Joumblatt : « Je pense que ma participation au meeting de jeudi était suffisante »

Prié de dire, dans une interview à la BBC, s’il va participer aujourd’hui au congrès national pour la défense des libertés, le chef du PSP, Walid Joumblatt, a répondu : « Nous avons participé à la réunion de solidarité (avec la MTV), jeudi, et je pense que ma présence avec les ministres (de son bloc parlementaire) était suffisante ». S’il s’est abstenu de commenter le jugement du tribunal des imprimés contre la MTV, estimant qu’il s’agit d’un point technique, M. Joumblatt n’en a pas moins jugé qu’il revêt un caractère politique en affirmant : « Je ne peux pas entrer dans les détails du mécanisme de fonctionnement de la justice. Il s’agit d’un jugement émis par un tribunal qui peut le révoquer en acceptant le recours qui lui a été présenté. Mais sur le plan politique, le timing de cette décision est inopportun. Il a donné l’impression que les libertés au Liban sont attaquées. Il fallait revenir à la loi sur l’audiovisuel. Il fallait que toute décision du ministre de l’Information soit protégée. Ça aurait été une meilleure mise en scène politique. Il fallait aussi réactiver le CNA, mais toutes ces mesures n’ont pas été prises. Aussi, a-t-on fait de la justice une proie de la politique. C’est une erreur. Il ne faut pas non plus que les hommes politiques s’en prennent à la justice ». M. Joumblatt a souligné la nécessité que le ministre de l’Information soit associé à la prise des décisions politiques ou médiatiques. « Sinon, qu’on supprime le ministère de l’Information », a-t-il dit. Au journaliste qui lui faisait remarquer que la tension est revenue sur la scène locale, M. Joumblatt a répondu en soulignant que cette tension a resurgi avec le congrès de Los Angeles puis la réunion de l’opposition à Antélias. Il s’est dit opposé aux slogans scandés par les manifestants devant la MTV qui s’en prenaient à la Syrie. « La Syrie n’a rien à voir dans cette affaire qui est technique et judiciaire. J’ai l’impression qu’un groupe a décidé de se rallier aux courants sionistes et aux départements américains pour revenir au Liban et changer le régime », a-t-il ajouté.