Service public - Sévère mise en garde de Beydoun Les employés de l’EDL en grève à partir d’aujourd’hui

Le syndicat des employés de l’EDL a décidé de se mettre en grève à partir d’aujourd’hui samedi en signe de protestation contre le projet de privatisation du secteur de l’électricité. Les assemblées générales, qui se sont tenues dans les différents centres de l’office, ont demandé au conseil des délégués du syndicat de proclamer « immédiatement » la grève, « les contacts entrepris jusqu’à présent n’ayant abouti à aucun résultat positif », indique le communiqué publié par le syndicat des employés de l’office. De son côté, le ministre de l’Énergie, Mohammed Abdel-Hamid Beydoun, a mis en garde les employés de l’EDL contre « des prises de position négatives » d’autant plus que la loi est très claire au Liban : « Elle interdit les grèves dans les services publics, notamment dans les offices de l’électricité et de l’eau ». Pour en revenir au syndicat de l’EDL, celui-ci justifie son mouvement de protestation par « l’insouciance des responsables concernant l’avenir des travailleurs ». Il s’estime lésé en particulier par l’article 45 du projet de loi sur la privatisation de l’électricité qui doit être examiné et approuvé mardi par la Chambre, « trop vite et injustement », ajoute le communiqué des employés. Et de poursuivre : « Ce projet de loi ne garantit pas une continuité honorable du travail et aboutit en fait à un chômage déguisé ». Les arguments de Beydoun Le ministre concerné, Mohammed Beydoun, a affirmé, pour sa part, que « la loi tiendra compte des garanties requises pour ce qui a trait à la pérennité de l’emploi ». « Elle préserve en outre les indemnités des travailleurs et des employés. Il n’y a donc aucun problème et les appréhensions des syndicalistes ne sont pas du tout justifiées », a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse. « En tout état de cause, nous sommes un pays où la liberté d’expression est sacrée, à condition que la loi soit respectée. Or je l’ai déjà dit auparavant, et je le répète encore aujourd’hui, les grèves à l’EDL sont interdites, et il y a des règles à respecter », a souligné M. Beydoun avant d’ajouter : « Le citoyen est déjà victime de pannes de courant. Faut-il donc lui en faire subir d’autres encore ? » Selon le ministre de l’Énergie, la loi est claire au Liban, « et les grèves sont interdites dans tous les secteurs publics (électricité, eau...). Quoi qu’il en soit, les grèves aussi ont leurs règles : elles interviennent après la médiation du ministère du Travail et en cas de revendications précises (...) ». Sur un ton indigné, M. Beydoun a qualifié d’« incroyable » la situation actuelle au sein du syndicat des employés de l’EDL. « En effet, a-t-il affirmé, on ne rate pas une occasion de faire la grève, même avant la promulgation de la loi ». Selon lui, « cette situation est loin d’être saine ; ni le citoyen ni l’État ne sont disposés à l’accepter ». « De toute façon, a ajouté M. Beydoun, je crois que toute prise de position négative ne peut aboutir qu’à des résultats négatifs pour eux et pour nous. Nous n’admettrons jamais que le citoyen en pâtisse. » En réponse à une question concernant les appréhensions des employés de l’EDL, le ministre de l’Énergie a déclaré : « Il n’y aura pas d’excédent de travailleurs. Le texte de la loi est d’ailleurs très clair à ce sujet. Il stipule que ces employés seront embauchés dans de nouvelles sociétés », a-t-il dit avant de préciser : « L’office actuel doit à lui seul donner naissance à deux, quatre ou six sociétés, dans lesquelles seront embauchés tous les employés ». Et M. Beydoun de conclure en affirmant que l’avenir des travailleurs de l’EDL ne posait aucun problème.