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Actualités - CHRONOLOGIE

Société - Clôture des travaux du camp sur les droits de l’homme La lutte civile, une arme efficace contre le silence et la soumission (PHOTO)

«Celui qui ne cherche pas à éliminer l’injustice est considéré comme consentant. D’où l’importance de dépasser la culture du silence et de la soumission ». C’est autour de cette réflexion que l’Association des droits des gens (Harakat Houkouk an-Nass) a organisé son camp annuel de formation aux questions des droits de l’homme. « Si les violations et les abus existent, estiment les organisateurs de cet événement, cela est en grande partie dû à l’ignorance des citoyens de leurs droits respectifs ». C’est pour cette raison que l’association a décidé cette année de choisir pour thème « La culture des droits de l’homme et de l’action civile ». Destinée aux jeunes universitaires et militants œuvrant dans le cadre de la société civile, cette session de formation avait pour objectif de sensibiliser le jeune public aux questions des droits de l’homme, tout en les initiant aux différentes législations et procédures en vigueur dans ce domaine. Il s’agit en outre de leur expliquer les notions fondamentales relatives aux droits de l’homme tout en les familiarisant avec les moyens de revendication et de protection de ces droits, « grâce à l’action civile, démocratique et non violente ». Ce séminaire, qui a débuté dimanche dernier, à Rmeilé, a clôturé ses travaux le 18 août. Organisée en collaboration avec l’Union européenne, le Comité catholique contre la faim et pour le développement (CCFD) et la Cimade, une association française pour le développement et la solidarité entre les peuples, cette rencontre a réuni plusieurs experts en matière des droits de l’homme, des journalistes, ainsi que des militants de la société civile. « Le but de cette formation est de faire un bilan de la souffrance qui nous entoure , qui est engendrée par les multiples violations des droits de humains. D’où les injustices cumulatives auxquels les citoyens ne sauraient remédier à moins de prendre conscience qu’ils sont effectivement capables de changer le cours des choses ». C’est ce qu’ont déclaré les participants à l’issue de cette semaine de débats, en précisant toutefois que cette évolution ne peut se faire que dans le cadre de rassemblements organisés en vue de la lutte civile. En somme, « il s’agit de refuser la soumission au fait accompli et de sortir du silence », précise le texte du communiqué publié en guise de conclusion. Les droits, qui sont consacrés dans des lois générales, sont le fruit des besoins fondamentaux des citoyens. Or, précisent les participants, les lois en vigueur ne sont souvent que le reflet d’un rapport des forces en présence. « L’exemple qui illustre le mieux ce déséquilibre est l’article 29 de la loi sur les enseignants des écoles privées, qui donne le droit au directeur de l’institution de licencier les enseignants sans raison valable. Cela s’explique par le fait que les groupes communautaires qui sont à la tête de ces institutions ont une emprise importante sur l’État. D’où un rapport de force déséquilibré qui place les syndicats des enseignants en position de défense », poursuit le communiqué. Parmi les intervenants qui ont pris la parole lors de ce séminaire, la coordinatrice de l’Institut arabe des droits de l’homme, Rouweida el-Hajj, qui a mis l’accent sur la nécessité de moderniser les législations en conformité avec les chartes et conventions internationales relatives aux droits de l’homme. Mme Hajj a cité des exemples où les avocats et les juges se sont appuyés sur la Déclaration des droits de l’homme qui était en contradiction avec les lois internes. Tina Naccache, qui milite depuis plusieurs années en faveur des droits des domestiques, a passé en revue la situation déplorable dans laquelle se retrouvent une grande partie des employées étrangères, « qui sont souvent jetées en prison pour avoir perdu leurs papiers en cours de route ». Le problème des droits des handicapés a été soulevé par Sylviana Lakkis, présidente de la Fédération des handicapés. L’intervenante a fait le point sur la situation juridique de ces derniers, en rappelant les différentes étapes de la lutte menée par la fédération en vue de moderniser les lois. Les droits au service de l’homme Également à l’ordre du jour de cette rencontre, l’intervention de l’évêque Grégoire Haddad, qui a choisi de parler de la « non-violence », une lutte qu’il a définie comme étant « au service de l’homme et de son développement ». Malgré les différences qui distinguent les hommes, ces derniers jouissent à égalité de droits inaliénables, a précisé l’évêque. « La non-violence est la force de changement mise au service de l’homme. Il s’agit d’un concept et d’un ensemble de valeurs et de techniques qui permettent même à l’adversaire de découvrir l’humanité qui est en lui », a-t-il affirmé. Prenant à son tour la parole, notre collègue du Safir, Farès Khachan, a critiqué la manière dont les médias couvrent certains sujets, en omettant souvent de braquer la lumière sur les questions sociales et celles relatives aux droits de l’homme. Évoquant les dossiers récents qui ont fait la une des journaux, l’affaire des vans roulant au mazout, la question de la privatisation etc., M. Khachan a affirmé que les médias traitent l’information « sous l’angle de leurs intérêts propres. Ils ne s’y intéressent que lorsqu’elle a une incidence politique », a-t-il dit. Parallèlement à la réflexion théorique, des exercices pratiques portant sur la méthodologie de travail en groupe, sur les méthodes de revendication et d’organisation au sein des associations ont été prévus au programme. Les participants se sont notamment prêtés à un jeu de rôle sur le thème de la crise des vans, dans lequel ils ont représenté successivement l’État, les syndicats, les familles des propriétaires de vans et les médias. Un exercice qui avait pour but de faire ressortir les points forts et faibles chez chacune des parties concernées. Les organisateurs ont par ailleurs prévu une visite au Centre de secours populaire à Saïda, au cours de laquelle les jeunes ont été sensibilisés à la question des enfants au travail. Enfin, un sondage express a été effectué auprès des habitants de la région, portant sur les divers thèmes examinés au cours du camp.
«Celui qui ne cherche pas à éliminer l’injustice est considéré comme consentant. D’où l’importance de dépasser la culture du silence et de la soumission ». C’est autour de cette réflexion que l’Association des droits des gens (Harakat Houkouk an-Nass) a organisé son camp annuel de formation aux questions des droits de l’homme. « Si les violations et les abus...