G8 - Les divergences sur le sort de Arafat éclatent au grand jour au sommet de Kananaskis L’Europe se démarque de la stratégie de Bush au P-O(photo)

Le sommet du G8 de Kananaskis a été dominé hier par le désaccord américano-européen sur le Proche-Orient et le sort qui doit être réservé au dirigeant palestinien Yasser Arafat. L’Union européenne s’est en effet démarquée de la stratégie de paix au Proche-Orient, prônée par le président américain George W. Bush, qui avait souhaité la mise à l’écart de Yasser Arafat. Hier encore, George Bush a affirmé que « la plupart des dirigeants européens » étaient d’accord avec lui sur la nécessité pour les Palestiniens de mettre en œuvre des réformes radicales politiques et sur la sécurité. Enfonçant le clou, convaincu du bien-fondé de son initiative, M. Bush a évité de mentionner le nom de Yasser Arafat et a préféré se dire « très satisfait de la réponse » à ses propositions sur le Proche-Orient. Un responsable européen, sous couvert d’anonymat, a alors rectifié le tir, exprimant sans ambiguïté l’opposition de l’Union européenne à la volonté américaine d’écarter le leader palestinien qui préside aux destinées de son peuple depuis quatre décennies. Les Européens reprochent surtout à Washington de vouloir s’immiscer dans un processus électoral palestinien en imposant une autre direction. Le chancelier allemand Gerhard Schröder est venu appuyer cette prise de position en affirmant que « tant qu’il est président » de l’Autorité palestinienne, Yasser Arafat « reste notre interlocuteur ». Selon M. Schröder, M. Bush n’a pas fait l’unanimité au sein du G8, bien que « peu de critiques » aient été formulées à l’encontre de la position de la Maison-Blanche durant le sommet. PAGE 10