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Actualités - OPINION

De lourds nuages s’amoncellent au Sud

Jadis, le regretté Élias Hobeika, ministre de l’Énergie et des Ressources, exagérait à dessein les dégâts causés par les frappes aériennes sur les centrales thermiques libanaises. Pour que l’ennemi ne fût pas tenté de récidiver. Surtout que ces agressions étaient perpétrées à l’approche de la saison touristique d’été, qu’Israël s’efforce toujours de torpiller. Aujourd’hui même, on le voit invoquer un nouveau prétexte, la présence présumée d’éléments d’el-Qaëda, pour justifier d’éventuelles attaques, voire des opérations militaires d’envergure. Contre le Liban et contre la Syrie, qui se voient accusés conjointement de faciliter l’entrée de terroristes et de permettre en même temps au Hezbollah de stocker au Sud un redoutable arsenal de missiles. Commentant cet étalage de menaces, une source ministérielle rappelle qu’Israël justifiait dans le temps ses agressions par la nécessité de riposter aux actions de la Résistance libanaise. En affirmant toujours qu’il n’était pas en position d’agresseur, mais de défense. Or, actuellement, note ce responsable, le front du Sud est calme. Il n’y a ni katiouchas sur la Galilée ni même d’opérations dans l’enclave de Chebaa, et encore moins de répliques aux violations israéliennes de la ligne bleue. Aussi, selon cette source, le gouvernement Sharon invente une histoire de terroristes appartenant à el-Qaëda installés dans les camps palestiniens, ajoutant que l’Iran fournit à profusion des armes au Hezbollah, pour qu’il prépare un matraquage des kibboutz de Galilée. Pour cet officiel libanais, il est clair que Sharon se cherche une fuite en avant. Parce qu’il a échoué dans sa politique répressive visant prétendument à protéger sécuritairement les Israéliens. Ni les razzias, ni les assassinats, ni les blocus, ni la muraille électronique ne font plier l’intifada et ne font cesser les attentats de kamikazes palestiniens. Il en impute la responsabilité à Arafat. Ce qui est absurde, du moment que le chef de l’Autorité palestinienne est privé de tout moyen de contrôler le terrain, ses services se trouvant démantelés par l’armée israélienne elle-même. Mais Sharon ne veut toujours pas admettre qu’en réalité seule une paix régionale juste peut garantir la sécurité de tous. Ce qui implique la restitution des territoires arabes occupés, dont le Golan. Une paix effective qui ne soit pas de pure forme comme avec l’Égypte et la Jordanie. Il tente donc de trouver encore autre chose, une voie de diversion. Consistant, pour se gagner encore plus les Américains, à accuser le Liban et la Syrie de couvrir, d’aider, le terrorisme international. Pour parer le coup, le président Lahoud a prié le ministre des Affaires étrangères de convoquer les ambassadeurs des grandes puissances, afin de leur exposer la situation et les mettre en garde contre les intentions d’Israël. Selon des sources politiques locales, s’il s’avère que les menaces israéliennes sont sérieuses, le Liban tenterait également de les prévenir en portant plainte devant le Conseil de sécurité de l’Onu. Et en alertant en même temps la Ligue, qui tiendrait une session extraordinaire pour dénoncer les visées israéliennes contre le Liban la Syrie ou tout autre pays arabe. Le président Berry propose à ce sujet la réactivation des protocoles de défense commune, avec l’ouverture éventuelle de toutes les frontières devant les combattants. Ainsi que l’élargissement effectif de l’axe Beyrouth-Damas-Téhéran face à Israël. Par une mobilisation politique, parlementaire et syndicale favorisant en même temps le soutien à la lutte que mène toujours le peuple palestinien contre l’ennemi commun. Émile KHOURY
Jadis, le regretté Élias Hobeika, ministre de l’Énergie et des Ressources, exagérait à dessein les dégâts causés par les frappes aériennes sur les centrales thermiques libanaises. Pour que l’ennemi ne fût pas tenté de récidiver. Surtout que ces agressions étaient perpétrées à l’approche de la saison touristique d’été, qu’Israël s’efforce toujours de...