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Actualités - CHRONOLOGIE

Baabda - Le chef de l’État a mis en garde contre « les libertés irresponsables » Lahoud critique indirectement le tollé consécutif à la fermeture de la MTV

Le chef de l’État, le général Émile Lahoud, a commenté hier, pour la première fois, l’affaire de la MTV, critiquant indirectement la levée de boucliers consécutive à l’ordre judiciaire de fermeture de la chaîne de M. Gabriel Murr. Il a notamment insisté sur le respect des lois et mis en garde contre les « libertés irresponsables » qui sont, selon lui, préjudiciables à la liberté. C’est devant les personnalités qu’il a reçues, hier, au palais de Baabda, que le chef de l’État a commenté l’affaire de la MTV. « Certaines manifestations dans le pays montrent clairement à quel point il est nécessaire d’avoir recours à la loi lorsqu’un problème public ou privé se pose. Sans ce recours, les rapports entre l’État et les citoyens et entre les Libanais eux-mêmes risquent d’être ébranlés et soumis à la loi de la jungle », a déclaré le général Lahoud. Pour lui, « il est inadmissible de rejeter une loi et d’accuser un magistrat de parti pris lorsqu’un jugement est rendu à notre encontre et de l’accepter, en saluant l’honnêteté du juge, lorsque le verdict est en notre faveur ». Le président a souligné que « l’État a perdu de nombreux procès face à des citoyens ou à des institutions » et qu’« il a accepté les résultats comme toute autre partie ». Le général Lahoud a aussi assuré qu’« il n’y a pas à craindre pour les libertés au Liban à condition que celles-ci n’outrepassent pas les lois », estimant que « certains genres de libertés irresponsables sont préjudiciables à la liberté » et soulignant que « la magistrature préserve et immunise les libertés ». « Un silence international suspect » Sur un autre plan, le président s’est longuement arrêté sur le conflit israélo-arabe, lors d’un entretien avec les membres d’une délégation du World Affairs Councils of America (les Conseils américains pour les affaires internationales), conduite par M. Eldon Griffiths. Devant ses visiteurs, le général Lahoud a dénoncé le « silence international suspect qui accueille les pratiques criminelles israéliennes contre le peuple palestinien » avant de relever que « c’est la pression du lobby sioniste qui pousse le Congrès américain à examiner le Syria Accountability Act (prévoyant des sanctions contre la Syrie si elle ne ferme pas les bureaux du Hamas et du Jihad islamique sur son territoire et si elle ne désarme pas le Hezbollah) sans songer que c’est à Israël qu’il faut demander des comptes pour les crimes qu’il commet et le terrorisme qu’il pratique ». Le président a vivement critiqué les menaces du secrétaire d’État adjoint, Richard Armitage, contre le Hezbollah, reprochant au responsable américain d’avoir « opté pour un langage vindicatif en parlant du Hezbollah et d’occulter le fait que c’est Israël qui est la principale cause du danger qui pèse sur les intérêts américains dans le monde et de l’exacerbation de l’hostilité arabe et islamique contre les Américains ». « Personne au Moyen-Orient n’a des sentiments malveillants à l’égard des États-Unis et des Américains lorsque Washington exprime sa propre politique. Mais cela n’est pas le cas lorsque les États-Unis alignent leur politique sur celle d’Israël », a-t-il ajouté. Selon lui, « il est temps que l’Amérique sorte de l’état de choc dans lequel les attentats du 11 septembre dernier l’avaient plongée, pour poser un regard objectif sur la situation au Moyen-Orient et pour adopter le choix de la paix juste fondée sur les résolutions internationales ». Après avoir exposé à ses hôtes la position du Liban par rapport aux développements dans la région, le général Lahoud a rappelé les résolutions du sommet arabe de Beyrouth qui a estimé que toute attaque contre l’Irak constitue une agression contre l’ensemble des pays arabes. La délégation était formée de représentants des Conseils américains pour les affaires internationales dans les États de Californie, de Caroline du Nord, de Washington, de Floride, d’Ohio, de New York, de Boston et de Virginie. Plus tard dans la journée, le président de la République a reçu le ministre de l’Environnement, Michel Moussa, qui lui a communiqué les résolutions du sommet de la Terre, auquel il avait pris part à Johannesburg. Il s’est entretenu ensuite avec M. Hussein Husseini puis avec M. Sélim Hoss, après avoir accordé audience à l’ambassadeur du Liban au Japon, Jaafar Mouawiya. Parmi les visiteurs de Baabda, une délégation de la municipalité de la ville de Koweït.
Le chef de l’État, le général Émile Lahoud, a commenté hier, pour la première fois, l’affaire de la MTV, critiquant indirectement la levée de boucliers consécutive à l’ordre judiciaire de fermeture de la chaîne de M. Gabriel Murr. Il a notamment insisté sur le respect des lois et mis en garde contre les « libertés irresponsables » qui sont, selon lui,...