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Actualités - CHRONOLOGIE

CHYPRE - Le secrétaire général de l’Onu à Nicosie du 14 au 16 mai Annan veut faire avancer le dossier épineux de la division de l’île

Le secrétaire général de l’Onu, Kofi Annan, arrive demain mardi à Nicosie pour tenter de faire avancer les négociations interchypriotes ayant pour but de mettre fin à la division de l’île, mais le règlement de ce dossier épineux bute sur plusieurs obstacles de taille. Le principal point de discorde entre le président chypriote-grec, Glafcos Cléridès, et le dirigeant chypriote-tuc, Rauf Denktash, demeure le partage du pouvoir, relèvent les analystes. En quatre mois de dialogue direct et intensif, sous l’égide de l’Onu, les deux hommes ont été engagés dans ce que les critiques décrivent comme un « dialogue de sourds ». « Un accord sur le partage des pouvoirs est la clé de toute solution, sans laquelle aucun progrès (dans les discussions) n’est possible », a déclaré un conseiller chypriote-grec proche des négociations. La République turque de Chypre du Nord (RTCN, reconnue par la seule Turquie et dirigée par M. Denktash) et Ankara veulent la création d’une entité regroupant deux États souverains, Chypre et la communauté internationale penchant en faveur d’une fédération bizonale et binationale sur l’île. M. Annan, qui doit visiter Nicosie du 14 au 16 mai, va tenter de débloquer la situation, afin que les deux parties concluent un accord d’ici à juin, date butoir qu’elles s’étaient fixée. Mais cet objectif demeure très incertain. « Le secrétaire général vient encourager les dirigeants chypriotes à aller de l’avant et à produire quelque chose de tangible avant la fin du mois », a déclaré mercredi dernier l’envoyé de l’Onu à Chypre, Alvaro de Soto. M. Annan devrait rencontrer séparément MM. Cléridès et Denktash, mais les trois hommes devraient aussi se retrouver ensemble pour une rencontre dans la zone neutre contrôlée par les Casques bleus. Les Chypriotes-grecs accusent M. Denktash d’insister sur la création de deux États, ce qui impliquerait la reconnaissance de la RTCN par la communauté internationale. « L’obstacle principal est que la partie turque s’est distanciée des accords (de 1977 et 1979) et des résolutions de l’Onu, et nous devons nous y conformer pour pouvoir avancer dans les négociations », a expliqué le conseiller, sous le couvert de l’anonymat. En vertu des accords de 1977 et 1979, les Chypriotes-turcs sont prêts à accepter le concept d’une fédération bizonale. Mais lorsque M. Denktash les avait signés, il n’avait pas encore proclamé la RTCN (1983). Le 3 mai, il a accusé l’Onu d’adopter une position favorable à la partie chypriote-grecque dans les négociations. L’Onu veut que ces discussions respectent ses résolutions, or celles-ci « ont entravé une solution pendant des années et vont dans le sens des souhaits des Chypriotes-grecs », avait affirmé M. Denktash. Il faisait allusion au fait que le gouvernement chypriote-grec est reconnu par la communauté internationale comme représentant légitime de l’ensemble de l’île depuis l’effondrement de l’Administration conjointe en 1963. M. Denktash a également critiqué un appel du Conseil de sécurité, exhortant la partie chypriote-turque à coopérer totalement avec l’Onu. « Si cet appel à la coopération signifie que je dois accepter les demandes chypriotes-grecques, il faut savoir que cela ne sera pas possible », a-t-il affirmé. Selon le conseiller chypriote-grec, les autres questions en suspens sont les compensations financières et le sort des réfugiés. Le seul progrès enregistré concerne la question de la sécurité des populations, a-t-il dit. Quelque 200 000 Chypriotes-grecs ont été déplacés à l’issue de l’invasion turque et le territoire occupé par les Turcs représente 37 % de la surface de l’île. Chypre est coupée en deux depuis l’intervention de l’armée turque dans le Nord en juillet 1974, en réponse à un coup d’État d’ultranationalistes chypriotes-grecs visant à rattacher l’île à la Grèce.
Le secrétaire général de l’Onu, Kofi Annan, arrive demain mardi à Nicosie pour tenter de faire avancer les négociations interchypriotes ayant pour but de mettre fin à la division de l’île, mais le règlement de ce dossier épineux bute sur plusieurs obstacles de taille. Le principal point de discorde entre le président chypriote-grec, Glafcos Cléridès, et le dirigeant...