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Actualités - ANALYSE

Les proches de Hariri se déchaînent contre Élias Murr

Bien que personnellement pris à partie par son ministre de l’Intérieur, Élias Murr, le chef du gouvernement, Rafic Hariri, n’a rien voulu dire hier pour éviter sans doute d’envenimer encore plus la crise politique née de la fameuse partielle du Metn. Et pourtant, dans une interview parue hier dans le quotidien an-Nahar, M. Murr avait carrément affirmé que « si le président Rafic Hariri n’avait pas appelé un juge pour faire pression sur lui, Myrna Murr aurait remporté l’élection avec quatorze voix d’avance ». L’accusation est donc on ne peut plus claire. M. Hariri est tout de même resté imperturbable, laissant à ses proches et lieutenants le soin de répondre aux propos du ministre Murr. Ces derniers s’en sont donné à cœur joie. À commencer par le député Adnane Arakji (membre du bloc de la « Décision de Beyrouth ») qui a qualifié de « pure coquetterie politique » la menace de démissionner qu’Élias Murr a lancée hier. M. Arakji a déclaré à ce sujet : « Comme en droit il n’y a rien qui s’appelle “ menace de démission ”, (...), étant donné que jusqu’à présent le ministre Murr n’a pas notifié le secrétariat de la présidence du Conseil de sa démission, nous considérons que ces propos sont pure coquetterie politique. » Un autre membre du bloc parlementaire de M. Hariri, Walid Eido, a indiqué pour sa part : « Nous ne sommes pas concernés par l’identité du vainqueur ou du vaincu dans ce scrutin. L’essentiel est que la loi soit appliquée à la lettre et que les autorités compétentes jouent leur rôle légal dans la proclamation des résultats. » Et d’ajouter : « Ce que certains qualifient de victoire de l’opposition n’est en réalité que la victoire de la démocratie. » Ne jamais contrarier un perdant Officieusement, les réactions haririennes aux accusations du ministre de l’Intérieur gagnaient évidemment en virulence. Le commentaire de la Future TV au début de son bulletin de 20h était déjà à lui seul suffisamment explicite. La chaîne appartenant au chef du gouvernement a vivement critiqué l’attitude et la prestation du ministre de l’Intérieur à l’occasion de la partielle du Metn, s’étonnant, par exemple, de sa capacité à « dire la chose et son contraire en l’espace de 48 heures ». Et la FTV de diffuser dans ce cadre de larges extraits de la conférence de presse qu’Élias Murr avait tenue mardi pour annoncer les résultats de l’élection... Quant aux sources parlementaires proches du président du Conseil, elles n’ont pas manqué de ridiculiser aussi le ministre de l’Intérieur et de minimiser surtout la portée de ses allégations. L’un de ces députés a même déclaré hier soir à L’Orient-Le Jour : « La psychologie freudienne dit qu’il ne faut jamais contrarier les perdants et qu’il ne faut surtout pas se mêler des querelles familiales. » Selon cette même source, le président du Conseil ne répondra pas aux accusations de son ministre pour éviter que cette affaire ne prenne des dimensions encore plus graves. Un autre membre du bloc Hariri indique que le chef du gouvernement ne veut pas réagir à « une affaire familiale que l’on cherche à déplacer à un autre niveau » (sous-entendu national et politique). Ce député était tout de même surpris que M. Hariri n’ait pas répondu publiquement aux accusations de M. Murr dans son allocution prononcée à l’occasion du jubilé d’argent du CDR, célébré hier soir en sa présence. Enfin, à coups d’allusions et de non-dits, les proches du Premier ministre ne peuvent s’empêcher toutefois de justifier le profil bas de M. Hariri en invoquant une raison d’État, en l’occurrence, le souci d’éviter d’envenimer encore plus la situation. J.J.
Bien que personnellement pris à partie par son ministre de l’Intérieur, Élias Murr, le chef du gouvernement, Rafic Hariri, n’a rien voulu dire hier pour éviter sans doute d’envenimer encore plus la crise politique née de la fameuse partielle du Metn. Et pourtant, dans une interview parue hier dans le quotidien an-Nahar, M. Murr avait carrément affirmé que « si le...