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Actualités - CHRONOLOGIE

La formation islamique affirme son intention d’atténuer ses critiques contre le président du Conseil Les proches du Hezbollah : « Hariri veut régler de vieux comptes avec nous »

Le Hezbollah se serait bien passé de l’affaire Ouzaï. En cette période particulièrement délicate, sur le double plan régional et international, il aurait préféré ne pas faire de vagues ou en tout cas ne pas être impliqué dans des conflits internes. C’est d’ailleurs pourquoi, selon un proche du mouvement intégriste, celui-ci n’a pas commenté l’élection partielle du Metn ou le communiqué final des assises maronites de Los Angeles. C’est aussi pourquoi le Hezbollah a hésité avant de publier un communiqué officiel. Il cherche donc à minimiser l’affaire et, tout en rejetant les accusations portées contre lui, il annonce qu’il compte atténuer ses critiques à Hariri. Dans les cercles proches du parti intégriste, on relève plusieurs éléments qui leur paraissent curieux : d’abord l’ampleur donnée à ce qui s’est passé hier par les médias proches du président du Conseil Rafic Hariri, ensuite la fixation de ces mêmes médias sur le rôle présumé du Hezbollah, occultant celui du président de la Chambre, Nabih Berry, dont les députés encadraient pourtant les manifestants, au moins autant que ceux du Hezbollah. Pour ces milieux, c’est l’indice clair d’une volonté chez le président du Conseil de provoquer une crise avec le parti islamique. De là à faire un lien entre les pressions actuelles sur la Syrie et le Hezbollah et le timing de la crise dite de Ouzaï, il n’y a qu’un pas que ces milieux proches du mouvement islamique franchissent allègrement. Pour eux, le président du Conseil a voulu marquer un point et envoyer des messages à ses interlocuteurs occidentaux, en utilisant une cause que ses médias ont su rendre impopulaire. Pour les proches du Hezbollah, le parti n’est absolument pas contre le développement et il est tout à fait conscient de l’importance de l’infrastructure pour le tourisme et les échanges internes. Mais, toujours selon eux, cette affaire a été menée avec des arrière-pensées. Les négociations se seraient ainsi poursuivies tard dans la soirée de mardi et les proches du président Hariri connaissaient la position du Hezbollah qui demandait un report du début du projet, pour ouvrir la voie à un compromis acceptable, puisqu’il considère que la construction d’un pont n’est pas justifiée, de même que la création d’une société foncière dans la région, sur le modèle de Solidere. Mais, selon ces milieux, le président du Conseil n’a rien voulu entendre. Il voulait provoquer un incident pour discréditer le Hezbollah et montrer au monde, notamment à ceux qui pourraient participer à la conférence de Paris II, qu’il fait de son mieux pour lutter contre la formation islamique, tout en réglant avec elle de vieux comptes... Un communiqué officiel des députés du Hezbollah Enfin, pour tenter d’expliquer à l’opinion publique la position du Hezbollah dans cette déplorable affaire, les députés membres du Bloc de la fidélité à la résistance ont publié un communiqué en plusieurs points. Ils y précisent d’abord que le rassemblement populaire n’a pas eu lieu à la demande ou sur incitation du Hezbollah. Ce serait, donc, les habitants de la région qui auraient voulu montrer leur opposition à la construction d’un pont qui les priverait des bienfaits du passage sur l’autoroute, contrairement au plan directeur élaboré par Élissar. Les députés du Hezbollah ont donc répondu à la demande des habitants, tout comme ceux du mouvement Amal et du bloc dirigé par le président Berry. Connaissant l’opposition populaire à son projet, poursuit le communiqué, le président du Conseil a multiplié les provocations et il a envoyé ses hommes sur le terrain. Sans l’intervention des députés du Hezbollah et d’Amal, notamment MM. Ali Ammar et Ali Khalil, la réaction populaire aurait été bien plus violente. Le communiqué nie aussi les informations diffusées par les médias de Hariri selon lesquelles le secrétaire général du Hezbollah aurait menacé de se rendre lui-même sur le terrain et ses hommes auraient encerclé le commissariat d’Ouzaï. Le communiqué précise aussi que le projet de pont n’a pas été voté en 1999. Il rappelle que ce projet avait été évoqué à cette époque et que le député du Hezbollah Mohammed Fneiche s’y était opposé et finalement la loi avait été adoptée en mentionnant que l’idée d’un pont avait été écartée. Enfin, le communiqué rappelle que le Hezbollah a refusé les indemnités proposées, dans le cadre du plan d’Élissar, justement pour ne pas être accusé de vouloir un « butin financier ». De plus, la route principale d’Ouzaï n’a pas besoin d’être élargie, si les obstacles érigés au milieu de la voie sont enlevés. Les coûts de 42 millions de dollars sont donc irréalistes. Enfin, le communiqué rappelle que le parti n’est certes pas contre le développement puisque c’est lui qui s’est chargé de la reconstruction des routes du Sud et de la réhabilitation de son infrastructure, après la libération, alors que Hariri s’est toujours opposé à ces travaux dans le Sud libéré et dans la banlieue-sud. Malgré cela, le communiqué réaffirme que le Hezbollah est ouvert à toute solution réaliste et utile, et s’il accepte d’atténuer son opposition au mode de gouvernement du président du Conseil, c’est parce qu’il a à cœur les besoins et les intérêts des Libanais et non par peur de représailles. Pour le Hezbollah donc, l’affaire est close. En tout cas, le ton se veut à l’apaisement. Reste à savoir ce qu’en pensent les autorités. Scarlett HADDAD
Le Hezbollah se serait bien passé de l’affaire Ouzaï. En cette période particulièrement délicate, sur le double plan régional et international, il aurait préféré ne pas faire de vagues ou en tout cas ne pas être impliqué dans des conflits internes. C’est d’ailleurs pourquoi, selon un proche du mouvement intégriste, celui-ci n’a pas commenté l’élection partielle...