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Actualités - CHRONOLOGIE

OPPOSITION - Le CPL engage un dialogue national via la société civile Tournée du Courant aouniste au Liban-Sud

Une vingtaine de cadres du Courant patriotique libre (CPL-aouniste) ont visité hier Tyr et Nabatiyeh (Liban-Sud), où ils sont entrés en contact avec des associations de la société civile et des groupes de gauche. Cette initiative s’inscrit dans la politique d’ouverture initiée par le CPL il y a plus d’un an, dans le but de promouvoir le dialogue sur des assises nationales et de transcender les barrières régionales et communautaires. La dernière action dans ce sens du Courant aouniste s’était concrétisée à travers des réunions en trois rounds avec le Cénacle de l’action nationale, le groupe politique de l’ancien Premier ministre Sélim Hoss, la semaine dernière à Beyrouth. Représenté entre autres par l’ancien rédacteur en chef du journal télévisé à Télé-Liban en 1989, Élias Zoghbi, le professeur de philosophie, Adonis Akra, arrêté en août dernier « pour propagation de la philosophie aouniste à l’université », l’avocat Ziad Assouad, une équipe de médecins membres du comité de la santé au sein du courant, et plusieurs jeunes cadres comme Tony Moukheiber et Ziad Abs, le CPL a été reçu hier par le neveu de l’imam disparu Moussa Sadr, Raëd Charafeddine, à la Fondation Moussa Sadr à Tyr, qui s’occupe d’œuvres de bienfaisance. Dans son mot de bienvenue, M. Charafeddine a mis l’accent sur la volonté de la fondation d’œuvrer en faveur de la liberté et du dialogue pour l’homme, et de collaborer avec le CPL, « même s’il y a certaines choses sur lesquelles nous ne sommes pas d’accord ». « Mais ce n’est pas important : l’essentiel est de pouvoir trouver des remèdes, des solutions aux problèmes », a-t-il poursuivi. Les cadres aounistes ont ensuite visionné un documentaire réalisé par la fondation sur ses activités, émaillé de citations de l’imam Moussa Sadr. L’une d’elles – « Le Liban est une nécessité pour le monde au plan civilisationnel et culturel » – attire l’attention du professeur Akra, qui la compare à la célèbre formule du pape Jean-Paul II, vingt ans après, « le Liban est plus qu’un pays, c’est un message ». M. Charafeddine a en outre plaidé pour des « actes concrets de dialogue » avec le CPL, avant de s’engager dans une discussion avec les médecins aounistes sur l’aide sanitaire assurée par la fondation dans les régions du Liban-Sud. Interrogé par L’Orient-Le Jour sur le sens de cette visite, très peu politique en apparence, à une association civile, un cadre aouniste a mis en exergue la volonté du CPL d’« œuvrer davantage au niveau de la société civile et du micropolitique », sans toutefois reléguer le slogan de la souveraineté au second plan. Les responsables du courant pensent en effet que la consolidation du tissu social interne est plus que jamais nécessaire, dans l’attente des changements qui vont se produire. Puisqu’il est difficile d’entreprendre des contacts au niveau macropolitique en raison des forces qui tentent de saborder la réconciliation nationale, l’action devrait se faire au niveau de la société civile dans toutes ses composantes, a-t-il estimé. Le CPL s’est ensuite rendu au siège du Cénacle culturel de Tyr, un groupe de militants de gauche actuellement tenu à l’écart de la vie politique, selon les termes de son président Mounif Faraj. M. Farraj s’est prononcé pour un dialogue de longue haleine et pour un plan de coordination pour des actions pratiques avec le CPL, avec qui il se retrouve sur la revendication de la souveraineté. L’un des responsables de ce mouvement prend la parole durant la rencontre pour dénoncer « l’hégémonie syrienne sur le Liban », en reprochant toutefois au Courant aouniste sa stratégie politique sur le plan interne et sa composition à majorité chrétienne. « Nous sommes contre le boycottage, par exemple », a-t-il souligné. Et l’un des aounistes de répliquer: « Rassurez-vous, cela fait partie du passé. Quant à notre composition, c’est vrai que nous sommes un courant issu d’un milieu géographique et culturel déterminé. Mais nous sommes au-dessus des facteurs confessionnels : ce n’est d’ailleurs pas un hasard si nous sommes en contact avec des forces qui échappent au discours confessionnel ». Dans ce sens, l’un des cadres du Rassemblement pour le Liban (RPL-aouniste), présent à la réunion, a estimé que le pluralisme des tendances idéologiques au niveau des militants qui caractérise le CPL est un atout considérable qui permet au courant d’engager un dialogue avec un large éventail de forces politiques. Les aounistes ont enfin clôturé leur visite par un déjeuner à Nabatiyeh avec des jeunes des groupuscules de gauche, d’« el-Khatt el-Moubachar » et d’étudiants communistes. Michel HAJJI GEORGIOU
Une vingtaine de cadres du Courant patriotique libre (CPL-aouniste) ont visité hier Tyr et Nabatiyeh (Liban-Sud), où ils sont entrés en contact avec des associations de la société civile et des groupes de gauche. Cette initiative s’inscrit dans la politique d’ouverture initiée par le CPL il y a plus d’un an, dans le but de promouvoir le dialogue sur des assises nationales...