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Actualités - OPINION

Partielle du Metn Des pôles indépendants regrettent le bras de fer

Regrets tardifs mais qui ne semblent pas, à première vue, manquer de pertinence: des personnalités indépendantes du cœur du pays chrétien regrettent la bataille du Metn. Le jeu n’en valait pas la chandelle, à les en croire. L’affrontement va harasser une région, et une rue, qui ont déjà leur trop-plein de problèmes. Et laisser probablement des séquelles durables, des divisions encore plus accentuées, à un moment où l’intérêt commun plaide pour le regroupement des forces. Ou des fidèles, si l’on préfère. Il aurait été beaucoup plus simple, et plus sage, affirment ces pôles, de suivre le conseil initial du ministre de l’Intérieur (et des Municipalités), M. Élias Murr. À savoir s’accorder pour laisser M. Ghassan Moukheiber compléter le mandat de son oncle Albert. D’autant que le candidat de famille ne sort pas de la ligne opposante tracée par le vieux lion disparu. Dès lors, soulignent ces sources, il est évident que les prétextes politiques invoqués ne sont pas vraiment fondés. Les grands slogans dits nationaux sonnent creux. Et cachent mal des appétences ou des inimitiés étriquées. Mais l’objectif n’est-il pas, pour chaque camp, de préparer les échéances de l’an 2005, la présidentielle et les législatives ? De tels calculs sont faux, répondent ces sources. Pour qui chaque test obéit à des mécanismes spécifiques. Régionaux et locaux. Après ce clin d’œil appuyé au rôle primordial des tuteurs, les pôles cités rappellent qu’il est vain de vouloir spéculer dès à présent sur le climat qui prévaudrait lors des générales. En deux ans et demi, beaucoup d’eau peut couler sous les ponts, beaucoup de donnes et même de soi-disant constantes peuvent changer. Dans une région politiquement morcelée comme le Metn, les alliances sont toujours fluctuantes. On l’a bien vu ces dernières années. De plus, les élections auront lieu après l’avènement d’un nouveau président de la République, dont on ne sait évidemment rien encore. Ni sa provenance politique ni les soutiens régionaux ou internationaux à l’origine de son élection. Un homme qui pourrait, en tout cas, peser d’une manière ou d’une autre dans la balance, infléchir les rapports de force. Sans compter que le découpage des circonscriptions pourrait être tout à fait différent lors de la prochaine édition, ce qui modifierait le tableau de fond en comble. Quoi qu’il en soit, les dés en sont maintenant jetés. Du côté de Mme Myrna Murr Aboucharaf, on indique qu’elle préfère s’abstenir de tout verbiage, pour laisser parler les urnes. Ses proches croient pouvoir estimer qu’elle devrait recueillir, sur les 60 000 votants prévus, quelque 30 000 à 32 000 suffrages. Avec une marge de variation liée au taux de participation électorale. À leur avis, la victoire ne fait aucun doute, la seule question qui se pose étant de savoir si elle va être obtenue par KO de l’adversaire ou aux points. Ils ajoutent que la machine de M. Gabriel Murr n’est ni cohérente ni suffisamment solide. Car, selon eux, même des partisans du président Amine Gemayel s’apprêtent à voter pour Mme Aboucharaf en raison des services rendus par son père, M. Michel Murr, ainsi que de ses propres prestations d’ordre municipal ou caritatif. Pour ces militants, les Metniotes ne se laissent pas impressionner par les slogans qui présentent le match sous l’angle d’une lutte entre le pouvoir et l’opposition, chevalier autoproclamé de la souveraineté, des libertés et de la démocratie. Le camp de M. Gabriel Murr souligne pour sa part que le combat ne se limite pas à la course en cours. Et qu’il se poursuivra de plus après dimanche, quel que soit le verdict des urnes. Car ce sont les libertés, la souveraineté et la dignité des Libanais qui sont dans la balance. Les proches de M. Murr ne cachent pas qu’ils n’ont pas beaucoup d’espoir de l’emporter. Sauf si le taux de participation est très élevé. Mais ils se hâtent de soutenir que Mme Aboucharaf ne serait élue que par une différence de deux mille voix au maximum. Score étriqué au regard des moyens, notamment étatiques, déployés par les loyalistes. Qui bénéficient également du soutien des partis arméniens comme de l’apport des naturalisés inscrits dans la région, du temps où M. Michel Murr était à l’Intérieur. Les partisans de M. Gabriel Murr affirment que l’élection va constituer un échec politique, une victoire à la Pyrrhus pour le camp adverse. Et ils concluent en répétant qu’il s’agit bien d’une empoignade entre le pouvoir et l’opposition. Émile KHOURY
Regrets tardifs mais qui ne semblent pas, à première vue, manquer de pertinence: des personnalités indépendantes du cœur du pays chrétien regrettent la bataille du Metn. Le jeu n’en valait pas la chandelle, à les en croire. L’affrontement va harasser une région, et une rue, qui ont déjà leur trop-plein de problèmes. Et laisser probablement des séquelles durables, des...