Rechercher
Rechercher

Actualités - REPORTAGE

CORRESPONDANCE Les jours roses et sombres de Winston et Clementine Churchill sur le petit écran américain (photos)

WASHINGTON-Irène Mosalli – « Avez-vous oublié de payer la note du boucher ? » – « J’essaie de sauver l’Angleterre des mains de Gandhi et de son gang d’Hindous subversifs ». Ce qu’il fallait interpréter ainsi : « Femme, je ne peux pas tout faire à la fois». Ce dialogue domestico-politique est engagé entre l’un des hommes politiques les plus illustres de l’histoire du monde, Winston Churchill, et son épouse Clementine, Climmie pour les intimes. On a pu l’écouter au cours d’un excellent film réalisé par la chaîne de télévision américaine HBO et projeté tout récemment sur son canal. Ce film, intitulé The Gathering Storm, restitue un épisode peu connu de la vie du plus célèbre des British avant qu’il ne refasse sa grande entrée sur la scène internationale, juste avant la Seconde Guerre mondiale. À l’écran, il est incarné par Albert Finney, et Vanessa Redgrave prête ses traits à son épouse. En ces temps-là, en 1934, Churchill (alors âgé de 60 ans), qui effectuait sa traversée du désert, avait choisi de se retirer avec son épouse et leurs quatre enfants dans leur proprité de Chartwell, en dehors de Londres. Là, il passait son temps à écrire pour oublier le peu d’intérêt que lui portait le Premier ministre de l’époque, Stanley Baldwin, et pour arrondir ses fins de mois. Cigare, champagne et chocolat Au cours de ce film, l’on assiste parallèlement à l’émergence du « lion » de sa tanière et à ce qu’était sa vie, entre les murs de son cadre familial. Ici, on découvre son caractère impossible et bougon. Il était pareil à un grand bébé, continuellement en quête de gratifications. Il vivait à son propre rythme, travaillant au lit toute la matinée et ne se levant que pour le déjeuner : une assiette de viande, une bouteille de champagne, un bol de chocolat...le tout agrémenté d’un cigare. Puis il jouait aux cartes et, le soir, il dînait copieusement. Après ce repas, il revêtait son jumpsuit et amorçait une seconde séance de travail. À ses côtés, Clementine calme et ferme : le soutenant et aussi tenant les rênes, sans trop se plier à ses exigences. Il l’exaspérait souvent, mais elle avait pour lui une grande admiration. Lorsqu’il travaillait à Chartwell, elle communiquait avec lui à travers des messages écrits, transmis par les domestiques. En dépit de certains moments d’accablement, où il sent qu’il est « un fantôme assistant à sa propre agonie », cette retraite ne lui fait pas du tout perdre de vue la menace nazie. L’aide d’une « taupe » du ministère des Affaires étrangères, qui lui livrait des dossiers secrets, concernant le réarmement de l’Allemagne, lui est alors très précieuse. En proie à de vives inquiétudes, il tente d’alerter les responsables concernés. D’abord on ne l’écoute pas, mais lorsque la Grande-Bretagne déclare la guerre à l’Allemagne (1939), Churchill est nommé Premier Lord de l’Amirauté et, le 10 mai 1940, il sera nommé Premier ministre. Le film Gathering Storm met l’accent sur l’option d’un homme décidé à ne pas renoncer à ses visions, à ses croyances et à ses principes, et qui fait tout ce qui est en son pouvoir pour gagner à sa cause une opinion publique sceptique et pour soumettre l’histoire à sa volonté. Albert Finney sert parfaitement le personnage : au-delà du maniérisme du cigare et du chapon melon, il fait sienne son énergie à toute épreuve, ses volumineuses appétences et son talent d’orateur. Son épouse à l’écran, Vanessa Redgrave, est une admirable actrice qui a assimilé toutes les subtilités que Climmie développe pour vivre aux côtés d’un tel homme.
WASHINGTON-Irène Mosalli – « Avez-vous oublié de payer la note du boucher ? » – « J’essaie de sauver l’Angleterre des mains de Gandhi et de son gang d’Hindous subversifs ». Ce qu’il fallait interpréter ainsi : « Femme, je ne peux pas tout faire à la fois». Ce dialogue domestico-politique est engagé entre l’un des hommes politiques les plus illustres de...