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Actualités - CHRONOLOGIE

Liban-USA - Le sénateur US s’en prend nommément au Hezbollah, « une organisation terroriste de première catégorie » Bob Graham poursuit ses accusations et Beyrouth se mure dans son silence

La bombe Bob Graham continue de faire couler de l’encre. Et de provoquer différentes réactions de surprise, ou d’étonnement – la nuance, selon d’aucuns, est d’importance. C’était au tour de sources diplomatiques, hier, de faire part de leur surprise. Non plus à l’égard des propos du président de la commission des Renseignements au Sénat US. Mais bien plutôt au silence des officiels et des parlementaires libanais à la suite des propos du sénateur floridien. Avec ses collègues, et au cours d’une tournée régionale qui les avait amenés, notamment, à Beyrouth, il avait accusé le Liban et la Syrie de cacher, sur leur territoire, des camps d’entraînement terroristes. Lesquels camps formeraient, selon lui, « la génération montante des terroristes », qui viseraient, en premier lieu, les États-Unis. Ajoutant que Washington devrait « s’occuper d’abord de ces camps, avant de penser mener bataille contre (le n° 1 irakien) Saddam » Hussein. Parce que ces camps, a expliqué Bon Graham, « représentent un danger bien plus grave pour les États-Unis que » ce que l’on peut craindre du président irakien. Ce qui est étonnant, précisent les sources précitées, c’est que « pendant que les responsables qui avaient reçu les sénateurs Graham et DeWine essayaient d’assimiler les graves et dangereux propos de ces deux derniers, exprimés “live” sur les chaînes de télévision américaines NBC et Fox », le sénateur démocrate de Floride remettait le couvert. En s’en prenant nommément, cette fois, au Hezbollah. L’accusant d’être une organisation terroriste « de première catégorie ». D’avoir tué « des centaines d’Américains dans le monde ». Et qu’il « devrait être la cible directe » de la lutte contre le terrorisme. Soulignant également, malgré les démentis libanais, qu’il avait bel et bien évoqué ce sujet classé « priorité absolue durant toute la tournée » avec l’ensemble des responsables qu’ils ont rencontrés. C’est d’ailleurs à cause de cette insistance des sénateurs à contredire publiquement les dénégations des officiels libanais et à répéter que les camps terroristes ont été au centre des discussions, que ces sources diplomatiques affirment qu’il ne sert plus à rien d’attendre, à l’instar de certains responsables, des vidéocassettes et des décryptages des interventions télévisées des deux sénateurs. D’ailleurs, ajoutent-elles, « répondre et rejeter les allégations des deux sénateurs signifierait une adhésion à leurs propos, et cela paverait la voie à une éventuelle attaque américaine, qui serait préparée sous le couvert de la lutte planétaire contre le terrorisme ». Précisant que les dirigeants libanais ne veulent pas d’une confrontation directe avec un membre important du Sénat US, « tant que le mobile de ses allégations est purement électoral et que cette confrontation est de toute façon vouée à l’échec ». Et tout en prévenant des méfaits de cet éventuel ping-pong, ces sources mettent en garde contre un silence officiel qui durerait trop longtemps et qui « nuirait à la réputation politique du Liban, ainsi qu’à la situation économique » du pays. Parce que si Bob Graham ne représente en rien l’Administration Bush, il a nettement influencé l’opinion publique US : « Il faut remédier à cela très vite », répète-t-on. D’autre part, plus d’un responsable libanais s’est naturellement précipité pour analyser ces déclarations sénatoriales, leur pourquoi et leur timing. Les sources rappellent d’abord que le rendez-vous des législatives US approche, que Bob Graham est candidat et qu’il estime que toutes ses positions peuvent lui faire gagner les voix des (très) nombreux juifs de Floride. Elles parlent aussi des pressions exercées par le lobby juif sur les députés, sénateurs et autres responsables US, afin qu’ils multiplient leurs déclarations explosives contre le Hezbollah. Ce qui mettrait tout autant de pressions, selon les lobbyistes, sur le parti intégriste dans l’affaire de l’échange de prisonniers avec Israël. Khalil FLEYHANE
La bombe Bob Graham continue de faire couler de l’encre. Et de provoquer différentes réactions de surprise, ou d’étonnement – la nuance, selon d’aucuns, est d’importance. C’était au tour de sources diplomatiques, hier, de faire part de leur surprise. Non plus à l’égard des propos du président de la commission des Renseignements au Sénat US. Mais bien plutôt au...