Dossier régional - Le sénateur US avait rencontré Lahoud, Berry et Hariri Graham : Les camps terroristes se développent au Liban et en Syrie

On s’étonnait hier soir à Beyrouth des propos que le sénateur américain Bob Graham a tenus concernant l’existence de « camps terroristes » au Liban. Des sources officielles ont qualifié de « grave » la déclaration du représentant US qui s’était notamment entretenu mercredi avec le président de la République, le général Émile Lahoud.«Nous avons des choses à faire qui sont plus urgentes » que de renverser Saddam Hussein, a déclaré hier à la chaîne NBC Bob Graham, président démocrate de la commission sénatoriale du Renseignement. « L’une d’entre elles est de nous occuper de ces camps d’entraînement qui se sont développés, particulièrement en Syrie et au Liban, où on prépare la prochaine génération de terroristes », a ajouté le sénateur, avant d’insister : « Cela constitue une menace bien plus immédiate pour les États-Unis, à mon sens, que Saddam Hussein. » « La seconde chose à faire c’est de nous engager sérieusement dans le processus de paix entre les Israéliens et les Palestiniens », a-t-il soutenu. Selon M. Graham, « la prochaine génération de terroristes s’entraîne aujourd’hui pour mener des opérations, y compris contre les États-Unis ». Les sources officielles à Beyrouth sont d’autant plus étonnées par les propos du sénateur que celui-ci n’a à aucun moment soulevé la question lors de ses entretiens avec les dirigeants libanais. Dans ces cercles, on se demande d’autre part sur quelles informations M. Graham se base pour formuler de telles allégations. Un autre sénateur, le républicain Chuck Hagel, membre du comité des Affaires étrangères au Sénat, a également estimé qu’il était plus important de régler la question israélo-palestinienne que de chercher à renverser Saddam Hussein. « Les tentacules du Proche-Orient s’enroulent sur toutes les relations que nous entretenons, pas seulement au Proche-Orient, mais partout dans le monde », a fait valoir M. Hagel. « Nous ne pouvons pas arbitrairement, unilatéralement nous en prendre à Saddam Hussein et puis laisser la région dans une situation vraisemblablement pire » qu’actuellement, a ajouté M. Hagel.