent dans la cadre de la diffamation politique et n’ont rien à voir avec la réalité étayée par les chiffres et les statistiques ». Sur un autre plan, le Conseil central de sécurité a décidé, à l’approche de la date prévue pour le sommet de la francophonie, en octobre prochain, d’intensifier les mesures prises. « Des patrouilles nocturnes circuleront toutes les nuits dans les différentes régions libanaises afin de préserver et de renforcer le calme », selon le communiqué. Au terme de la réunion, un tableau comparatif du nombre des crimes commis au Liban et en Suisse a été distribué. Il montre par les chiffres que le nombre de meurtres, de vols et de cambriolages, de viols, de falsification de monnaie, de trafic de drogue et d’escroquerie est supérieur en Suisse.
Le Conseil central de sécurité a pris connaissance hier de la décision du parquet de mettre sous examen judiciaire les différentes déclarations et activités, jugées séditieuses, pouvant comporter des éléments incriminant leurs auteurs. Le ministre de l’Intérieur, Élias Murr, a présidé hier une réunion du Conseil central de sécurité, en présence du procureur...