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Actualités - REPORTAGE

ENVIRONNEMENT - Le second sommet de la terre s’ouvre aujourd’hui Des Ong présentent leur propre rapport à Johannesburg(PHOTOS)

Aujourd’hui débute le sommet de développement durable de Johannesburg (Afrique du Sud), également connu sous le nom de second sommet de la Terre ou Rio+10 (en référence au premier, qui a eu lieu dans la capitale brésilienne il y a dix ans). Le Liban sera représenté à cet événement mondial organisé par les Nations unies, le plus important en matière d’environnement, par une délégation présidée par le ministre de l’Environnement, Michel Moussa. Celui-ci sera accompagné notamment du directeur des organisations internationales au ministère des Affaires étrangères, Antoine Chédid, ainsi que du directeur général de l’Environnement, Berge Hatjian. Comme les autres pays membres des Nations unies, le Liban doit présenter à cette occasion un rapport sur les réalisations en matière d’environnement et de développement durable durant les dix dernières années. Ce rapport, un document de trente pages, a été rédigé et présenté au public jeudi dernier, lors d’une conférence de presse tenue au ministère des AE par M. Moussa et l’ambassadeur Chédid, représentant le ministre Mahmoud Hammoud, ainsi que le représentant du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) au Liban, Yves de San, et Fadia Kiwane, principale conseillère pour la rédaction du rapport. Ce rapport adopte un ton plutôt optimiste, mettant l’accent sur les dernières réalisations de l’État, comme l’adoption du code de l’environnement, les mesures de lutte contre la pollution de l’air, contre les émissions de gaz à effet de serre et contre la désertification, ainsi que l’organisation du secteur des carrières. L’annonce de la création de nouvelles réserves naturelles a favorisé, toujours selon le document, la protection de la biodiversité. La ratification de la Convention de Barcelone sur la protection de la Méditerranée est également évoquée dans le rapport, qui souligne « la bonne gestion des ressources hydrauliques et des déchets toxiques », ce qui a laissé les observateurs quelque peu sceptiques. Le document rappelle également qu’en matière de bonne gouvernance, le pays organise des élections législatives depuis 1992, et qu’« une politique de partenariat entre les secteurs public et privé a été instaurée pour une meilleure participation ». Les « réalisations économiques » y sont énumérées. Toutefois, le rapport évoque la dette publique du Liban et appelle « la communauté internationale à intervenir pour aider le pays à surmonter les séquelles de la guerre ». « Le texte officiel ne reflète pas la réalité » Toutefois, les associations écologiques, qui ont considéré n’avoir pas été suffisamment consultées lors de la rédaction du rapport, ont décidé de présenter leur propre document. D’aucuns ont considéré que le ton du rapport officiel était « trop optimiste » et ont voulu s’en démarquer en rédigeant un autre papier remettant en question certaines affirmations du texte officiel. Ce texte sera également présenté dans le cadre du sommet par des représentants de la société civile. Ce second rapport a été rédigé non seulement par des associations écologiques libanaises et arabes, mais aussi par des Ong actives dans le champ social et les organisations opposées à la mondialisation. En gros, ces organisations ont souligné que le rapport officiel « ne reflétait pas la réalité » et, ce qui est plus grave, ne précisait pas « la teneur des nouveaux engagements que l’État doit prendre, ni dans quels délais ils devraient être réalisés ». Les auteurs de ce texte portent un regard critique sur les problèmes rencontrés sur le terrain, et notamment sur le non-respect et l’application lacunaire de certaines conventions signées par le Liban. À titre d’exemple, Greenpeace a rappelé que « si le Liban a signé la Convention de Barcelone en 1975 comme il est indiqué à juste titre dans le rapport, il n’a toujours pas ratifié les modifications qui avaient été faites ultérieurement ». Le rapport des Ong a surtout insisté sur l’inexistence d’une politique de gestion des déchets, ainsi que sur la pollution industrielle. Il comporte une série de recommandations concernant le Liban, dont les plus importantes portent sur une meilleure participation des différents secteurs dans les politiques de développement, une application plus stricte des lois ayant trait à la protection de l’environnement, particulièrement le code adopté de fraîche date, la mise au point de stratégies nationales, l’encouragement à des pratiques agricoles saines, la protection des réserves naturelles... Les représentants des Ong ont également défini leur propre vision future du développement durable, en soulignant l’importance de la protection et de la consommation modérée des ressources naturelles. Plusieurs principes généraux sont évoqués à la fin du rapport, dont les suivants : – Le droit de vivre dans un environnement sain est un des droits de l’homme. – Le droit de la société civile à participer aux décisions à tous les niveaux. – La nécessité de maintenir l’équilibre entre les impératifs écologiques et les intérêts économiques, notamment dans le cadre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). – Le droit des nations à refuser d’importer des produits agricoles génétiquement modifiés et à protéger leurs ressources naturelles par des lois internes adaptées. – La nécessité de demander des comptes aux sociétés internationales concernant leur activité dans les pays étrangers et son éventuel impact négatif sur l’environnement. – L’importance des échanges technologiques entre les pays. – Des pressions pour l’application de la convention de Kyoto sur la réduction des émissions de gaz. – Des aides aux pays en développement et la mise en place d’un mécanisme visant à annuler leurs dettes externes. – La nécessité d’imposer des délais pour l’application des recommandations qui résulteront du sommet. S.B.
Aujourd’hui débute le sommet de développement durable de Johannesburg (Afrique du Sud), également connu sous le nom de second sommet de la Terre ou Rio+10 (en référence au premier, qui a eu lieu dans la capitale brésilienne il y a dix ans). Le Liban sera représenté à cet événement mondial organisé par les Nations unies, le plus important en matière d’environnement, par...