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Actualités - OPINION

Le Liban espère une concertation arabe approfondie au sujet des positions de Bush

À Beyrouth, c’est plutôt avec perplexité qu’on observe les réactions arabes au discours du président Bush. Les applaudissements égyptiens et jordaniens, voire l’attitude d’abord favorable adoptée par Arafat qui a ensuite mis un bémol à son approbation, paraissent assez surprenants. Partant de là, un diplomate de la place estime que les Arabes doivent se réunir pour échanger leurs vues et les unifier. Force est de constater, relève ce professionnel, que le chef de la Maison-Blanche soutient bien plus Israël que les Arabes. Il rejette l’occupation, mais à condition que les Palestiniens combattent le terrorisme. Il propose un État palestinien provisoire, chargé de réformes et de restructuration déterminées, qui deviendrait définitif dans un délai de trois ans, à la lumière d’un règlement global du conflit régional. Ce qui signifie, indique le diplomate cité, qu’il n’y a pas de solution dans un proche avenir. Probablement parce que le président américain garde en vue sa réélection et veut ménager le lobby juif. Il réclame surtout une nouvelle direction palestinienne. Et s’il évoque effectivement la 242 et la 338, il n’en précise pas moins que les retraits israéliens devraient se faire sur des frontières sûres. En ajoutant qu’il faut traiter à part des questions comme Jérusalem ou les réfugiés palestiniens. Toujours est-il qu’après l’intervention de M. Bush, la région risque de continuer à subir des secousses. En restant le théâtre, pendant les trois années à venir, de cycles de violence aiguë. Il n’y a pas beaucoup de perspectives de dégagement, souligne la même personnalité diplomatique, du moment que la sécurité passe toujours avant la paix. Et que la priorité des priorités pour les Américains comme pour Sharon est de neutraliser pour de bon le Hamas, le Jihad islamique, ou les autres organisations activistes palestiniennes ainsi que le Hezbollah libanais. Dans le même esprit, il n’y aurait d’État palestinien que doté de nouveaux dirigeants non impliqués dans les actes qualifiés de terroristes. Les États engagés à l’égard du processus de paix se voient sommés de cesser de financer, d’équiper, de mobiliser des groupements dits terroristes dont le but est de détruire Israël. Ils sont invités à empêcher le flux de livraisons iraniennes à destination de ces organisations. Et de contrer les régimes qui comme l’Irak encouragent le terrorisme. La Syrie, pour sa part, est appelée par Washington à se ranger du côté du droit antiterroriste, c’est-à-dire à fermer les camps d’entraînement et à expulser les organisations palestiniennes activistes. À Beyrouth, une question concrète se pose immédiatement : quel plan d’action les Américains prévoient-ils au juste pour le cas, évidemment probable, où le flux de livraisons iraniennes et les autres soutiens mentionnés ne cessaient pas ? Dans le même sens, que feraient les Américains, et à leurs côtés les Israéliens, si les Palestiniens ne se décidaient pas à changer de directoire et de direction, comme on leur en intime l’ordre ? Que se passerait-il si les radicaux palestiniens et libanais n’étaient pas mis sur la touche ? Les USA entreprendraient-ils d’attaquer eux-mêmes les bases dites terroristes, notamment dans les camps palestiniens du Liban comme de la Syrie ? Prendraient-ils le risque d’exposer gravement leurs intérêts au Moyen-Orient, voire de provoquer un éclatement de la région ? Le ciel est évidemment lourd de menaces. Il est clair, indique à Beyrouth le président Sélim Hoss, que M. Bush veut scier l’intifada palestinienne. Et que les positions US sont désormais corollaires de la volonté israélienne. Qui perpétue des massacres sans soulever d’objection véritable de la part de Washington. Il reste que les Arabes, dont les réactions sont variées, seraient bien inspirés de se réunir. Pour se concerter et pour contrer ensemble les visées israéliennes. Émile KHOURY
À Beyrouth, c’est plutôt avec perplexité qu’on observe les réactions arabes au discours du président Bush. Les applaudissements égyptiens et jordaniens, voire l’attitude d’abord favorable adoptée par Arafat qui a ensuite mis un bémol à son approbation, paraissent assez surprenants. Partant de là, un diplomate de la place estime que les Arabes doivent se réunir pour...