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Le « kemari » japonais, bien avant le football

Le football n’a pris racine que récemment au Japon mais les moines bouddhistes et guerriers samouraïs tapaient déjà du pied dans une sorte de ballon il y a environ 1 400 ans en pratiquant le « kemari ». Dimanche matin, à quelques heures du match opposant l’Angleterre à la Suède au premier tour (groupe F) du Mondial à Saitama, à 50 km de Tokyo, une poignée de joueurs de « kemari », habillés de drôles de costumes colorés, feront, non loin de là, une démonstration de l’antique version nippone du football. « J’espère qu’il y aura quand même un peu de gens à venir et à regarder », a indiqué à l’AFP Tokihiro Yamashina, 77 ans, président de la société de préservation du « kemari », basée à Kyoto (ouest). Il n’y a ni perdant ni gagnant avec le « kemari » (appelé aussi « shukiku »). Il se joue à huit ou dix joueurs qui se mettent en demi-cercles vêtus de kimonos chamarrés et bouffants et de chaussures noires en forme de bec de canard. Le principe du jeu est de ne jamais laisser la balle ou « mari » – remplie d’orge couverte de peau de daim, de 24 cm de diamètre – toucher le sol. « Il ne faut pas pencher la poitrine ou incurver le dos et il faut frapper la balle en soulevant légèrement le pied vers l’avant », a expliqué M. Yamashina, à propos de ce sport très pratiqué par les courtisans pendant les ères de Nara (710-794), de Heian (794-1185) et de Kamakura (1185-1333). Selon lui, tout l’art du kemari vient du fait qu’« on doit frapper dans la balle avec élégance sans s’arrêter et qu’il faut le faire avec une position (du haut du corps) prédéterminée » . « C’est un vrai plaisir pour les supporteurs et très satisfaisant pour les joueurs », estime-t-il. Temples La démonstration de dimanche, organisée à la demande du gouvernement régional de Saitama, aura lieu au stade Super Arena pendant la matinée de dimanche alors que le match du Mondial débutera à 18h30 heure locale (12h30 heure de Beyrouth) dans le stade voisin de Saitama. Officiellement, le football a débarqué en 1873 au Japon avec la marine anglaise qui a commencé à pratiquer régulièrement ce sport dans son académie navale au Japon. Le Japon a rejoint la Fédération internationale (Fifa) en 1929 mais la Ligue professionnelle japonaise n’est née qu’en 1993. En comparaison, le « kemari » a une histoire bien plus ancienne puisqu’il aurait été importé de Chine par des moines bouddhistes il y a 1 400 ans et il était pratiqué à la cour impériale dès le VIIe siècle. Ce sport a d’abord été très prisé dans les castes supérieures des moines ou des guerriers avant de gagner les couches plus populaires. Alors que le Japon compte pas moins de 140 000 étudiants d’université amateurs de football, M. Yamashina a estimé qu’il y avait à peine une centaine de joueurs de « kemari » dans le pays et l’âge moyen de son groupe de Kyoto est de 60 ans. Le groupe joue normalement sur des terrains de 10 mètres sur 10 dans l’enceinte de certains temples de Kyoto. Les quatre coins du terrain ou « kakari » sont déterminés respectivement par un saule, un érable, un pin et un cerisier. M. Yamashina a du mal à admettre la parenté du « kemari » avec le football mais il reconnaît : « Il y a une chose tout à fait identique, c’est que l’on tape dans la balle avec le pied. »
Le football n’a pris racine que récemment au Japon mais les moines bouddhistes et guerriers samouraïs tapaient déjà du pied dans une sorte de ballon il y a environ 1 400 ans en pratiquant le « kemari ». Dimanche matin, à quelques heures du match opposant l’Angleterre à la Suède au premier tour (groupe F) du Mondial à Saitama, à 50 km de Tokyo, une poignée de joueurs de...