JUSTICE - Le parquet militaire engage des poursuites contre les 5 prévenus et trois personnes en fuite Abou Obeida désormais devant la justice militaire (photo)

En moins de 48h, les SR de l’armée ont clôturé l’interrogatoire préliminaire de Badih Hamadé, alias Abou Obeida, avant d’envoyer, hier, en fin d’après-midi, le dossier au procureur militaire le magistrat Maroun Zakhour. Ce dernier a très vite décidé d’engager des poursuites contre lui et ses compagnons, ainsi que contre trois personnes en fuite, avant de transmettre, à son tour, le dossier au juge d’instruction militaire selon la procédure légale. Ainsi, l’affaire qui a, pendant quelques jours, maintenu le pays en haleine, suit désormais son cours normal, même si on ne sait pas encore l’étendue des aveux du jeune intégriste. Depuis hier soir, les 5 prévenus arrêtés par les SR sont entre les mains de la justice militaire. En moins de trois heures, le procureur militaire Maroun Zakhour a décidé d’engager des poursuites contre Abou Obeida, puisque le mot d’ordre semble être d’accélérer les procédures. Outre Badih Hamadé, il y a donc sa future belle-mère – considérée comme sa complice car elle est accusée d’avoir détourné de sa cible la main de l’un des militaires venus arrêter Abou Obeida jeudi dernier –, sa fiancée et deux hommes, Kh.K. et N.A, soupçonnés d’avoir été des agents doubles dans cette affaire. Ils auraient ainsi alerté les SR de la présence d’Abou Obeida au domicile de sa fiancée, avant d’avertir ce dernier de la probable descente des militaires. Les cinq prévenus sont accusés donc d’être impliqués, à des degrés divers, dans l’assassinat des trois militaires Ali Saleh, Ali Hamzah et Radwane Melhem. Le parquet militaire a aussi engagé des poursuites contre trois personnes en fuite, Ahmad Mikati, qui est aussi recherché dans l’affaire de Denniyé, Saadeddine Hiss et Abdo Mohammed Mahmoud, dont le rôle dans l’assassinat des militaires n’a pas été expliqué. Pour l’instant, le secret total a été gardé sur la teneur des aveux d’Abou Obeida, qui a été interrogé, entre autres, sur le dynamitage de débits de boissons et d’une église dans la région de Saïda. Ces crimes lui auraient valu une condamnation relativement légère, s’il n’y avait pas eu, en plus, l’assassinat des militaires. Abou Obeida intéresse aussi les enquêteurs à cause de ses liens avec le groupe Isbat al-Ansar, et on s’attend à ce que ses propos puissent donner des indications sur le fameux Palestinien Abou Mahjan, en fuite depuis des années et soupçonné d’être impliqué dans l’assassinat des quatre juges de Saïda en juin 1999. En attendant la comparution, probablement aujourd’hui, des prévenus devant le juge d’instruction militaire, en présence de leurs avocats, les informations risquent d’être limitées. Mais le Liban tout entier attend « les révélations » d’Abou Obeida.