Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Palestiniens - La voiture d’un membre du Fateh dynamitée Aïn el-Héloué, théâtre d’une violence quotidienne

Le camp palestinien d’Aïn el-Héloué est, depuis quelques jours, le théâtre d’incidents répétés qui témoignent d’une tension grandissante entre les nombreuses factions politiques qui ont pignon sur rue dans ce camp, le plus important du Liban. Le véhicule d’un membre du Fateh, le principal mouvement palestinien, a été dynamité hier à l’aube à l’intérieur du camp sans faire de victimes, a-t-on indiqué de source palestinienne. Il s’agit du quatrième incident qui prend pour cible des membres du Fateh du président palestinien Yasser Arafat en cinq jours et qui vient s’ajouter à une fusillade entre islamistes qui a fait quatre blessés dimanche. Le véhicule appartenait à Mohammad Barnawi, garde du corps de Khaled el-Aref, responsable du Fateh pour la région de Saïda, où se trouve Aïn el-Héloué. Depuis vendredi dernier, trois autres attentats à l’explosif ont pris pour cible des partisans de M. Arafat, parmi lesquels Khaled el-Chayeb, responsable du Fateh pour la Békaa, dont le domicile a été endommagé par un attentat à l’explosif. L’atmosphère est tendue à Aïn el-Héloué depuis que les organisations islamistes ont été forcées le 16 juillet, sous la pression de la population et de l’armée libanaise qui cernait le camp, de livrer Abou Obeida alias Badih Hamadé, l’intégriste libanais accusé du meurtre quelques jours auparavant de trois membres des services de renseignements militaires libanais. Abou Obeida était caché chez des membres du groupuscule intégriste Osbat el- Nour, une scission d’Osbat el-Ansar, qui figure sur la liste des organisations terroristes dressée par Washington après le 11 septembre et qui aurait, selon la presse américaine, des liens avec l’organisation el-Qaëda d’Oussama Ben Laden. Dimanche soir, quatre Palestiniens ont été blessés dans une fusillade entre intégristes. L’incident a eu lieu lorsqu’un membre d’Osbat el-Nour a pris à partie deux membres du mouvement de résistance islamique Hamas, en accusant cette formation d’avoir livré à la mi-juillet « aux mécréants », en l’occurrence l’État libanais, le meurtrier présumé des trois soldats. À la suite de cet incident, le Fateh, dont l’influence est prédominante dans le camp, a appelé au renforcement de la sécurité et à la réactivation du comité de sécurité créé à la mi-juillet et qui comprend les principales organisations laïques et islamistes du camp. Parallèlement, les formations politico-militaires palestiniennes affirment vouloir se débarrasser de fondamentalistes sunnites libanais soupçonnés d’être liés à el-Qaëda et qui se cachent à Aïn el-Héloué. « Les instructions du président Yasser Arafat sont claires : nous ne permettrons pas au groupe de Denniyé ni à quiconque de trouver refuge à Aïn el-Héloué et de porter atteinte à sa stabilité et à sa sécurité », a indiqué à l’AFP Sultan Aboul Aynaïn, responsable du Fateh au Liban. M. Aboul-Aynaïn n’a pas mâché ses mots à l’égard de « cinq ou sept individus qui veulent faire du camp l’otage de leurs crimes ». « Nous cherchons à faire sortir par le dialogue ce groupe car nous voulons éviter de l’évincer par la force », a dit le chef du Fateh, installé dans le camp de Rachidiyé, près de Tyr. Des membres du réseau fondamentaliste éradiqué après l’intervention de l’armée libanaise en janvier 2000 à Denniyé se sont cachés depuis à Aïn el-Héloué. L’homme fort du Fateh dans ce camp, Mounir Maqdah, a, pour sa part, affirmé « ne pas accepter que des repris de justice viennent se réfugier dans le camp ». M. Maqdah a révélé que « deux des trois membres du groupe de Denniyé ont déjà quitté le camp et que le troisième cherche à s’enfuir ». Selon lui, « il faut traiter cette affaire avec beaucoup de doigté car il existe un large débat dans les milieux islamistes » depuis qu’Abou Obeida a été livré à l’armée. Le responsable du comité populaire du camp, Abed Maqdah, a souligné, de son côté, que « toutes les formations politiques, nationalistes et islamistes, veulent que soit évincée toute personne qui nuit au camp ». Abed Maqdah, également membre de la Saïka d’obédience syrienne, a indiqué que des rencontres sécuritaires se tiennent entre des responsables palestiniens, des officiers libanais et des membres des services de renseignements syriens. Pour en revenir aux incidents qui se sont produits ces cinq derniers jours dans le camp, Mounir Maqdah a cherché à en minimiser l’impact. Ce sont, selon lui, des explosions « de faible puissance qui se sont produites pendant la nuit dans une intention évidente de ne pas faire de victimes ». « Il s’agit d’une tentative de déstabilisation, surtout qu’Américains et Israéliens n’ont cessé de pointer un doigt accusateur vers les camps du Liban », a-t-il dit. Selon un autre responsable qui a requis l’anonymat, « ces attentats sont des échanges de messages entre des parties lésées par la volonté de vider le camp des repris de justice et celles qui veulent nous forcer à le faire le plus rapidement possible ».
Le camp palestinien d’Aïn el-Héloué est, depuis quelques jours, le théâtre d’incidents répétés qui témoignent d’une tension grandissante entre les nombreuses factions politiques qui ont pignon sur rue dans ce camp, le plus important du Liban. Le véhicule d’un membre du Fateh, le principal mouvement palestinien, a été dynamité hier à l’aube à l’intérieur du...