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Actualités - CHRONOLOGIE

Table ronde - Signature de l’ouvrage de Camille Menassa : « La renaissance de la République, des mini-États à l’État » Hommage, à plusieurs voix, à Élias Hraoui(photo)

Hier, 17 heures, hôtel Bristol. Quelque 500 personnes du monde politique, économique et social ont investi les lieux pour assister à la table ronde, organisée par les éditions Dar an-Nahar, autour de La renaissance de la République, des mini-États à l’État. Un ouvrage signé Camille Menassa et relatant le double mandat d’Élias Hraoui qui a déclaré, à cette occasion, qu’il a voulu cette publication au plus vite « avant que les évènements ne s’effacent de ma mémoire ». L’ancien chef de l’État ajoute qu’il a demandé aux organisateurs de s’abstenir d’inviter les hommes de religion et les services sécuritaires pour bien marquer que « le pouvoir réel devrait être limité à la présidence, au législatif et à la justice ». La table ronde, dirigée par M. Ghassan Tuéni, a regroupé le ministre Marwan Hamadé, l’ancien ministre Michel Éddé, l’ancien ambassadeur à Washington Riad Tabbara, l’ancien bâtonnier Michel Lyan, et le fils de cheikh Mohammed Mehdi Chamseddine, Ibrahim Chamseddine. Chrétiens, chiite, druze et sunnite étaient donc au rendez-vous pour parler d’un régime dont l’action a constitué pour le pays un tournant historique. Prenant tout d’abord la parole, le ministre Marwan Hamadé a retracé les grandes lignes du parcours de l’ancien président avant qu’il n’accède à la magistrature suprême, évoquant notamment le rôle qu’il a joué pour lever le siège de Zahlé pendant la guerre. Journaliste à L’Orient-Le Jour, puis au Nahar, dans les années 60 et 70, M. Hamadé se souvient qu’Élias Hraoui était dèjà « réfractaire » au « confessionnalisme », à la « féodalité » et à l’« hégémonie militaire ». Rappelant l’œuvre accomplie par l’ancien président au cours de ses deux mandats, M. Hamadé retrace le portrait d’un homme « audacieux mais prudent ; franc mais non bluffeur ; coléreux face à la rébellion ; pleurant lors de l’hécatombe de Cana, esseulé à Ablah, errant dans sa résidence de Ramlet el-Beïda, rêvant de son retour à Baabda symbole de la présidence et par conséquent de la paix et de la prospérité... ». M. Hamadé signale, par ailleurs, que si Hraoui a été proche de Chamoun, « il ne s’est pas engagé dans le chamounisme ». S’il a voté pour Béchir Gemayel, « il ne s’est pas enlisé dans les alliances louches ». Il a gagné la confiance de Hafez el-Assad « sans devenir son vassal »... « Avec vous, nous avions le sentiment que l’opinion nationale participait activement à l’élaboration d’une position libano-syrienne commune. Telle est la véritable souveraineté, qui est concomitante dans l’engagement régional », a dit le ministre. Intervenant à son tour, M. Michel Eddé a salué tout d’abord l’inébranlable courage du président Hraoui. « Une constante qui perdure et qu’illustre la publication même de l’ouvrage signé », note l’ancien ministre. « Car nombre d’évènements évoqués gardent encore leur ombre portée dans la période actuelle. De plus, il est fort possible, il est même presque certain, que les différents protagonistes, au sein ou en dehors du pouvoir, voient les choses tout autrement que l’ancien chef de l’État. L’étendue de ce champ de réactions potentielles n’a sûrement pas échappé à un homme qui, dès les toutes premières lignes de son récit, indique qu’il lui a été aussi difficile de traiter avec les êtres que de traiter les problèmes d’État occurrents », a dit M. Eddé. Mais ces embûches n’ont jamais réussi à brider la franchise proverbiale de l’ancien président « qui dit ce qu’il a à dire, et attend des autres qu’ils en fassent autant. Cela non pas dans un esprit de joute, mais de dévouement pour le Liban. Le nucleus du courage tranquille qui a porté le président à retracer le cheminement de son mandat, explique M. Eddé, scintille dans la conscience, dans la confiance qu’il éprouve à l’égard du caractère qualificatif historique de son œuvre au pouvoir... ». Dès lors, poursuit M. Eddé, « les Libanais doivent reconnaître, et s’en glorifier, que le président Élias Hraoui, après avoir pris en charge un pays disloqué, exsangue, agonisant, leur a livré un corps recomposé, palpitant de vie ». Abordant ensuite le volet idéologique de la gouvernance Hraoui, l’intervenant rappelle que l’ancien chef de l’État, soucieux de dialogue comme d’entente salvatrice, tendait la main à tous, même à ceux qui se positionnaient eux-mêmes en dehors de la légalité républicaine. « Sans jamais céder à de faciles tentations autoritaristes, car il n’était pas question pour lui de trahir ses profondes convictions démocratiques, libertaires, parlementaristes », a conclu M. Eddé. Quant à l’ancien bâtonnier M. Michel Lyan, il a évoqué la détermination du président Hraoui à restaurer les institutions de la République et à reconstruire l’économie du pays. Au passage, il a rappelé le décret de naturalisation, avant de souligner combien grande est la responsabilité de diriger un pays et combien la politique est l’art du possible. M. Lyan a, par ailleurs, salué l’initiative historique du président Hraoui en faveur de « la loi sur le mariage civil facultatif », proposée au Conseil des ministres en 1998. Et pour conclure sur une note zahliote, l’ancien bâtonnier (lui aussi de Zahlé) a affirmé que sa ville est fière d’« Élias Hraoui, président narrateur », selon l’expression de Ghassan Tuéni. Après Ibrahim Chamseddine qui a parlé de la relation amicale du président et de cheikh Mohammed Mehdi Chamseddine, l’ancien ambassadeur du Liban à Washington, M. Riad Tabbara, a abordé le chapitre des relations avec les USA, notant que les contacts tous azimuts avec Washington autour de la sécurité de l’aéroport de Beyrouth et la visite de Hraoui à la Maison-Blanche en 1996 ont donné l’impulsion politique nécessaire pour la levée de l’embargo américain qui frappait le pays. M. Riad Tabbara a rendu hommage à l’œuvre accomplie par l’ancien président, rappelant que lors de son accession au pouvoir, le ministère des Affaires étrangères fonctionnait dans des conditions dramatiques, sans téléphone et sans électricité, et sept ambassades seulement étaient présentes à Beyrouth. L’ancien chef de l’État a ensuite procédé à une séance de signature de l’ouvrage. Parmi la foule qui se pressait... l’« intraitable » Rafic Hariri venu se faire dédicacer l’ouvrage. May MAKAREM
Hier, 17 heures, hôtel Bristol. Quelque 500 personnes du monde politique, économique et social ont investi les lieux pour assister à la table ronde, organisée par les éditions Dar an-Nahar, autour de La renaissance de la République, des mini-États à l’État. Un ouvrage signé Camille Menassa et relatant le double mandat d’Élias Hraoui qui a déclaré, à cette occasion,...