Vie politique - Le chef du PSP poursuit ses contacts avec les leaders locaux Joumblatt chez Frangié pour « faire face aux dangers qui planent sur la région »

Le leader du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt, s’est rendu hier au Liban-Nord, à Bnachaï, où il a été l’hôte à déjeuner du ministre de la Santé, Sleiman Frangié. Le ministre de l’Information, Ghazi Aridi, les députés Akram Chehayeb, Fayez Ghosn et César Moawad ainsi que M. Taymour Walid Joumblatt ont assisté à la rencontre qui s’inscrit dans le cadre des contacts entrepris depuis plusieurs jours par le leader du PSP avec plusieurs leaders et responsables politiques locaux. Dans une déclaration faite à la presse au terme de sa visite à Bnachaï, M. Joumblatt a placé ses démarches sous le signe de l’unification des rangs afin de faire face aux dangers qui planent sur la région. « Nous nous rappelons aujourd’hui l’alliance que nous avions contractée par le passé pour contrer les forces qui tentaient de dissocier le Liban de son environnement arabe, a notamment déclaré le leader du PSP. Nous étions alliés avec les présidents Sleiman Frangié et Rachid Karamé dans le cadre du Front de salut national. Il s’agit là d’étapes essentielles et de constantes que nous ne pouvons abandonner. » Et M. Joumblatt d’ajouter : « Nous prônons aujourd’hui un dialogue interne sur les bases de la démocratie, des libertés et de l’attachement à Taëf, et par voie de conséquence sur base de l’attachement à l’alliance avec la Syrie. Je rends visite aujourd’hui à une grande famille maronite. Je ne voudrais pas faire de surenchères, mais le maronitisme n’est nullement en contradiction avec la Syrie ou l’arabisme ». Le leader du PSP a souligné sur ce plan que « le président Sleiman Frangié n’a abandonné en rien son maronitisme lorsqu’il s’est allié à la Syrie et à Hafez el-Assad ». « Lors de la conférence de Lausanne (qui avait groupé, au début des années 80, les principaux leaders du pays afin de tenter d’entamer un dialogue interne), le président Frangié avait été l’un des défenseurs les plus acharnés des privilèges maronites », a déclaré M. Joumblatt. Le leader du PSP a rappelé, par ailleurs, qu’il avait prôné il y a quelque temps un rééquilibrage des relations avec la Syrie. « Nous avons prôné une rectification du tir au niveau des rapports avec la Syrie et non pas la rupture des relations arabes nationales avec la Syrie, a-t-il déclaré. Aujourd’hui, nous nous rencontrons car il existe un danger qui menace l’unité nationale et qui plane sur la région, plus particulièrement sur la Syrie. » Après avoir affirmé que « le sort des maronites et des chrétiens devrait se décider au Liban et non pas à l’étranger », M. Joumblatt a accusé le président George Bush de vouloir « entraîner tous les Arabes dans un nouveau 17 mai » (l’accord de paix libano-israélien). « Nous n’avons pas l’intention d’accepter et nous refuserons un tel plan quelles que soient nos possibilités. » De son côté, M. Frangié a souligné que « Zghorta et Moukhtara sont dans le même camp ». « Ceux qui sont alliés à la Syrie peuvent avoir des différends au sujet de points de détail lorsque la situation est normale, a-t-il déclaré. Mais lorsque le danger extérieur pointe à l’horizon, nous nous retrouvons tous dans la même tranchée pour faire face au danger et à la tempête venant de l’Ouest. C’est sur cette base que nous unifions aujourd’hui nos rangs afin de dialoguer avec ceux qui ont certaines appréhensions. Quant à ceux qui sont dans le camp opposé, nous n’avons pas besoin de dialoguer avec eux. » En conclusion, M. Frangié a affirmé que le président Bush n’a fait que reprendre à son propre compte « le plan de Sharon pour la région, ce qu’aucun Arabe ne peut accepter ».