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Actualités - CHRONOLOGIE

Wazzani - L’émissaire européen reçu par Lahoud, Hariri et Berry Moratinos : Israël accepte de donner du temps à la diplomatie

L’émissaire européen au Proche-Orient Miguel Angel Moratinos a indiqué hier à Beyrouth qu’Israël avait accepté de donner du temps aux efforts diplomatiques en cours pour régler le litige autour de l’exploitation des eaux de la rivière Wazzani. M. Moratinos, venu au Liban pour participer au colloque organisé par le ministère de la Culture sur le thème « Cultures, religions et conflits », a été reçu par le chef de l’État, Émile Lahoud, le Premier ministre, Rafic Hariri, et le président de la Chambre, Nabih Berry. « Selon les dernières informations qui me sont parvenues, ils (les Israéliens) sont d’accord pour permettre à tous les efforts diplomatiques de déboucher sur une solution », a déclaré M. Moratinos à la presse à l’issue de ses entretiens. Il a indiqué que les responsables qu’il a rencontrés lui ont assuré que le Liban « a l’intention de respecter le droit international et ne veut prendre aucune goutte de plus ou de moins que ce que ce droit lui accorde » et que Beyrouth « souhaite résoudre (ce contentieux) pacifiquement par l’intermédiaire des Nations unies et avec l’aide et le conseil d’autres parties comme les États-Unis et l’Union européenne ». Rappelant que des experts européens avaient déjà travaillé sur le dossier du Wazzani dans le passé, l’émissaire a indiqué que l’Union européenne était « disposée, au cas où les belligérants le lui demanderaient, à intervenir pour contribuer à une solution pacifique » du problème. « Je suis convaincu qu’avec tous les efforts en cours, il n’y aura pas de conflit (armé) et je pense que toutes les parties veulent régler le problème de manière pacifique », a-t-il ajouté. Selon un communiqué de la présidence de la République, M. Lahoud a, de son côté, expliqué à l’émissaire européen que « le Liban est entièrement dans son droit lorsqu’il cherche à désaltérer les populations assoiffées du Liban-Sud et à irriguer les terres qui ont suffisamment souffert de la sécheresse ». « Sous l’occupation, l’État hébreu détournait les eaux du Hasbani et du Wazzani jusqu’aux territoires palestiniens occupés (la Palestine de 1948), puis les revendait aux habitants du Liban-Sud, alors que ces derniers en étaient les propriétaires légitimes », a ajouté M. Lahoud. « Il suffit d’ailleurs de jeter un coup d’œil à la frontière pour constater combien les territoires occupés par Israël sont verts alors que les régions libérées sont victimes de sécheresse », a-t-il dit. « Le Liban bénéficie des eaux du Wazzani conformément aux conventions et pactes internationaux qui stipulent clairement les parts des pays qui se partagent des sources et des rivières », a encore souligné le chef de l’État. Le Liban a entamé l’exécution d’un projet d’adduction d’eau sur le Wazzani qui va porter sa part, actuellement de 7 millions de m3 par an, à 9 ou 10 millions de m3 par an, selon les autorités libanaises. Bien que cette quantité reste très en deçà des 35 millions de m3 par an accordés au Liban en 1955 par le plan Johnston, fruit d’une mission d’études américaine, le Premier ministre israélien, Ariel Sharon, en a fait le 10 septembre un casus belli et les États-Unis ont envoyé cette semaine des experts sur place pour tenter de calmer le jeu. Le Wazzani est l’affluent majeur du Hasbani, qui poursuit son cours en Israël, où il se déverse dans le lac de Tibériade, principal réservoir d’eau douce de l’État hébreu. Les entretiens de M. Moratinos devaient, par ailleurs, porter sur la situation dans les territoires palestiniens. Il a estimé à cet égard qu’ « un État palestinien doit être créé le plus tôt possible ». « L’État est une décision politique qu’il incombe aux Palestiniens de prendre. Les Palestiniens doivent décider quand et comment établir leur État », a-t-il ajouté. Tout en admettant « l’absolue nécessité d’un processus de paix global dans la région », incluant le Liban et la Syrie, l’émissaire européen a souligné qu’il fallait « accorder la priorité actuellement à la situation des Palestiniens, parce qu’il s’agit d’une question de vie ou de mort ».
L’émissaire européen au Proche-Orient Miguel Angel Moratinos a indiqué hier à Beyrouth qu’Israël avait accepté de donner du temps aux efforts diplomatiques en cours pour régler le litige autour de l’exploitation des eaux de la rivière Wazzani. M. Moratinos, venu au Liban pour participer au colloque organisé par le ministère de la Culture sur le thème « Cultures,...