Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Sécurité - L’affaire du massacre de l’Unesco portée à Dimane « Et si Ahmed Mansour obéissait à des ordres ? » s’interroge la famille de Rachel Saadé(photo)

La famille de Rachel Rahmé Saadé, une des victimes du tueur de l’Unesco, soumet aux autorités judiciaires une série d’indices démontrant, selon elle, que le massacre commis par Ahmed Mansour, au siège de la mutuelle des enseignants du secteur privé, ne peut pas être considéré comme étant un acte isolé. Elle semble même croire ferme que Mansour pourrait avoir obéi à des ordres qui lui ont été donnés. L’époux de Rachel et son beau-père, le président du syndicat des enseignants du secteur privé, Georges Saadé, se sont rendus hier auprès du patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, afin de le remercier pour la sympathie qu’il leur a témoignée après l’assassinat de la jeune femme. À sa sortie de Dimane, c’est un cri du cœur que M. Saadé a lancé : « Qu’on ne confère à cette visite aucun caractère confessionnel ou sectaire. (...) Mais je voudrais bien exposer les revendications de la famille de Rachel. Il s’agit en fait d’une seule revendication : la justice. Si c’est celle de Dieu, je sais qu’elle existe. Nous réclamons la justice des autorités judiciaires, qui doivent élucider les circonstances du crime de l’Unesco, si elles en ont les moyens. Nous ne pensons pas qu’il s’agit d’un acte isolé. Et pour cause : la mutuelle des enseignants est formée de deux départements, financier et administratif. Si le problème d’Ahmed Mansour est d’ordre financier, pourquoi ne s’en est-il pas pris aux employés du département financier et pourquoi s’est-il seulement acharné sur ceux du département administratif qui n’ont rien à voir avec les dettes d’Ahmed Mansour ? » s’est-il exclamé. À la suite de l’odieux crime de l’Unesco qui avait fait huit morts, les autorités judiciaires avaient annoncé, pour tenter d’expliquer le forfait de Mansour, lui-même un employé de la mutuelle, que ce dernier avait des problèmes financiers et qu’il était dans l’incapacité de rembourser une dette qu’il avait contractée auprès de l’organisme qui l’engage. « Je veux les tuer » M. Saadé a poursuivi : « Pourquoi a-t-il choisi ces victimes en particulier et pourquoi les a-t-il poursuivies d’un bureau à l’autre, sachant qu’elles font toutes parties de la branche administrative de la mutuelle ? J’ai fourni tous ces détails au patriarche, à qui nous avons aussi expliqué qu’Ahmed Mansour est arrivé à son lieu de travail en portant une mallette contenant les armes et qu’il s’est tout de suite dirigé vers le bureau de Salah Zein, chef du département financier. Il a déposé la mallette sur un siège près de lui et a dit à Salah : “Vous n’êtes pas concerné par ce qui va se passer.” “Je veux les tuer”, a-t-il ajouté et Salah lui a répondu : “Mais pense à ta famille”. “Ne t’en fais pas pour elle. Ma famille est assurée”, a-t-il répliqué. Nous voulons savoir qui a assuré la famille d’Ahmed Mansour qui est complètement démuni, comme il le prétend. » M. Saadé, qui était accompagné à Dimane par l’ancien président du syndicat des enseignants du secteur privé, Mohsen Yammine, a aussi demandé à savoir pourquoi le tueur n’est pas entré aux toilettes situées entre les bureaux de Salah Zein et de Moussa Choueiri et pourquoi il a choisi de préparer ses armes dans les toilettes attenantes au bureau de Zein. « Sauf, bien sûr, si quelqu’un lui a dit d’entrer aux toilettes du bureau de Salah Zein parce qu’elles sont plus sûres », a-t-il poursuivi. Et d’enchaîner : « Nous nous interrogeons donc sur le point de savoir si des forces extérieures sont impliquées (dans le massacre) avec Mansour, à qui elles ont préparé le plan du crime. Je mets toutes ces interrogations à la disposition de la justice. Nous ne condamnons personne. Nous disons simplement que des questions se posent et nous souhaitons que les autorités judiciaires les prennent en considération. » M. Saadé a ensuite invité l’Exécutif a poursuivre le désarmement des civils, « opération au’il avait entamée mais qu’il avait par la suite suspendue ». « Nous lui demandons aussi d’établir des barrages qui permettront de faire la distinction entre les malfaiteurs et les honnêtes gens dans ce pays », a-t-il déclaré. Il a aussi remercié les chefs de l’État, le général Émile Lahoud, du Parlement, Nabih Berry, et du gouvernement, Rafic Hariri, de s’être fait représenter aux obsèques de sa belle-fille. Entre-temps, le magistrat Jihad el-Wadi, juge d’instruction délégué auprès de la Cour de justice, poursuivait son enquête dans cette affaire. Dans la matinée, il a recueilli les dépositions de huit témoins, dont des employés de la mutuelle des enseignants, le beau-frère d’Ahmed Mansour et des habitants du village de Loubié dont il est originaire.
La famille de Rachel Rahmé Saadé, une des victimes du tueur de l’Unesco, soumet aux autorités judiciaires une série d’indices démontrant, selon elle, que le massacre commis par Ahmed Mansour, au siège de la mutuelle des enseignants du secteur privé, ne peut pas être considéré comme étant un acte isolé. Elle semble même croire ferme que Mansour pourrait avoir obéi à...