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Actualités - OPINION

La confusion des pouvoirs et l’impossible salut

Les désaccords entre le chef de l’État, le Premier ministre et le président de la Chambre, qui mènent, chacun, une politique différente, sont la cause immédiate de l’étiolement du pouvoir et de l’incapacité des dirigeants à instaurer un État de droit, de mener à bien une réforme politique ou de réduire les dépenses publiques, pense un observateur chrevronné de la scène politique. C’est la raison pour laquelle, en particulier, l’accord de Taëf n’est appliqué que sélectivement et que la moindre divergence dans l’interprétation du texte constitutionnel se traduit par une crise politique sur les prérogatives respectives des pouvoirs exécutif et législatif, entre lesquels il n’y a que très peu de coopération, mais beaucoup de confusion. C’est ainsi que tout le monde demande l’application de la loi, mais que la loi continue d’être violée, que tout le monde réclame le respect de la Constitution, mais que personne ne la respecte et que des contenus différents continuent d’être donnés à des mots aussi fondamentaux que « souveraineté » et « indépendance ». Le président Émile Lahoud a récemment demandé que les mesures touchant la crise financière et économique du Liban soient « dépolitisées », en sorte que les secteurs public et privé y contribuent chacun pour soi. En effet, et comme l’assure le chef de l’État, « un règlement doit intervenir, sur ce sujet, dans un délai relativement court, car la marge de manœuvre se rétrécit ». Les associations économiques, pour leur part, ont transmis aux responsables un mémorandum au sujet de cette crise financière. Les solutions préconisées ne diffèrent pas beaucoup de celles que le gouvernement met en œuvre. Par contre, les organismes patronaux y mettent en garde contre les répercussions désastreuses sur les finances et l’économie des divergences entre les responsables et demandent que le processus de privatisation soit accéléré afin que les revenus qui en sont escomptés soient investis dans l’amortissement de la croissance de l’intérêt de la dette publique, une dette qui avoisine les 30 milliards de dollars. Fort bien, répond la source citée, mais la question qui demeure est la suivante : l’accord entre les hauts responsables sur la privatisation tiendra-t-il, afin que l’effet combiné des ressources ainsi obtenues et la réduction de 10 % de toutes les dépenses budgétaires en 2003 produisent leur effet sur la dette ? Et encouragent ainsi la communauté internationale à assister le Liban ? Pessimiste, la personnalité répond par la négative et considère que les antagonismes, les désaccords entre les responsables sont tels que les tiraillements seront insurmontables et empêcheront la mise en œuvre suivie d’un programme de redressement cohérent et complet. Ainsi, la plaidoirie des associations économiques en faveur d’un accord entre les hauts responsables semble opportune. Et les avis des organismes patronaux, celui du Conseil économique et social, voire celui du FMI, devraient motiver les responsables et les détourner des querelles personnelles où ils s’enlisent. Car le meilleur des plans, sans accord entre les responsables, demeurera sans suite, et du reste, le FMI l’a bien compris, qui félicite le gouvernement pour ses bonnes intentions, mais se plaint des lenteurs d’un processus dont il devine qu’il est dû à des obstacles d’ordre politique. Émile KHOURY
Les désaccords entre le chef de l’État, le Premier ministre et le président de la Chambre, qui mènent, chacun, une politique différente, sont la cause immédiate de l’étiolement du pouvoir et de l’incapacité des dirigeants à instaurer un État de droit, de mener à bien une réforme politique ou de réduire les dépenses publiques, pense un observateur chrevronné de la...