Automne-hiver 2002-2003 L’hiver vu par Chanel et Lacroix(PHOTOS)

Lagerfeld, pour la collection Chanel de cet hiver, plaide somptueux... Sous une veste près du corps, à manches tuyautées comme des gants, un bouillon de broderies s’arrêtant au-dessus du genou sert de jupe. Le ton est donné... La collection allie académisme et audace, modernisme et souci de la perfection, luxe et originalité. Les jambes ont droit à de nouveaux honneurs. Gainées de résille noire, rebrodée de pampilles aux chevilles entourées de brassards ornés de cabochons semi-précieux... Retour de la pèlerine, des grandes ampleurs, des poignets en fourrure, des fourraux rebrodés de haut en bas. Des volants en cascades aussi, des plastrons blancs sur du satin noir... La mode, un éternel recommencement? Oui, mais avec humour, imagination et goût... Lagerfeld reste un créateur de génie. Il ne faut pas oublier aussi que ces créations sont destinées à une cliente qui table sur le choc et l’extravagance, qui tient à ne pas passer inaperçue. Karl Lagerfeld joue le jeu... Non seulement il suit à la lettre la futilité extravagante de sa clientèle, mais la devance en l’érigeant, au niveau d’une règle de création et de vie... Cela n’empêche pas son talent de créateur d’être au même niveau, sinon plus haut, que celui de la créatrice de la maison dont il sert la griffe... Christian Lacroix Un arc-en-ciel de couleurs éblouissantes et des créations confirmant l’exceptionnel talent de ce couturier virtuose. Couleur dominante de la collection: le rouge, teinte emblématique qui marque les quinze ans d’existence de la maison Christian Lacroix. Spectaculaires, les créations font preuve de fantaisie, d’humour, d’impertinence, sans jamais trahir le bon goût et le sérieux de la démarche de leur créateur. Manteau de cour, en velours, à parement orné de (faux) diamants; mélange de styles, d’époques, de détails et de clins d’œil... Christian Lacroix crée son propre folklore qu’il renouvelle sans se lasser. Il a créé un style qui illustre sa griffe sans rien laisser au hasard, en rénovant son propre regard d’une collection à l’autre. En perpétuel pèlerin, il traverse époques et frontières, géographie et folklore, histoire et vie quotidienne. Il s’imprègne d’images et de couleurs, d’idées et de nuances. Son génie fait le reste... Quinze ans durant. Sans se répéter ni se trahir... Les créateurs qui réussissent pareil exploit marquent leur époque. Quand le foot inspire la mode Des robes et des accessoires «haute couture» inspirés par la récente Coupe du monde de football? La Coréenne Ji Haye, créatrice de renom dans le monde de la haute couture parisienne, n’a pas hésité à imaginer et exécuter une robe «ballon», rebrodée de cristaux Swarovski, ayant exigé 1500 heures de travail. Un vrai chef-d’œuvre de patience et d’originalité qui, grâce à l’art et l’imagination raffinés de sa créatrice, n’évoque que d’une manière très stylisée et épurée l’événement sportif qu’il célèbre... C’est la Libanaise Mona Ayoub qui l’a commandé à la sortie du défilé de la créatrice coréenne, gardant secret le prix de cette très originale merveille. La griffe Céline aussi n’a pas hésité à célébrer à sa manière le ballon rond... Ceintures, t-shirts, visières, jambières, ballerines, sweaters et maroquinerie de l’été 2002 rendent hommage au foot et à la dynamique sportive. Y compris «la» création de la saison: un sac à main surpiqué et lacé... Comme un ballon de foot! Vogues et objets d’exception Accessoires hors normes Différence fait-elle toujours beauté? On peut se poser la question face à une série de nouvelles créations très «in» dont certaines griffes célèbres revendiquent la paternité. Entre design et mode, snobisme et création (?), ces objets «rares» constituent «des produits phares» dont les acheteurs (compte tenu de leur prix) revendiquent l’exclusivité. Il en est ainsi du pendentif «Clou de forge» lancé par Hermès. Créé par Pierre Hardy, dessinateur d’accessoires hors série, mais aussi créateur inspiré de modèles de chaussures, ce «clou» connaît un immense succès. Son auteur vient de créer une collection de pièces de luxe, pour Hermès, tout à fait révolutionnaire, ouvrant des horizons neufs dans la bijouterie actuelle. En métaux précieux et diverses autres matières, les créations exploitent tous les codes de la maison de luxe en question. Bracelets, patchwork, chaînes et sautoirs en métaux précieux d’une esthétique radicalement innovatrice. Des bagues trois ors deviennent collier de bulles d’or légères, quasi aériennes, montées en cercle autour du cou, mais portables aussi en bagues. Selon l’humeur ou la circonstance... Mais la création «vedette» de la collection est «le Clou de forge», une tige, pointue d’un côté et aplatie de l’autre, servant, généralement, à fixer ou à suspendre. Dévié de sa vocation première, ce clou-bijou en or jaune se porte en pendentif attaché à un cordon de soie. Vendu à 2800 euros, le clou d’or est riche de symboles, ce qui fait de lui à l’heure actuelle un des «best-sellers» de la joaillerie «in». Talon royal La reine d’Angleterre et la célébration de son jubilé ne pouvaient pas être ignorées par la mode. Pour rendre hommage à Sa Gracieuse Majesté, le créateur Patrick Cox a confectionné, en satin rose ou noir, un modèle d’escarpin appelé «Jubilé royal». À talon doré de dix centimètres de hauteur, il est rehaussé d’un décor royal à emblèmes stylisés. Compte tenu de l’audace et de la vertigineuse hauteur du talon doré, cette œuvre historique a peu de chances de descendre dans la rue. Elle constitue un hommage touchant et une marque de dévouement à la souveraine. Comme dirait le vieux dicton: «On embrasse avec les lèvres qu’on a.» Et tant pis pour le protocole... Jouvence sur ordonnance Le lifting sans bistouri Alternative au rajeunissement chirurgical, une méthode récente stimule les muscles du visage en leur redonnant de l’énergie à l’aide d’un microcourant. Les résultats, certes, ne sont pas d’égalité avec ceux de l’intervention classique, mais ils permettent de gagner du temps en repoussant à plus tard l’intervention chirurgicale ou même de l’éviter... Une kinésithérapeute de formation, Odile Lecoin, spécialisée en techniques de massage, orientales aussi bien qu’occidentales, elle applique en France, son pays, mais aussi aux États-Unis, une méthode qui constitue une alternative performante à la chirurgie esthétique. Son point de départ consiste à «travailler» la musculature faciale à l’aide d’un courant faible (microcourant) généré par un ordinateur reproduisant avec précision les microcourants biologiques corporels. La méthode a été inventée par le Dr Thomas Wing, un médecin acuponcteur installé en Californie. Cette méthode vise les mêmes effets et résultats du lifting classique, sans recours à la chirurgie. Clef de voûte de cette méthode, le travail sur les muscles et, en particulier, sur les points d’acupunture visant la stimulation en douceur de ces points cardinaux, sans l’emploi de produit injecté. Les muscles, seuls responsables du relâchement, puisque se sont ces micromuscles qui soutiennent et tendent la peau, stimulés récupèrent leur tonus, et, en conséquence, le visage sa jeunesse. D’où la contre-indication formelle de toute gymnastique faciale, déconseillée d’ailleurs par tous les spécialistes. Le résultat, au terme du traitement en question, se traduit par un visage reposé, «lissé», mais nullement «changé». Le résultat, selon les témoignages, est remarquable au niveau des paupières inférieures («poches sous les yeux»). Le traitement comporte cinq séances, sur une table de massage, dans une ambiance de quiétude absolue. Opération sans opération Le protocole commence par un profond nettoyage de la peau aux cristaux d’alumine, à l’aide d’un appareil spécial. Un flot de cristaux est projeté et réaspiré simultanément sur l’épiderme. Cela atténue les ridules, élimine toute cellule morte, resserre les pores, stimule la circulation. La peau reçoit un ravitaillement en oxygène, ce qui contribue à l’éclat du teint. Des bâtonnets métalliques reliés à l’ordinateur transmettent le courant, dont le conducteur est un gel spécial (échographique), par effleurements appuyés sur tout le visage. Des minuscules pincements stimulent les muscles. Une application de sérum hypoallergénique, à base de protéines, de soja, de vitamines B1, B3, B5 et de calendula, termine la séance. Deux séances par semaine, 35 jours durant, sont nécessaires pour observer la différence. Ensuite une séance par mois est suffisante. La méthode est applicable au corps avec une procédure et des conditions différentes. Le traitement, certes, est onéreux, mais reste quand même moins cher que le lifting classique.