Défilé de personnalités à Bkerké Gemayel rejette les commentaires sur un affaiblissement de Kornet Chehwane

Le président Amine Gemayel a rejeté hier les commentaires de la presse sur un affaiblissement des Assises de Kornet Chehwane, affirmant que ce Rassemblement de l’opposition est engagé dans une bataille de longue haleine et « n’a pas l’intention de se retirer ou d’adopter des mesures suicidaires ». M. Gemayel a tenu ces propos au terme d’un entretien, à Bkerké, avec le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir. Répondant aux questions des journalistes, l’ancien chef de l’État a reproché à la presse d’avoir conclu à l’échec de la réunion des Assises de Kornet Chehwane qui avait décidé jeudi de boycotter les activités parlementaires pendant un mois. « Nous considérons que la réunion d’hier (jeudi) était importante dans la mesure où elle a débouché sur une prise de position nationale. Nous pensons en effet que la bataille, dans laquelle nous sommes engagés dans le cadre de l’affaire de la MTV et des libertés des médias, concerne tous les Libanais », a-t-il dit en insistant sur le fait que « contrairement à ce que certains prétendent », Kornet Chehwane « a pris des décisions importantes ». Il a souligné que la majorité des Libanais souhaitent le rétablissement de la souveraineté et de l’indépendance libanaises qui constituent le cheval de bataille de Kornet Chehwane. Selon le président Gemayel, « certains leaderships ne peuvent pas s’exprimer comme ils le souhaitent, aussi KC s’emploie à le faire à leur place ». M. Gemayel a en outre souligné que Kornet Chehwane n’a pas lâché M. Gabriel Murr, affirmant, en arguant de la difficulté de la situation, que si l’opposition ne prend pas de positions radicales, « cela ne veut pas dire pour autant qu’elle a abandonné le député ». « Gabriel Murr est un des nôtres, mais nous savons tous que l’État est aujourd’hui dans une situation de confrontation avec une partie des Libanais qui appellent au rétablissement de la souveraineté », a-t-il poursuivi. Et d’ajouter : « Si quelqu’un a une solution rapide et réalisable à l’affaire de la MTV, nous sommes prêts à l’adopter, mais actuellement nous combattons avec les seules armes dont nous disposons. Nous pouvons nous retirer de la bataille ou prendre des mesures suicidaires, mais nous n’opterons pour aucune des deux solutions car nous avons l’intention de poursuivre la bataille jusqu’au bout avec les moyens disponibles. Nous savons comment établir notre ordre du jour et notre échelle des priorités et nous n’accepterons pas qu’on nous impose des priorités ». L’ancien chef de l’État a affirmé en réponse à une action que Kornet Chehwane n’a pas rompu le dialogue avec le président de la République, mais qu’il a tout juste considéré que ce dialogue était inutile dans les circonstances actuelles. Après son entretien avec M. Gemayel, le patriarche Sfeir s’est entretenu avec M. Neemetellah Abi Nasr, député du Kesrouan, puis avec le bâtonnier Edmond Chédid, avant de recevoir l’ambassadeur d’Italie, Franco Mistretta, dans le cadre d’une visite protocolaire.