Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Unanimité en faveur du ramassage des armes

Les condamnations du carnage de Mazraa au cours duquel huit personnes ont été tuées et cinq autres blessées se sont poursuivies hier, de nombreuses voix s’élevant pour réclamer le ramassage des armes et faire assumer à l’État la responsabilité du drame. Le député Nehmetallah Abi Nasr a accusé l’État de « négligence » au niveau du ramassage des armes « des Libanais, des résidents et de toutes les milices, libanaises ou étrangères », conformément aux dispositions de l’accord de Taëf. Le député du Kesrouan a rappelé l’expérience réussie de l’État dans l’éradication des cultures interdites et appelé le Conseil des ministres à décréter, le plus rapidement possible, le ramassage des armes, « un dossier beaucoup plus important que celui du téléphone cellulaire ». En conclusion, M. Abi Nasr s’est demandé comment le fonctionnaire criminel, « engagé pour ses appartenances politiques et non pour sa compétence », a pu transporter ses armes « des confins du Liban-Sud jusqu’à la capitale ». Réunie sous la présidence de M. Harès Chéhab, la Ligue maronite a condamné le crime « odieux » et appelé à un « châtiment exemplaire » du criminel. La Ligue maronite a mis en garde contre le retour à l’usage des armes et estimé que « de tels crimes auraient pu être évités si l’État avait procédé au ramassage des armes des Libanais et des résidents, sans aucune distinction ». « Le crime odieux qui a coûté la vie à plusieurs innocents nous incite à appeler l’État, une fois de plus, à ramasser les armes de ceux qui ne les portent que pour agresser leurs concitoyens », a estimé le Bloc national (BN) dans son communiqué. « Si l’État hésite à instaurer la sécurité dans les camps palestiniens et dans certaines zones de non-droit sous prétexte des exigences de la situation régionale, aucune excuse ne saurait l’empêcher de réprimer la mentalité milicienne qui prévaut chez certains », a ajouté le communiqué. Le BN a appelé la justice à « jouer un rôle efficace et décisif non seulement au niveau du châtiment du criminel, mais surtout à celui de l’identification et de la punition de ceux qui lui ont fourni les armes de son crime ». Appel à un châtiment exemplaire Pour le ministre d’État, Pierre Hélou, qui a réclamé un « châtiment exemplaire » contre le criminel, « il n’est pas permis que les armes restent aux mains de la population ». Le ministre de l’Industrie, Georges Frem, a estimé qu’il est « nécessaire d’assurer la sécurité de la capitale et d’étudier minutieusement chaque demande de permis de port d’armes avant de le délivrer ». Le ministre d’État, Béchara Merhej, a déclaré que « l’ampleur du crime mérite que l’on s’arrête devant la prolifération des armes aux mains de la population (...) et rend nécessaire une présence accrue des agents de l’ordre devant les bâtiments abritant les institutions publiques ». Les députés de Jbeil, Abbas Hachem, et de Beyrouth, Atef Majdalani, ont, eux aussi, condamné la prolifération des armes et réclamé leur ramassage par le ministère de l’Intérieur. Le député Adnane Arakji, qui a attribué le crime à « un déséquilibré dépourvu de tout sentiment humain », s’est attaché à faire le procès de « certains médias audiovisuels qui ont accordé à ce crime un aspect confessionnel que nous rejetons et condamnons (...). Nous espérons que ces émissions incitant aux dissensions confessionnelles ne se reproduiront plus (...), au moment où nous essayons de donner une image civilisée de notre pays (...) ». « Nous appelons le parquet à appliquer la loi de l’audiovisuel à l’encontre de tous ceux qui ont recours à de tels procédés dans le dessein de provoquer des dissensions confessionnelles ou sectaires », a conclu M. Arakji. Le député Walid Eido a également dénoncé « certaines réactions attribuant un aspect confessionnel » au crime et appelé au ramassage des armes, « à l’exception de celles de la Résistance ». Le député Nabil de Freige, qui se trouvait dans le bureau du ministre de l’Éducation, Abdel-Rahim Mrad, au moment du crime, s’est déclaré opposé au port d’armes, rappelant la décision prise par le ministère de la Défense dans les années 50 et 60, autorisant la présence d’armes individuelles dans les maisons uniquement. Le Parti socialiste progressiste (PSP), tout en qualifiant le crime de « catastrophe nationale », l’explique par les retombées de la crise sociale et économique que traverse le pays et par l’« impact du matériel audiovisuel violent importé de l’Occident sans aucun contrôle ». En conclusion, le PSP a mis en garde contre toute tentative de « lier le crime au confessionnalisme, à la sécurité et à la souveraineté ». Les instituteurs du Parti national libéral (PNL) se sont demandés comment le criminel, qui est lourdement endetté, est parvenu à se procurer les armes du crime (deux Kalachnikov, un pistolet et une grenade à main) et ont mis en garde contre toute tentative de lui trouver des circonstances atténuantes, appelant au ramassage de toutes les armes.
Les condamnations du carnage de Mazraa au cours duquel huit personnes ont été tuées et cinq autres blessées se sont poursuivies hier, de nombreuses voix s’élevant pour réclamer le ramassage des armes et faire assumer à l’État la responsabilité du drame. Le député Nehmetallah Abi Nasr a accusé l’État de « négligence » au niveau du ramassage des armes « des...