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Actualités - CHRONOLOGIE

Dossier régional - Le chef du gouvernement déplore que Washington n’accorde pas la priorité au conflit arabo-israélien Hariri : Les USA ont tort de compter sur le seul recours à la force

Le chef du gouvernement, Rafic Hariri, a estimé hier que les États-Unis avaient « tort » d’avoir recours uniquement à la force pour résoudre le problème du terrorisme, notamment au Proche-Orient, après les attentats du 11 septembre, tout en répétant que les relations entre Beyrouth et Washington demeuraient « bonnes » en dépit des divergences. « Les États-Unis considèrent qu’il faut lancer la guerre dans la région pour régler le problème du terrorisme, ils ne veulent pas régler les problèmes de fond et je crois qu’ils ont tort », a déclaré M. Hariri à Radio-France internationale (RFI). « Le terrorisme est contre nous tous, et si les États-Unis perdent la guerre contre le terrorisme, cela voudra dire que nous avons également perdu, car nous sommes dans un même bateau », a-t-il ajouté. Le Premier ministre a affirmé être aux côtés de « l’Amérique pour la guerre contre le terrorisme », estimant cependant que l’approche de Washington « n’est pas la bonne ». Selon lui, la relation entre les Arabes et les Américains devrait « évoluer des deux côtés ». Pour aider à résoudre le problème du terrorisme, M. Hariri propose la « création d’un comité de sages pour examiner les problèmes de fond et essayer d’ouvrir un dialogue avec les Américains (...) car nous avons des intérêts communs mais chacun réagit différemment ». M. Hariri a par ailleurs déploré que « le conflit israélo-arabe ne soit pas dans les priorités » des États-Unis, qui, selon lui, « aujourd’hui, insistent pour lancer la guerre contre l’Irak sans penser à régler les problèmes du Proche-Orient ». « À l’instar de tous les autres pays arabes, nous sommes contre une frappe en Irak », a affirmé M. Hariri. « On ne règle pas les problèmes par la force », a-t-il ajouté. Dans une autre interview, donnée à la chaîne de télévision qatariote al-Jazira, M. Hariri a estimé que le Liban, « bien qu’étant au cœur du monde arabe, est le pays qui a le moins souffert des répercussions des attentats du 11 septembre ». Pour le Premier ministre, cela est dû « à de multiples facteurs, et notamment à la rapidité avec laquelle le Liban s’était prononcé à l’égard des attentats, ainsi qu’en raison de la coopération établie depuis avec les États-Unis dans la lutte contre le terrorisme ». « Bien sûr, il y a des tensions à certains niveaux. Il est par exemple devenu quasi impossible pour les Libanais d’obtenir un visa pour les États-Unis, ce qui nuit aux intérêts et aux activités professionnelles de beaucoup de gens. Cela est injuste. Toutefois, au niveau des États libanais et américain, les relations sont bonnes », a-t-il dit. Interrogé sur les récentes déclarations du numéro deux du département d’État, Richard Armitage, au sujet de l’inéluctabilité d’une frappe américaine contre le Hezbollah, M. Hariri a estimé que « la portée de ces propos a été exagérée au Liban ». « Armitage s’exprime peut-être à sa façon, mais la position des États-Unis est connue depuis longtemps et eux-mêmes savent quel est notre point de vue à ce sujet. J’estime donc qu’il n’y a rien de nouveau sur ce plan », a-t-il déclaré, avant de préciser qu’il ne s’attendait pas à une frappe américaine contre le parti intégriste. S’agissant de la coopération libano-américaine dans la lutte antiterroriste, M. Hariri a évité d’entrer dans les détails, laissant toutefois entendre que si la législation libanaise empêchait de livrer des citoyens libanais à un autre pays, cette législation ne s’appliquerait pas, le cas échéant, à des non-Libanais. M. Hariri a, en outre, dénoncé les tentatives d’Israël « d’utiliser les États-Unis contre le Liban ». « Depuis sa création, Israël tente d’accaparer les États-Unis et de les utiliser pour parvenir à ses fins », a-t-il dit. « Nos relations avec les Américains, c’est nous qui les définissons. Nous ne permettrons plus à l’État hébreu de le faire. Car enfin, quelles que soient nos divergences avec les États-Unis sur nombre de sujets, et tout récemment sur l’Irak, nos rapports demeurent bons », a-t-il assuré. Enfin, dans une troisième interview, cette fois-ci à la chaîne saoudienne MBC, émettant de Londres, M. Hariri a souligné que la campagne d’accusations menée dernièrement aux États-Unis contre l’Arabie saoudite était le fait de « l’extrême droite américaine ». Il a affirmé qu’en revanche l’Administration américaine « est parfaitement consciente du fait que l’Arabie saoudite est un pilier essentiel de la stabilité dans la région, au même titre que d’autres pays ».
Le chef du gouvernement, Rafic Hariri, a estimé hier que les États-Unis avaient « tort » d’avoir recours uniquement à la force pour résoudre le problème du terrorisme, notamment au Proche-Orient, après les attentats du 11 septembre, tout en répétant que les relations entre Beyrouth et Washington demeuraient « bonnes » en dépit des divergences. « Les États-Unis...