Partielle du Metn - Satisfaction dans les milieux politiques après l’annonce du résultat Lahoud : Appliquer la loi à tous

L’annonce de la victoire du candidat de l’opposition chrétienne, Gabriel Murr, à l’élection partielle du Metn-Nord, après deux jours d’hésitation de la part du pouvoir, a été accueillie avec satisfaction dans les milieux politiques locaux, aussi bien loyalistes qu’opposants. Pour sa part, le président Émile Lahoud a déclaré que son attitude dans l’affaire de l’élection partielle du Metn-Nord a été constamment dictée par son « souci d’appliquer la loi à toutes les parties, sans exception, indépendamment des réactions que pourrait susciter une telle détermination ». « L’application des lois, a déclaré le chef de l’État, ne saurait être sélective, épisodique ou conjoncturelle. Elle devrait être une règle générale à laquelle nul ne peut se soustraire en se considérant au-dessus de la loi, en prenant pour prétexte des slogans ou des prises de position. Au cours des dernières quarante-huit heures, le pays a vécu dans un climat visant à saboter l’application de la loi. Mais dès le départ, nous avons souligné que la loi est au-dessus de tous et que toute erreur ne peut être réparée que par le biais des textes de loi uniquement et non sur la base d’autres critères. » Et le président Lahoud d’ajouter : « Les événements ont prouvé que l’application de la loi constitue une conviction irrémédiable, quelles que soient les considérations. La loi est le seul recours de tous, sans exception. Son application ferme assure la justice et empêche une quelconque partie d’imposer sa volonté aux autres. » En conclusion, le président Lahoud a invité « toutes les parties concernées à percevoir les événements des deux derniers jours en faisant preuve de responsabilité ». Les milieux proches de Baabda soulignent, de leur côté, que le président Lahoud a affirmé à toutes les personnalités politiques et religieuses qui l’ont contacté pour trouver une issue à l’affaire du scrutin du Metn qu’il ne pouvait agir en contradiction avec la loi. « Lorsque la haute commission sur le décompte des voix a décidé d’abolir l’urne de Hamlaya et d’accorder, par conséquent, la victoire à Myrna Murr, le président Lahoud a soutenu la décision de la haute commission et s’est informé personnellement de la teneur des rapports qui ont motivé la décision de la haute commission, affirment les sources de Baabda. Mais la confusion qui a marqué le décompte des voix a poussé le chef de l’État à demander au ministre de l’Intérieur de s’assurer du bien-fondé des rapports des commissions, compte tenu du fait qu’il pouvait y avoir d’autres erreurs ». Et les sources susmentionnées d’ajouter : « Il s’est avéré que les voix de l’urne de Kaakour avaient été comptabilisées deux fois. Le ministre de l’Intérieur était d’avis de rectifier cette erreur, ce qui a assuré la victoire à Gabriel Murr. Lorsque ces données ont été communiquées au président Lahoud, il a réaffirmé la nécessité d’appliquer la loi, indépendamment de toute autre considération ». Les milieux de Baabda ont, d’autre part, démenti qu’un quelconque marché ait été conclu. « Le président Lahoud n’est pas de ceux qui se lancent dans des compromissions au détriment de la loi », ont affirmé en conclusion les sources de Baabda. Gemayel et Pakradouni Sur le plan des réactions enregistrées dans les milieux politiques, le président Amine Gemayel s’est félicité de la victoire de Gabriel Murr, soulignant que la bataille de l’élection partielle du Metn était « celle de la défense de la liberté et de la démocratie ». « La candidature de Gabriel Murr, a déclaré le président Gemayel, a constitué l’occasion attendue depuis longtemps par les différents courants d’opposition ». De son côté, le président du parti Kataëb, Karim Pakradouni, a félicité M. Murr pour sa victoire. « Avant l’annonce du résultat, a déclaré M. Pakradouni, j’avais déclaré que nous acceptons l’issue du scrutin, quel que soit le vainqueur. Nous sommes en effet attachés aux règles démocratiques en base desquelles il faut non seulement participer aux élections en toute liberté, mais aussi accepter les résultats ». En conclusion, M. Pakradouni a rendu hommage à l’attitude du président Lahoud « qui s’est comporté en homme d’État qui respecte la Constitution, les lois et les droits des citoyens ».